Automne 1998
La Grande biblioth�que du Qu�bec verra le jour ...
Au mois de juin, l'Assembl�e nationale a adopt� � l'unanimit� le projet de loi portant cr�ation de la Grande biblioth�que du Qu�bec. Cette d�cision s'inspire des recommandations d'un comit� de travail pr�sid� par le pr�sident de la Place des Arts de Montr�al, Cl�ment Richard. Ainsi prend fin un long d�bat n� des probl�mes de budget et d'espace que connaissent depuis longtemps la Biblioth�que nationale du Qu�bec et la Biblioth�que centrale de Montr�al. Une nouvelle entit� autonome, la Grande biblioth�que du Qu�bec, g�rera les deux collections aujourd'hui dispers�es dans plusieurs �difices.
L'emplacement retenu pour la construction du nouvel �difice est celui de l'actuel Palais du commerce, rue Saint-Denis, au carrefour des lignes du m�tro de Montr�al et voisin du terminus des autobus interurbains. Outre cette grande accessibilit�, la Grande biblioth�que, situ�e au cur du quartier latin, offrira au public un environnement propice o� l'on retrouve plusieurs institutions vou�es � l'enseignement sup�rieur (dont l'Universit� du Qu�bec � Montr�al), au cin�ma et � la cr�ation audiovisuelle. Elle comportera des aires r�serv�es au jeune public, des am�nagements pour les personnes handicap�es ainsi que des espaces destin�s � l'animation o� les techniques modernes d'acc�s aux textes seront largement utilis�es.
Un budget de 80 millions $ sera consacr� � l'achat du site et � la construction des locaux. Le budget annuel de fonctionnement est �valu� quant � lui � 25 millions $. Les travaux commenceront apr�s l'adoption des plans qui font pr�sentement l'objet d'un concours. L'ouverture officielle est pr�vue pour l'an 2001.
...sous l'�gide de Lise Bissonnette
La premi�re pr�sidente-directrice g�n�rale de la Grande biblioth�que du Qu�bec est entr�e en fonction le 10 ao�t. Il s'agit de Lise Bissonnette qui �tait jusqu'� tout r�cemment directrice du quotidien Le Devoir.
Journaliste et romanci�re, Lise Bissonnette a oeuvr� au Devoir de 1974 � 1986 � titre de journaliste puis d'�ditorialiste et de r�dactrice en chef. En juin 1990, elle y revient comme directrice. En huit ans, elle aura r�ussi � remettre Le Devoir sur des bases administratives et financi�res solides, � renouveler la maquette du journal, ce qui lui a valu d'�tre reconnu comme l'un des plus beaux journaux au monde, et � nourrir la page �ditoriale de textes percutants. Passionn�e des livres et de l'�ducation, Lise Bissonnette est la personne toute d�sign�e pour mener � bien cet emballant projet que constitue le Grande biblioth�que du Qu�bec.
Actualit�s - Cin�ma
Fran�ois Girard
Il s'est fait conna�tre pour son film Trente-deux films brefs sur Glenn Gould, pr�sent� � Venise en 1993. Il �tait de retour � La Mostra cette ann�e avec son tout r�cent Violon rouge. C'est l'histoire d'un violon qui chemine � travers quatre si�cles et cinq pays (trois continents). Tourn� en cinq langues (allemand, anglais, chinois, fran�ais et italien), il a b�n�fici� d'une distribution internationale. Fran�ois Girard et son Violon rouge �taient invit�s � inaugurer la s�rie Nuits et �toiles le soir de l'ouverture du Festival, le 3 septembre 1998, en premi�re mondiale. Le 10 septembre, le Violon rouge inaugurait le 23e Festival international du film de Toronto. Il sortira sur les �crans � la mi-novembre.
Roger Frappier
En mai dernier, le Festival de Cannes honorait onze producteurs de films du monde entier. Parmi eux le Qu�b�cois Roger Frappier connu pour avoir produit, entre autres, Le D�clin de l'empire am�ricain de Denys Arcand, Anne Trister de L�a Pool et Un Zoo la nuit de Jean-Claude Lauzon.
Robert Lepage
Le dernier film de Robert Lepage, N�, inaugurait le 22e Festival des films du monde de Montr�al, le 27 ao�t dernier. Il est en demande, depuis, dans nombre de festivals du film � travers le monde. L'histoire a �t� adapt�e de l'une des branches de sa pi�ce fleuve Les Sept branches de la rivi�re Ota, qui a connu une carri�re mondiale. Il s'agit d'une com�die burlesque qui se r�f�re � la fois � la pr�sence canadienne � l'exposition universelle d'Osaka au Japon et aux �v�nements d'Octobre 1970 au Qu�bec, qui �taient concomitants.
