QU�BEC Info
�T� 1998
POLITIQUE
Le budget 1998-1999 du Qu�bec
Le 31 mars dernier, Bernard Landry, ministre d'�tat de l'�conomie et des
Finances, pr�sentait le budget du Qu�bec pour l'ann�e 1998-1999 sous le
titre �vocateur : "Objectif emploi; vers une �conomie
d'avant-garde".
L'orientation premi�re du budget 1998-1999 demeure, comme les deux budgets
pr�c�dents, l'atteinte du d�ficit z�ro en l'an 2000. Cet objectif est
maintenant � port�e de main et le ministre des Finances se fixe de
nouvelles cibles : d�passer le taux moyen de cr�ation d'emploi des pays du
G-8 et celui du Canada. C'est pourquoi les d�penses publiques augmenteront
l�g�rement par rapport � l'ann�e ant�rieure, passant de 34,64 � 34,88
milliards $. Mais, relativement parlant, elles diminuent, passant de 18,4 %
du PIB en 1997 � 17,9 % en 1998.
Les nouvelles mesures de soutien financier annonc�es visent donc d'abord la
cr�ation d'emploi, comme le dit le titre du budget. Les soci�t�s, surtout
les petites et moyennes entreprises qui sont le moteur de la croissance de
l'�conomie, b�n�ficieront d'une r�duction nette de leur fardeau fiscal :
diminution de 37 % du taux de taxe sur la masse salariale, cong� fiscal
pendant cinq ans pour les nouvelles soci�t�s, cr�dit d'imp�ts sur les
dividendes, garantie de stabilit� des taux d'imposition du revenu pour les
soci�t�s qui s'engageront dans des projets d'investissement importants.
Le discours du budget a aussi pr�sent� un plan visant � susciter les
investissements priv�s au Qu�bec dont l'objectif sur cinq ans est de 19
milliards $ et de 75 000 emplois cr��s : cr�ation d'Investissement
Qu�bec qui remplace la Soci�t� de d�veloppement industriel et accro�t
ses moyens, �largissement du mandat de la Soci�t� g�n�rale de
financement, d�veloppement de la formule des Innovatech.
Les familles � faible revenu b�n�ficieront de la poursuite de la r�forme
de la fiscalit� amorc�e en 1997 : all�gement des imp�ts et augmentation
des allocations familiales. Les mesures les plus innovatrices sont
destin�es aux jeunes et s'inscrivent dans la foul�e de l'intervention
gouvernementale sur la croissance de l'�conomie : bourses d'excellence de
doctorat dans des secteurs prioritaires pour les industries; cr�ation de 20
000 stages pour �tudiants, dont le quart seront r�mun�r�s. Dix millions
$ seront affect�s � l'aide aux jeunes aux prises avec des probl�mes de
toxicomanie et � la pr�vention du suicide.
Malgr� l'aust�rit� qui caract�rise ce budget, la culture y a aussi sa
part. Le minist�re de la Culture et des Communications a vu son budget
augmenter de pr�s de 50 millions $ pour la mise en oeuvre de la politique
de la lecture, le d�veloppement des biblioth�ques publiques et
l'am�lioration des �quipements culturels.
Ce budget refl�te donc les priorit�s du gouvernement de terrasser le
d�ficit, de cr�er de l'emploi et de r�ussir un meilleur partage social
des retomb�es de l'�conomie.
Le Parti
lib�ral a un nouveau chef
L'histoire politique du Qu�bec vient de tourner une
nouvelle page. Chef du Parti lib�ral du Qu�bec depuis janvier 1994, Daniel
Johnson annon�ait le 2 mars dernier sa d�mission comme chef du parti et son
retrait de la vie politique.
Son d�part marque la fin d'une dynastie qui s'�tend sur un demi-si�cle. En
effet, son p�re, Daniel Johnson, d�j� d�put� en 1948, a �t� chef de
l'Union nationale et Premier ministre du Qu�bec de 1966 � 1968, notamment
lors du passage historique du G�n�ral de Gaulle. Pierre-Marc, son fr�re, a
succ�d� � Ren� L�vesque comme chef du Parti Qu�b�cois et comme Premier
ministre. Enfin, Daniel fils avait pris la rel�ve de Robert Bourassa comme
chef du Parti lib�ral du Qu�bec et, � son tour, comme Premier ministre.
Aucun des deux fils n'a gagn� d'�lection � la t�te de leur parti
respectif.
Le d�part de Daniel Johnson �tait devenu pr�visible. Malgr� sa victoire �
la t�te du clan du NON au r�f�rendum de 1995, le go�t amer de la faible
majorit� de 0,6 % qu'il a obtenue ne lui aura pas garanti un leadership
suffisamment fort pour �ventuellement reprendre le pouvoir. Les critiques �
l'int�rieur de son propre parti, le traitement particuli�rement dur que lui
a r�serv� la presse au cours des derniers mois de m�me que son incapacit�
� transmettre son message avec la conviction d'un tribun populaire auront eu
raison de son flegme apparent et pr�cipit� sa d�mission.
