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Automne 1998


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�DUCATION

�lections dans les nouvelles commissions scolaires linguistiques

Fond�es il y a plus de 150 ans, les commissions scolaires qu�b�coises ont subi r�cemment des transformations importantes destin�es � les adapter aux r�alit�s contemporaines. Ainsi, � la suite de l'amendement constitutionnel obtenu en d�cembre 1997, le Qu�bec a remplac� les commissions scolaires catholiques ou protestantes par des commissions fond�es sur le crit�re linguistique. � cette la�cisation du r�seau s'est ajout�e une r�duction marqu�e du nombre de commissions scolaires qui sont pass�es de 156 � 72.

Le 14 juin, ont eu lieu partout au Qu�bec les premi�res �lections des nouvelles commissions scolaires linguistiques. Les commissions scolaires sont dirig�es par des conseils de commissaires �lus au suffrage universel. Le conseil scolaire assure la gestion de ses �coles et tire une partie de son budget de l'imp�t foncier acquitt� par les r�sidents de son territoire.

Les �lections scolaires suscitent habituellement un int�r�t limit� dans la population et cette fois encore la participation populaire a �t� restreinte. Sur les 1305 postes � combler, plus de la moiti� l'ont �t� sans opposition. Quant � l'attitude des �lecteurs, elle a vari� consid�rablement selon leur appartenance linguistique. Dans l'ensemble du Qu�bec, les �lecteurs francophones ont vot� dans une proportion de 11,8 % et dans les trois commissions scolaires francophones de l'�le de Montr�al, la participation n'a gu�re d�pass� les 8 %. Dans la communaut� anglophone, en revanche, le scrutin a mobilis� 52 % des �lecteurs. Les observateurs voient dans ce taux �lev� de participation une affirmation identitaire de la minorit� anglophone du Qu�bec.

C'est sans doute dans l'espoir de hausser le taux de participation de la population aux �lections des conseils scolaires que la ministre de l'�ducation, Pauline Marois, a accueilli avec int�r�t la proposition de jumeler � l'avenir les �lections scolaires avec les �lections municipales, ce qui sera fait � compter de 2002.


Les Ursulines tirent le voile sur le secondaire

Les Ursulines du Vieux Monast�re de Qu�bec ont sem� tout un �moi en annon�ant, fin d�cembre, la fermeture de la section secondaire de leur �cole. L'oeuvre de Marie de l'Incarnation d�buta � Place Royale en 1639. Mais d�s 1642, sit�t le Palais de l'Intendant (aujourd'hui le Ch�teau St-Louis) construit sur le promontoire de Qu�bec, les Ursulines s'y install�rent aussi. C'est l� qu'elles poursuivent, sans rel�che depuis, leur oeuvre d'�ducation, tant aupr�s des autochtones que des filles des arrivants. C'�tait l'�poque o� il fallait emmurer les �difices pour se prot�ger des attaques. Le monast�re est une petite forteresse � l'int�rieur des murs de Qu�bec. Les Ursulines �taient sans doute loin d'imaginer qu'un jour leur institution serait menac�e de l'int�rieur.

La communaut� vieillit et le recrutement marque le pas. Les Ursulines ne disposent plus des effectifs suffisants pour exercer une pr�sence significative au sein du personnel �ducateur, pour t�moigner des valeurs qui les ont toujours anim�es et pour assurer la qualit� de la formation qui a fait leur r�putation. Leur bassin naturel de client�le, la population du Vieux-Qu�bec, est compos� essentiellement d'adultes. Les jeunes �l�ves proviennent des banlieues et leur nombre a d�cru r�guli�rement ces derni�res ann�es, souvent au profit d'autres �coles priv�es qui ont ouvert leurs portes � la mixit�, ce que la v�tust� relative des locaux de l'�cole des Ursulines n'autorisait pas sans investissements consid�rables.

Les d�penses de fonctionnement d'une telle institution et les salaires du personnel enseignant, combin�s � la diminution de la client�le et � celle des subventions gouvernementales, ont entra�n� le cumul de d�ficits et plac� la communaut� devant l'in�vitable d�cision. Mince consolation et, en m�me temps symbole de leur fid�lit� � l'oeuvre d'�ducation de leur fondatrice, les Ursulines regrouperont leurs forces vives et maintiendront ouverte la section primaire de leur �cole. Pour le public, elles continueront d'animer leur mus�e, v�ritable t�moin de l'histoire de Qu�bec.

Le Qu�bec et plusieurs g�n�rations de femmes doivent beaucoup � cette communaut�, reconnue pour son d�vouement et pour la qualit� de la formation qui y est offerte.