Exposition Rodin � Qu�bec : un record d'affluence
Gr�ce � la collaboration du Mus�e Rodin de Paris qui lui a pr�t� de nombreuses pi�ces, l'exposition Rodin � Qu�bec pr�sent�e par le Mus�e du Qu�bec du 4 juin au 14 septembre a battu tous les records canadiens d'affluence : 525 000 entr�es. Le pr�c�dent record �tait d�tenu par le Mus�e des Beaux-Arts de Montr�al qui avait accueilli 517 000 visiteurs lors de son exposition Picasso en 1985.
Le directeur du Mus�e Rodin de Paris, Jacques Vilain, d�clarait au quotidien Le Soleil que c'est "de loin la plus importante et la plus compl�te des pr�sentations que nous avons faites � l'ext�rieur. La mise en sc�ne r�alis�e par les gens de Qu�bec est admirable de clart� et de simplicit�."
Le Mus�e du Qu�bec n'avait rien m�nag� pour accueillir Rodin et inviter Qu�b�cois, Canadiens et Am�ricains � se d�placer � Qu�bec pour venir admirer l'�ge d'airin, le Baiser, les Bourgeois de Calais et d�couvrir de surprenants dessins et gravures. Au total 155 oeuvres, dont 103 sculptures, provenaient du Mus�e Rodin auxquelles s'ajoutaient 36 oeuvres pr�t�es par des collections canadiennes. En compl�ment, une salle pr�sentait les oeuvres d'Alfred Lalibert�, un grand sculpteur qu�b�cois fortement influenc� par Rodin.
Ce succ�s de foule est d'abord d� � Rodin lui-m�me, mais aussi � l'imagination et � l'audace des responsables du Mus�e du Qu�bec. Les jeunes de moins de 16 ans �taient admis gratuitement, les aveugles �taient re�us � des moments pr�cis, en tr�s petits groupes, et pouvaient toucher certaines pi�ces. L'achalandage n'a pas connu de baisse tout au long de l'exposition qui s'est termin�e sur un point d'orgue : le Mus�e est rest� ouvert nuit et jour, 42 heures d'affil�e.
Politique de la lecture et du livre
En mars dernier, madame Louise Beaudoin, ministre de la Culture et des Communications, a soumis � la consultation un projet de politique de la lecture et du livre intitul� Le temps de lire, un art de vivre. La consultation a pris notamment la forme d'un sommet regroupant, en avril, tous les acteurs de la cha�ne de production et de distribution du livre. Le 18 juin, le Gouvernement du Qu�bec a rendu publiques les orientations retenues.
La version d�finitive reprend le projet ant�rieur en y apportant toutefois quelques changements substantiels, notamment au plan des moyens. Le budget annuel consacr� au secteur du livre passera de 43,7 � 57 millions $ au cours des trois prochaines ann�es. Quelque 60 % de ce montant sera consacr� � l'achat de livres. Le rythme des acquisitions va s'accro�tre ainsi d'environ 50 % et on �value � 1,6 million le nombre de volumes que pourront acqu�rir chaque ann�e les biblioth�ques scolaires et publiques.
Mais la politique annonc�e donnera �galement un coup de pouce � l'�dition d'uvres litt�raires qu�b�coises, accordant d�sormais une place pr�pond�rante � la litt�rature qu�b�coise dans les cours de fran�ais et dans les biblioth�ques scolaires. Les biblioth�ques publiques b�n�ficieront quant � elles d'un programme de soutien au d�veloppement des collections et les auteurs qu�b�cois devront compter pour au moins 30 % des achats.
La politique de la lecture et du livre est mise progressivement en uvre � partir de septembre. Certains volets compl�mentaires pourront s'y ajouter, � la lumi�re d'�tudes actuellement en cours. Le Groupe de travail sur la consolidation et la rentabilit� des librairies d�posera prochainement ses recommandations qui traiteront notamment de la question controvers�e du prix de vente unique. La Soci�t� de d�veloppement des entreprises culturelles (SODEC) proc�dera � l'�valuation des programmes d'aide � l'�dition et examinera la possibilit� d'instaurer un cr�dit d'imp�t � l'�dition. Enfin, un programme de recherche sur la lecture sera cr�� conjointement par le minist�re de la Culture et des Communications, celui de l'�ducation et le Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide � la recherche (FCAR).