Avant m�me que le micro utilis� pour la conf�rence de presse annon�ant son
d�part ne soit �teint, les yeux se sont braqu�s vers Jean Charest, chef du
Parti conservateur canadien. Originaire de Sherbrooke et �g� de 39 ans, ce
jeune chef s'est vu affubl� du titre de sauveur de l'unit� canadienne. M�me
le Premier ministre du Canada l'a, � plus d'une reprise, fortement encourag�
� relever le d�fi. Cette pression a presqu'�t� unanime chez les opposants
� la souverainet� du Qu�bec, toutes origines confondues. Jean Charest
r�sista pendant un moment, lui qui r�vait de diriger un jour le Canada; par
trois fois il refusa express�ment l'invitation. Puis, ployant sous les
supplications, il att�nua progressivement l'expression de son refus pour,
enfin, "�couter son c�ur".
Sa d�cision de se porter candidat � la chefferie suscita un engouement
populaire depuis longtemps in�gal�. Rapidement les sondages le propuls�rent
� un niveau que les journaux eurent t�t fait de comparer � la trudeaumanie
de 1968. L'euphorie des troupes et la n�cessit� de cr�er une image forte
firent retraiter dans le rang ceux et celles qui auraient nourri une
quelconque vell�it� de briguer la chefferie. La question fut rapidement
r�gl�e : pas d'opposition � la candidature de Jean Charest et, en raison de
l'absence de v�ritable campagne � la chefferie, pas de d�bat public sur la
plate-forme �lectorale du Parti lib�ral.
Apr�s �tre devenu membre du Parti lib�ral du Qu�bec qu'il s'appr�tait �
diriger, Jean Charest a �t� �lu chef par acclamation le 7 avril. Il a
d�clin� l'invitation de se pr�senter dans une �lection partielle,
pr�f�rant attendre � l'�cart le d�clenchement d'une �lection g�n�rale.
Ce d�lai lui permettra d'harmoniser les positions qu'il d�fendait comme chef
du Parti conservateur � Ottawa avec celles du Parti lib�ral du Qu�bec,
lesquelles ne partagent pas toujours le m�me cr�neau. La politique �tant ce
qu'elle est, le Parti Qu�b�cois n'a pas tard� � sonner la fin de la
r�cr�ation en ramenant sur le tapis la proposition de Calgary. La question
de la langue devrait suivre � courte �ch�ance, le nouveau chef ayant d�j�
� ce sujet �galement exprim� des vues qui lui rendront la vie politique
tumultueuse. Il semble donc que le nouveau chef ne conna�tra pas grand r�pit
d'ici le test de l'�lection g�n�rale pr�vue pour 1999.
Le 12 mai, Daniel Johnson quittait son si�ge � l'Assembl�e nationale et le
poste de Chef de l'Opposition devenait ainsi vacant. Le lendemain, Jean
Charest d�signait Monique Gagnon-Tremblay qui devient ainsi la premi�re
femme de l'histoire du Qu�bec � acc�der au poste de chef de l'Opposition
officielle � l'Assembl�e nationale.
Le
syst�me �lectoral au Qu�bec
Les derniers d�veloppements d'une
histoire commenc�e en 1792
Le syst�me �lectoral au Qu�bec a 206 ans, ce qui fait de l'Assembl�e
nationale du Qu�bec le plus vieux parlement au monde, apr�s celui de
Westminster dont il tire son origine. Cette longue �volution et surtout les
am�liorations importantes qui lui ont �t� apport�es depuis le d�but des
ann�es 1960 placent le Qu�bec, sous ce rapport, � l'avant-garde des nations
d�mocratiques.
Le Directeur g�n�ral des �lections
du Qu�bec
Celui qui personnifie l'administration des scrutins au Qu�bec, le Directeur
g�n�ral des �lections, est souvent demand� comme expert par les
organisations internationales et par des pays �trangers. Des d�l�gations
�trang�res viennent r�guli�rement s'informer de la l�gislation
qu�b�coise relative aux �lections et aux r�f�rendums. Le 24 f�vrier
1998, il recevait une d�l�gation du Committee on Standards in Public Life du
Royaume-Uni. En 1990, lors des �lections g�n�rales tenues en Ha�ti, le
Directeur g�n�ral des �lections a coordonn� la mission d'observation de
l'Organisation des �tats am�ricains (O�A) et agi � titre de Repr�sentant
personnel du Secr�taire g�n�ral de l'O�A. � la demande du Sommet de la
Francophonie de 1991 et de celui de 1993, il a d�velopp� des programmes de
formation des responsables �lectoraux des pays en transition d�mocratique.
Bref, de 1990 � 1997, 63 missions d'�valuation, d'assistance technique,
d'observation ou de formation ont �t� r�alis�es � l'�tranger de la part
du Directeur g�n�ral des �lections et de son personnel sp�cialis�.
Le Directeur g�n�ral des �lections est une institution qui a �t� cr��e
en 1945 pour assurer la gestion des scrutins de la province de Qu�bec. Des
responsabilit�s additionnelles lui ont �t� confi�es au cours des ans, de
sorte qu'aujourd'hui elles s'�tendent � toutes les facettes du syst�me
�lectoral et des consultations populaires (r�f�rendums) : l'administration
des scrutins, la pr�paration de la liste �lectorale, l'�laboration de la
carte �lectorale, l'�tude du mode de scrutin et de ses modalit�s, le
financement des partis politiques et le contr�le des d�penses �lectorales
ou r�f�rendaires. Son mandat englobe �galement les �lections et
r�f�rendums municipaux et scolaires. Depuis 1977, la nomination du Directeur
g�n�ral des �lections par l'Assembl�e nationale exige les deux tiers des
voix. Il s'agissait alors d'une nomination � vie; elle vaut maintenant pour
sept ans et elle est renouvelable.
Le droit de vote et la liste
�lectorale
C'est en 1940 que les femmes obtenaient le droit de vote. Avant cette date,
seule une minorit� de la population totale du Qu�bec jouissait de ce droit.
Depuis, plusieurs amendements ont �t� apport�s � la loi �lectorale pour
permettre le plus lib�ralement possible aux citoyens de participer �
l'�lection de leurs repr�sentants : l'�ge requis passe de 21 � 18 ans; les
Am�rindiens vivant sur des r�serves, les juges, les d�tenus, les personnes
handicap�es mentalement, les Qu�b�cois r�sidant temporairement hors du
Qu�bec obtiennent le droit de vote. Il est � noter que le vote n'est pas
obligatoire et qu'une personne peut demander que son nom en soit retir�. La
participation aux scrutins est toutefois tr�s �lev�e. Au r�f�rendum de
1995, la participation a atteint un record de 93,5 %. Des mesures actives sont
prises pour faciliter le vote telles que le vote par anticipation, le vote par
correspondance, les bureaux de vote itin�rants ainsi qu'une bonne diffusion
de l'information.
L'�quit� du vote et la carte
�lectorale
C'est la carte �lectorale, c'est-�-dire le d�coupage du territoire en
circonscriptions �lectorales, qui assure l'�quit� dans la repr�sentation
des citoyens. Depuis 1979, la responsabilit� de d�finir la carte �lectorale
est confi�e � la Commission de la repr�sentation �lectorale qui a pouvoir
d�cisionnel. Celle-ci est compos�e du Directeur g�n�ral des �lections qui
la pr�side et de deux commissaires �galement nomm�s par l'Assembl�e
nationale. La carte �lectorale comprend actuellement 125 circonscriptions; le
nombre d'�lecteurs d'une circonscription ne doit pas s'�carter de plus de 25
% de la moyenne, sauf deux exceptions : les �les-de-la-Madeleine et l'Ungava.
Elle est r�vis�e � toutes les deux �lections g�n�rales.
Le mode de scrutin
C'est le scrutin uninominal � un tour qui, depuis 1861, est pratiqu� au
Qu�bec, comme ailleurs au Canada, aux �tats-Unis et dans la plupart des pays
du Commonwealth. Les in�galit�s qu'engendre ce syst�me sont bien connues :
divergence entre la r�partition des votes et celle des si�ges,
sous-repr�sentation chronique de certains groupes. Depuis 1970, des
tentatives de r�forme du mode de scrutin ont �t� oficiellement entreprises,
� trois reprises, mais aucune n'a abouti. Il semble bien qu'un syst�me
mixte, combinant l'uninominal et le proportionnel rallierait la majorit� des
Qu�b�cois. Mais il s'agit l� d'une r�forme majeure qu'un parti au pouvoir
a toujours plus de r�ticence � entreprendre que lorsqu'il est dans
l'Opposition. En effet, dans un r�gime de bi-partisme comme nous le
connaissons dans la pratique, la distorsion qu'engendre le scrutin uninominal
� un tour a pour effet d'augmenter la repr�sentation du parti au pouvoir et
de diminuer celle du parti qui forme l'Opposition officielle. Il a
quelquefois, mais rarement, pour effet d'emp�cher le parti qui obtient le
plus de votes de former le gouvernement parce qu'il n'obtient qu'une minorit�
des si�ges � l'Assembl�e nationale. Il s'agit, pour le Qu�bec, de la seule
r�forme majeure � venir de son syst�me �lectoral.
Le financement des partis politiques
C'est � ce chapitre que le syst�me �lectoral se distingue le plus. La
l�gislation actuelle r�gissant le financement des partis politiques a �t�
adopt�e � l'unanimit� par l'Assembl�e nationale en 1977. D�sormais, les
contributions aux partis politiques sont r�serv�es aux seuls �lecteurs; les
personnes morales, soci�t�s, compagnies, associations, syndicats n'ont plus
le droit de contribuer � la caisse des partis politiques. Et une
personne ne peut verser plus de 3000 $ par ann�e � chacun des partis et des
candidats ind�pendants. Le pouvoir politique est ainsi moins soumis au
pouvoir de l'argent. On peut mesurer le chemin parcouru en se rappelant qu'au
19e si�cle, il fallait �tre propri�taire pour avoir le droit de
vote. En contrepartie toutefois, l'�tat aide au financement des partis
politiques et des candidats qui se pr�sentent aux �lections et limite les
montants qui peuvent �tre d�pens�s lors d'une �lection. Lors d'une
�lection g�n�rale, un parti doit limiter ses d�penses �lectorales � 0,50
$ par �lecteur, et le candidat, � 1,00 $ par �lecteur. De plus, �
certaines conditions, partis et candidats se font rembourser 50 % de leurs
d�penses �lectorales par le gouvernement.