Succ�s de librairie (de mai � ao�t 1998)
Litt�rature
Bruno H�bert, C'est pas moi, je le jure, Bor�al
Micheline Lachance, Julie Papineau, tome 2 : l'exil, Qu�bec-Am�rique
Paul-Chanel Malenfant, Quoi, d�j� la nuit ? Hexagone
Jacques Poulin, Le Chat sauvage, Lem�ac/Actes Sud
Essais, �tudes
Louise Bourbonnais, Marie-Soleil, Alain Stank�
Michel Lessard, L'�le d'Orl�ans, De l'Homme
Claude Morin, La D�rive d'Ottawa, Bor�al
Isabelle Nagare-Aga, Les manipulateurs sont parmi nous, De l'Homme
Le cirque suscite int�r�t et vocations
Le Cirque du Soleil a, dit-on, r�invent� le cirque et il a connu � travers le monde un succ�s retentissant. Sous son inspiration, le ph�nom�ne du cirque continue de susciter int�r�t et vocations.
Circus Magicus
Le Mus�e de la Civilisation pr�sente, de juin 1998 � septembre 1999, Circus Magicus, une exposition qui raconte l'histoire du cirque et en pr�sente les diff�rents aspects sous trois chefs : la passion (les artistes), l'imagination (les concepteurs) et les sensations (les spectateurs). Les articles mis en montre proviennent de plusieurs mus�es (Paris, New York, etc.) et surtout de l'imposante collection du Dr Alain Fr�re, maire de Tourette-Levens en France.
� l'occasion de cette exposition, le Mus�e de la Civilisation s'anime des arts du cirque et pr�sente d�monstrations et spectacles. En juillet, il offrait au public un festival du film du cirque comprenant, entre autres, Freaks de Tod Browning (1932), At the Circus d'Edward Buzzell (1939), Lola Mont�s de Max Ophuls (1955), Trap�ze de Carol Reed (1956) et La Comtesse de B�ton-Rouge du Qu�b�cois Marc-Andr� Forcier (1997).
� compter de septembre 1999, et pour trois ans, Circus Magicus sera pr�sent� dans plusieurs villes d'Europe et des �tats-Unis.
Circo-Cit�
C'est au Festival d'�t� de Qu�bec, il y a 15 ans, que naissait le Cirque du Soleil. Cet �t�, le Festival faisait � nouveau une large place au cirque en pr�sentant Circo-Cit�. Circo-Cit�, c'�tait un Quartier forain, une enfilade de tentes pr�sentant des petits spectacles de cirques itin�rants, et la Place des Acrobates o� les spectateurs jeunes et moins jeunes �taient invit�s � devenir acrobates, � s'initier au fil de fer, au trap�ze, � la trampoline et � manipuler balles et p�dales.
Le Cirque �os
L'�cole du cirque de Qu�bec, fond�e en 1989, a franchi une �tape importante de sa jeune histoire en cr�ant pour ses finissants le Cirque �os. En juin 1998, il pr�sentait � Qu�bec son premier spectacle, Imaginaire. Mais d�j� au printemps, en Belgique, son quatuor d'acrobates remportait la m�daille d'or et la m�daille d'argent au Festival international La piste aux espoirs. Et fin juillet, aux �tats-Unis, le Cirque �os remportait avec Imaginaire la m�daille d'or du Festival international des jongleurs d'Am�rique, � Primm Valley au N�vada. Il y a lieu de noter que la m�daille d'or de ce festival n'est remise qu'exceptionnellement; c'est la premi�re depuis 1993. Le Cirque �os peut maintenant songer s�rieusement � entreprendre, lui aussi, une carri�re internationale.
Le Cirque �loize
D�j� bien lanc�, le Cirque �loize a �t� fond� en 1993 � Havre-aux-Maisons, aux �les-de-la-Madeleine (une �loize est une �claire de chaleur dans le langage des Madelinots). Il a maintenant son si�ge social � Montr�al et s'est d�j� produit sur trois continents. Le 30 juillet dernier, il �tait de retour � Havre-aux-Maisons pour c�l�brer son 5e anniversaire et pr�senter son nouveau spectacle, Excentricus. Comme le Cirque du Soleil, bien qu'� une �chelle plus modeste et avec son style propre, � la fois po�tique et th��tral, il sait int�grer les arts au cirque. Cet �t�, il est parti pour Hong Kong avec Excentricus et se rendra par la suite au Br�sil, aux �tats-Unis et en Europe. La musique originale d'Excentricus, de Denis H�bert, para�tra sur c�d�rom � l'automne.