Les consultations populaires ou
r�f�rendums
Au Qu�bec, le premier r�f�rendum eut lieu en 1919. Il portait sur la vente
des bi�res, cidres et vins l�gers. Mais c'est en 1978 qu'une Loi sur la
consultation populaire donne un cadre l�gal � la tenue de r�f�rendums au
Qu�bec. Ainsi, la loi prescrit la mise sur pied de deux comit�s parapluie,
un en faveur de la proposition soumise � la consultation populaire et l'autre
oppos� � cette proposition. Le financement et le contr�le des d�penses
sont �galement pr�vus selon des modalit�s analogues � celles qui
pr�valent lors d'une �lection. Une question ne peut faire l'objet d'un
deuxi�me r�f�rendum durant un m�me mandat �lectoral (d'une dur�e
maximale de cinq ans).
Contestation de la loi
La Loi sur la consultation populaire a �t� l'objet d'une contestation devant
les tribunaux � la suite du r�f�rendum de 1992 sur l'Accord de
Charlottetown qui proposait des changements � la constitution canadienne. Le
r�f�rendum, au Qu�bec, a �t� conduit selon la Loi qu�b�coise sur la
consultation populaire, et dans le reste du Canada, selon une une loi
f�d�rale. Robert Libman, alors d�put� � l'Assembl�e nationale, a
contest� la constitutionnalit� de la loi qu�b�coise qui exige que, lors
d'un r�f�rendum, tous les intervenants se rattachent � l'un des deux
comit�s nationaux, celui du OUI ou celui du NON. Il s'opposait � l'Accord de
Charlottetown pour des raisons diam�tralement oppos�es � celles qui
animaient le comit� du NON. Il voulait donc participer au d�bat sans
s'affilier � un comit�, ce que la loi lui refusait. Les tribunaux de
premi�re et de deuxi�me instance et la Cour d'appel ne lui ont pas donn�
raison, jugeant que la limite impos�e par la loi � son droit d'expression et
d'association �tait raisonnable dans une soci�t� d�mocratique. La cause
s'est rendue en Cour supr�me. En novembre 1997, cette derni�re donnait
raison � Robert Libman tout en reconnaissant les principes qui animent la Loi
du Qu�bec sur les consultations populaires, particuli�rement le principe
d'�quit� dont d�coule la r�gle qui limite les d�penses des intervenants.
Quelques articles de la loi sont ainsi d�clar�s inconstitutionnels et
doivent �tre r��crits.
Que fera le gouvernement ?
� la suite de cette d�cision de la Cour supr�me du Canada, deux avenues se
pr�sentent au Qu�bec : soit �voquer l'article 33 de la Charte canadienne
des droits et libert�s dite "disposition d�rogatoire" ou
"clause nonobstant" et mettre ainsi la Loi sur la consultation
populaire � l'abri de la d�cision de la Cour supr�me; soit modifier la Loi
dans le sens sugg�r� par la Cour supr�me. Il peut aussi emprunter les deux
voies en m�me temps, c'est-�-dire modifier la loi et la mettre � l'abri de
toute nouvelle contestation en �voquant la clause d�rogatoire. Avant de
trancher, le gouvernement qu�b�cois a demand� � l'ancien Directeur
g�n�ral des �lections d'�tudier la question et de lui faire ses
recommandations. En 1977, Pierre-F. C�t� avait �t� nomm� Directeur
g�n�ral des �lections � l'unanimit� de l'Assembl�e nationale et venait,
� l'�t� 1997, de prendre sa retraite.
Le Rapport C�t�, rendu public le 6 f�vrier dernier, recommande au
gouvernement de modifier la Loi sur la consultation populaire pour tenir
compte de la d�cision de la Cour supr�me. Il propose de reconna�tre trois
cat�gories de participants � un r�f�rendum: un individu isol�, un
individu ind�pendant et un groupe ind�pendant. Un individu isol� est une
personne physique qui favorise une option mais qui ne peut se joindre � l'un
ou l'autre des deux comit�s nationaux. Un individu ind�pendant est une
personne physique qui n'appuie aucune des deux options mais souhaite
participer au d�bat. Un groupe ind�pendant est compos� de personnes
physiques qui s'associent pour intervenir dans le d�bat mais qui n'appuient
aucune des deux options. Chaque individu, chaque groupe, est autoris� �
d�penser un maximum de 1000 $. Quant � la disposition d�rogatoire, le
Rapport C�t� juge qu'elle n'est pas rigoureusement requise bien qu'il
pourrait y avoir certains avantages � y recourir, mettant ainsi la nouvelle
loi � l'abri de toute contestation judiciaire. Mais il convient surtout
d'�valuer l'impact politique d'une telle d�cision, ce qui est du ressort du
gouvernement.
La nouvelle loi
Le 14 mai, le ministre Guy Chevrette, responsable de la R�forme �lectorale
et parlementaire, a d�pos� un projet de loi qui constitue en fait une
r�forme importante de la Loi �lectorale et r�f�rendaire du Qu�bec. Le
gouvernement renonce � recourir � la disposition d�rogatoire et fait
siennes les modalit�s recommand�es par le Rapport C�t�. L'intervention
d'un tiers sera permise et les d�penses engag�es seront limit�es dans ces
cas � 1000 $, en plus des 600 $ que la loi autorisait d�j� pour la location
de salles.
D'autres modifications relativement importantes sont par la m�me occasion
apport�es � la Loi �lectorale. Au bureau de scrutin, une carte d'identit�
portant photographie de l'�lecteur sera d�sormais exig�e. Les bulletins de
vote seront du type belge, les
cercles o� inscrire son vote sont petits, ce qui �vite les erreurs dans la
fa�on d'indiquer son choix et �limine largement l'annulation des bulletins
marqu�s incorrectement. La r�glementation de l'affichage partisan lors des
campagnes �lectorales devient plus s�v�re. Enfin, le pourcentage des voix
qui permet � un candidat de se faire rembourser une part de ses d�penses
�lectorales par l'�tat est r�duit de 20 � 10 %.
Il est pr�vu que ce projet de loi sera adopt� d'ici la fin de juin, soit
avant l'ajournement de la session de l'Assembl�e nationale pour l'�t�. Les
nouvelles modalit�s seront alors en vigueur aux prochaines �lections.
�CONOMIE
L'�conomie du Qu�bec
Le d�ficit
Le gouvernement du Qu�bec respecte en tout point la Loi
sur l'�limination du d�ficit et l'�quilibre budg�taire adopt�e en 1996,
loi qui l'oblige � �liminer son d�ficit annuel d�s 1999. Le d�ficit
pr�vu au budget 1998-1999 respecte le montant de 1,2 milliard $ que fixe la
loi. Cela signifie que le gouvernement n'emprunte d�j� plus pour les
d�penses courantes, mais seulement pour les investissements. L'an prochain,
l'objectif du "d�ficit z�ro" sera atteint.
Ce sont ces r�sultats et ces pr�visions qui ont amen� l'agence de cr�dit
Standard & Poors de New York � relever la cote de cr�dit du gouvernement
du Qu�bec et celle d'Hydro-Qu�bec, les faisant passer de A+(n�gative) �
A+(stable).
Le ch�mage
En f�vrier, le taux de ch�mage a baiss� de 11,3 � 10,6 %, revenant
pratiquement � ce qu'il �tait en d�cembre (10,4 %), avant que la temp�te
de verglas ne produise une hausse conjoncturelle.
En mars, le taux de ch�mage s'am�liorait encore, passant de 10,6 % � 10,1
%. Cette embellie a ramen� plusieurs chercheurs d'emploi sur le march� du
travail, de sorte qu'en avril le taux de ch�mage est remont� � 10,5 %. Le
Qu�bec esp�re franchir bient�t le cap de 10 %.
Les exportations
En 1997, la valeur des exportations qu�b�coises a atteint 52 milliards $,
enregistrant une hausse de 6 % sur 1996. La part des exportations vers les
�tats-Unis �tait de 82 %. Les importations internationales ont atteint,
quant � elles, 45 milliards $, une hausse de 10 %. Ces importations
provenaient des �tats-Unis pour 45,5 %.
Le capital de risque
� la fin de 1997, les fonds de capital de risque g�r�s au Qu�bec
s'�levaient � 4 milliards $, en hausse, en un an, de 805 millions $. Pr�s
de la moiti� de cet apport de fonds provenait d'individus, principalement des
fonds de travailleurs. Le dynamisme et la vari�t� des sources du capital de
risque au Qu�bec ont suscit� l'id�e de tenir � Montr�al un congr�s
mondial du capital de risque. Il aura lieu en l'an 2000.
Les revenus
Les revenus de quelques soci�t�s ont refl�t� la bonne tenue de l'�conomie
en 1997 :
- Bombardier : ses revenus consolid�s sont pass�s de 8 � 8,5
milliards $;
- Quebecor : ses revenus ont atteint 7 milliards $, une augmentation de
12,2 % en un an;
- Cascades : ses revenus ont augment� de 100 millions $ pour atteindre
2,2 milliards $;
- Coop�rative f�d�r�e de Qu�bec : un chiffre d'affaires record
atteignant 1,84 milliard $;
- Caisse de d�p�t et placement du Qu�bec : son avoir a progress� de
57,2 � 63,6 milliards $ en un an et le rendement r�alis� a �t� de 13 %.
Indicateurs �conomiques
Exprim�e en devises US, la valeur du dollar canadien a peu boug� de janvier
� mai 1998; le dollar CAN valait 69,69� US au d�but de janvier et 69,59�
US au d�but de mai. Au cours de cette p�riode, il a fluctu� de 68,77� US
� 71,01� US.
Le taux d'escompte de la Banque du Canada s'est accru d'un demi-point de
pourcentage au cours des quatre premiers mois de 1998, passant de 4,5 % � 5
%.
Transactions dans le monde du papier
Le mois de mars 1998 a �t� particuli�rement fertile en transactions de
premi�re grandeur dans le secteur du papier en Am�rique du Nord.
Transcontinental au Mexique
Le Groupe Transcontinental, de Montr�al, a sign� en mars une entente pour
l'achat de 51 % des parts de la compagnie mexicaine Reproductiones
Fotomecanicas (Refosa). Au Canada, Transcontinental est le plus important
imprimeur de circulaires, d�tenant 55 % d'un march� de 600 millions $. Au
Mexique, Refosa est un leader dans l'impression de magazines et de catalogues
(60 % de son chiffre d'affaires) et le plus important imprimeur de
circulaires. En 1997, Transcontinental qui poss�de aussi une usine de disques
compacts � Modesto, en Californie, a affich� des revenus de 1,12 milliard $.
Donohue aux �tats-Unis
L'important producteur de papier journal de Montr�al, Donohue, annon�ait
en mars dernier l'acquisition de deux usines de papier journal et de trois
centres de r�cup�ration de papier appartenant � la compagnie am�ricaine
Champion International de Stanford au Connecticut. Les cinq acquisitions sont
situ�es au Texas; les usines sont � Sheldon et � Lufkin et les centres de
r�cup�ration, � Houston, Dallas et San Antonio. Aux 635 millions $ de la
transaction, il faut ajouter des investissements de 375 millions $ qui seront
r�alis�s au cours des trois prochaines ann�es. Cette acquisition permettra
� Donohue d'assurer son approvisionnement en fibres recycl�es et d'�tre
bien situ� pour accro�tre sa pr�sence en Am�rique latine, en commen�ant
par le Mexique.
Bowater acquiert Avenor
Au d�but de mars, la compagnie am�ricaine Bowater se portait acqu�reur de
la totalit� des actions de la compagnie Avenor de Montr�al au prix de 3,5
milliards $. Elle �tait d�j� le plus important producteur de papier journal
aux �tats-Unis. En 1997, les revenus nets de Bowater ont �t� de 1,5
milliard $ US et ceux d'Avenor, de 1,7 milliard $ CAN.
En Am�rique du Nord, une fois ces transactions compl�t�es, les trois plus
importants producteurs de papier journal seront, dans l'ordre :
Abitibi-Consolidated, de Montr�al, r�sultant de la fusion en f�vrier 1997
d'Abitibi-Price et de Stone Consolidated; Bowater, de Greenville en Caroline
du Nord; Donohue, de Montr�al.
Nouvelle SDI, nouvelle SGF
Les deux soci�t�s d'�tat les plus impliqu�es dans la promotion de
l'investissement et du d�veloppement industriel au Qu�bec subissent
d'importantes modifications.
La Soci�t� de d�veloppement industriel du Qu�bec (SDI) devient
Investissement Qu�bec. Elle jouera un r�le plus actif pour attirer au
Qu�bec les investissements �trangers et disposera de moyens accrus. Le
ministre d'�tat de l'�conomie et des Finances, Bernard Landry, en a fait
l'annonce lors de la pr�sentation du budget le 31 mars dernier. La loi
constitutive d'Investissement Qu�bec sera adopt�e au cours de la pr�sente
session de l'Assembl�e nationale. Le pr�sident-directeur g�n�ral de la
SDI, et bient�t d'Investissement Qu�bec, Louis Roquet, disposera de 500
millions $ au cours des cinq prochaines ann�es. D�s la premi�re ann�e, il
a comme objectif de susciter des investissements de l'ordre d'un milliard $.
La Soci�t� g�n�rale de financement (SGF) ne change pas de nom, mais voit
elle aussi son mandat �largi et ses moyens accrus. Aux sept grands secteurs
d'activit� qui sont d�j� de son ressort (min�raux et m�taux,
p�trochimie, for�t, sant�, technologie, mat�riel de transport, capital de
risque), la SGF se voit ajouter le tourisme, l'agroalimentaire et la
logistique industrielle. Les entreprises d'�tat SOQUIP (p�trochimie), SOQUIA
(agroalimentaire), SOQUEM (mines) et Rexfor (for�t) lui sont d�sormais
int�gr�es. Claude Blanchet, pr�sident du conseil et pr�sident et chef de
la direction de la SGF, croit pouvoir, avec ces nouveaux moyens, attirer
jusqu'� 10 milliards $ d'investissements au cours des cinq prochaines
ann�es. "Nous avons d�j� identifi� pour 14 milliards $ de projets
potentiels" a-t-il affirm�.
�DUCATION
Vers une politique des universit�s
Le 20 f�vrier 1998, Pauline Marois, ministre de l'�ducation, a rendu public
un document de consultation intitul� L'universit� devant l'avenir -
Perspectives pour une politique gouvernementale � l'�gard des universit�s
qu�b�coises. Pr�par� par le minist�re de l'�ducation, avec la
collaboration de personnes provenant de l'enseignement coll�gial et
universitaire ainsi que des milieux socio-�conomiques, ce document ouvre un
nouveau chantier dans la r�forme amorc�e il y a deux ans par la tenue des
�tats g�n�raux sur l'�ducation. Il est destin� � susciter une large
discussion sur l'avenir de l'universit� qu�b�coise et, en cons�quence, il
adopte d�s lors une approche tr�s ouverte. On y pose de nombreuses
questions, des pistes de r�flexion sont propos�es, certaines orientations
sugg�r�es, mais aucune n'a fait l'objet d'un choix d�finitif. Au nombre des
th�mes soumis � la r�flexion figurent notamment : la mission et le statut
de l'universit� dans la soci�t�, l'accessibilit� � l'enseignement
universitaire, la formation et l'encadrement des �tudiants, la recherche, le
fonctionnement du syst�me universitaire et les relations entre l'�tat, les
universit�s et la population.
Les universit�s qu�b�coises t�moignent entre elles d'une grande diversit�
qui se retrouve d'ailleurs souvent au sein m�me de chaque �tablissement.
Au-del� des diff�rences internes et de la diversit� des mod�les, peut-on
d�gager une vision unificatrice de l'universit� ? Parmi les activit�s
l�gitimes demand�es � l'universit�, lesquelles sont essentielles ?
Qu'est-ce que l'universit� est seule � pouvoir faire ? La question de la
mission de l'universit� est donc pos�e et le document de consultation
fournit quelques �l�ments de r�ponse � la r�flexion publique.
Enseignement
En mati�re d'enseignement, les universit�s qu�b�coises devront accro�tre
leur performance. Malgr� un rattrapage substantiel r�alis� au cours des
trois derni�res d�cennies, la fr�quentation universitaire au Qu�bec
demeure inf�rieure � celle de l'ensemble du Canada et plus encore � celle
des �tats-Unis. L'accessibilit� aux �tudes universitaires demeure donc un
objectif � poursuivre; le pourcentage de Qu�b�cois obtenant un dipl�me de
premier cycle devrait atteindre 30 % en l'an 2010. L'effort collectif ne peut
plus se limiter en effet au simple acc�s � l'universit�; il doit viser plus
nettement la r�ussite des �tudes entreprises. C'est pourquoi le document de
consultation invite � un r�examen en profondeur de l'enseignement de premier
cycle, n�glig� ces derni�res ann�es au profit des �tudes sup�rieures et
de la recherche. Les �tudiants ont besoin d'un meilleur encadrement au cours
de leurs premi�res ann�es � l'universit�. � cette fin, la fonction
d'enseignement m�rite une revalorisation et une meilleure reconnaissance dans
la progression de la carri�re professorale. L'enseignement est aussi trop
sp�cialis� et doit �tre r�examin� en profondeur pour l'axer davantage sur
la formation g�n�rale. Ne pourrait-on pas y inclure des cours communs, plus
g�n�raux, que tous les �tudiants seraient tenus de suivre ? Il convient par
ailleurs d'�liminer les chevauchements qui subsistent entre l'enseignement
coll�gial et l'enseignement universitaire.
Recherche
En mati�re de recherche, l'universit� maintiendra une solide base de
recherche fondamentale, mais elle s'ouvrira r�solument aux partenariats qui
s'offrent � elle, en s'attachant � respecter sa mission propre. Elle
veillera en particulier � ce que la recherche ait des retomb�es favorables
sur la formation � tous les cycles d'�tudes.
Gestion
Dans le domaine de la gestion, certains changements sont �galement
pr�conis�s. La libert� acad�mique et l'autonomie administrative sont
r�affirm�es et on convient en particulier qu'il faut reconduire le principe
de gestion selon lequel l'universit� d�termine elle-m�me la fa�on dont
elle d�pense ses fonds. Toutefois, il conviendra de d�velopper les pratiques
de concertation qui sont apparues au cours des derni�res ann�es. Les
programmes d'�tudes devront �tre rationalis�s et harmonis�s avec ceux de
l'enseignement coll�gial; les nouveaux programmes correspondront � des
priorit�s de la soci�t� et �viteront tout d�doublement. Les
�tablissements s'entendront entre eux pour reconna�tre les cr�dits obtenus
par un �tudiant dans une autre universit� qu�b�coise.
Un volet important du document porte sur l'imputabilit� des �tablissements
et du gouvernement � l'�gard de la population. Comme le l�gislateur
reconna�t � l'universit� la pr�rogative de d�terminer ses activit�s et
ses perspectives de d�veloppement, chaque �tablissement a la responsabilit�
premi�re de rendre compte de la r�alisation de sa mission. Mais puisque
l'�tat assure une part importante du financement des activit�s
universitaires, il revient au gouvernement de rendre compte � la soci�t� du
rendement du syst�me universitaire. Il convient donc de mettre en place un
ensemble d'indicateurs qui lui permettront d'�valuer � posteriori la
performance du syst�me. Bien plus, une �valuation formelle relevant d'un
organisme ind�pendant devrait �tre instaur�e. Le Conseil sup�rieur de
l'�ducation et le Conseil de la science et de la technologie pourraient �tre
mis � contribution � cette fin.
La consultation sur le document minist�riel se d�roulera comme suit. La
ministre de l'�ducation rencontre d'abord les repr�sentants des grandes
instances de l'enseignement sup�rieur. Des audiences publiques sont ensuite
tenues dans toutes les r�gions. Enfin, la ministre rencontre � nouveau les
instances nationales pour faire le point sur les r�sultats de la
consultation. La politique du gouvernement � l'�gard des universit�s
qu�b�coises devrait �tre publi�e avant la fin de 1998.
Les bourses du mill�naire
Dans le budget rendu public le 24 f�vrier, le gouvernement f�d�ral du
Canada a annonc� quelques mesures fiscales en vue d'all�ger le poids de
l'endettement �tudiant ainsi que la cr�ation du Programme de bourses
d'�tudes du mill�naire. Cette derni�re mesure est rapidement devenue
une nouvelle pomme de discorde entre Qu�bec et Ottawa, en raison de sa nature
m�me et des modalit�s de gestion retenues par le gouvernement f�d�ral.
Ottawa part du constat g�n�ral que l'endettement des �tudiants canadiens
tend � s'accro�tre du fait notamment de la hausse importante des droits de
scolarit� au cours des derni�res ann�es. Il entend donc offrir � 100 000
�tudiants canadiens des bourses d'�tudes d'une valeur annuelle moyenne de
3000 dollars. � cette fin, il constituera d�s cette ann�e une r�serve de
2,5 milliards $. Cette mise de fonds et les revenus qu'elle g�n�rera
permettront d'offrir 325 millions $ en bourses chaque ann�e, au cours de la
d�cennie d�butant en l'an 2000. La gestion du programme sera confi�e � la
Fondation des bourses d'�tudes du mill�naire et celle-ci pourra par ailleurs
lever des fonds aupr�s du secteur priv� et des individus de mani�re �
offrir plus de bourses ou � poursuivre ses activit�s au del� des dix
ann�es pr�vues. Les �tudiants � temps plein ou � temps partiel pourront
b�n�ficier de ces bourses pour des �tudes de 1er cycle au Canada
ou � l'�tranger pendant un maximum de quatre ann�es.
Position du Qu�bec
Le gouvernement du Qu�bec voit dans cette mesure un nouvel empi�tement du
gouvernement central dans le champ de l'�ducation, comp�tence que la
Constitution du Canada r�serve exclusivement aux provinces. Il consid�re
aussi que ce programme ne fait que d�doubler un programme d�j� en place au
Qu�bec, qu'il ne tient pas compte de la situation particuli�re des
�tudiants qu�b�cois et que d'autres volets de l'enseignement sup�rieur
devraient b�n�ficier de fa�on prioritaire de toute nouvelle injection de
fonds. De fait, si l'endettement moyen des �tudiants canadiens terminant des
�tudes de ler cycle est de 25 000 $, au Qu�bec cette moyenne est
de 11 000 $ seulement; cela est d� au fait que les droits de scolarit� y
sont moins �lev�s et que les �tudiants ont acc�s aux pr�ts et aux bourses
dispens�s par le programme qu�b�cois d'aide financi�re.
Le gouvernement qu�b�cois demande donc qu'Ottawa lui remette les fonds
destin�s aux �tudiants qu�b�cois, soit 81 millions $ par ann�e environ,
afin qu'il puisse les administrer lui-m�me, en harmonie avec son propre
programme d'aide financi�re et en tenant compte des autres besoins de
l'enseignement sup�rieur, durement affect� ces derni�res ann�es par la
r�duction des transferts provenant du gouvernement f�d�ral. Dans cette
d�marche, le gouvernement du Qu�bec dispose de l'appui unanime des instances
repr�sentant tous les acteurs de l'enseignement sup�rieur. La proposition
qu�b�coise de retrait avec pleine compensation s'apparente au compromis
trouv� par Jean Lesage et Lester B. Pearson en 1964, au moment o� le
gouvernement f�d�ral a cr�� le R�gime canadien de pr�ts aux �tudiants.
Cette approche a en outre l'avantage d'�viter de co�teux d�doublements et
de respecter int�gralement les pr�rogatives constitutionnelles des provinces
en mati�re d'�ducation. Sur ce dernier point, le gouvernement de l'Ontario a
exprim� lui aussi les plus vives r�serves � l'�gard de l'initiative
f�d�rale.
Reconnaissant qu'il entend pr�server avant tout la visibilit� politique
d'une intervention directe aupr�s des �tudiants qu�b�cois, le gouvernement
f�d�ral oppose � la demande du Qu�bec une fin de non-recevoir. Les deux
premiers ministres, Lucien Bouchard et Jean Chr�tien, se sont rencontr�s
pour tenter de r�soudre ce diff�rend. N'ayant pu y parvenir, ils ont
mandat� deux sous-ministres pour leur soumettre, dans les deux mois, des
pistes de solution.
INTERNATIONAL
Un printemps am�ricain pour le Premier ministre
Devant la L�gislature de l'�tat du Maine, Lucien Bouchard a entrepris le 17
mars dernier ce qu'il a qualifi� d'op�ration am�ricaine. Le Premier
ministre a tenu � pr�senter aux deux chambres une image rassurante du
Qu�bec et de la souverainet�, en faisant valoir que "le Qu�bec
entreprendra le 21�me si�cle avec des �tats financiers
�quilibr�s, une �conomie en sant� et une grande ouverture sur le monde
ext�rieur". Malgr� les divergences politiques, le Qu�bec d�veloppe
des liens �conomiques avec les autres provinces canadiennes, a pr�cis� le
Premier ministre, citant les exemples de la n�gociation hydro�lectrique avec
Terre-Neuve et l'entente sur la mobilit� de la main-d'�uvre avec l'Ontario.
Les �lus du Maine, dans l'ensemble, s'accordent � reconna�tre que la
souverainet� du Qu�bec, "c'est un probl�me canadien, et c'est aux
Canadiens de d�cider".
Boston, Atlanta, Chicago et Philadelphie
C'est �galement l'image du Qu�bec, outre l'appui � des contrats pour la
cinquantaine de repr�sentants du milieu des affaires qui l'accompagnent, qui
est au coeur de la mission de cinq jours entreprise dans la semaine du 17 mai.
Les milieux d'affaires qu�b�cois - qui n'ont gu�re besoin aux �tats-Unis
de l'appui politique n�cessaire dans d'autres parties du globe -
t�moigneront, avec le Premier ministre, du bon niveau de concertation entre
le patronat et les syndicats dans la soci�t� qu�b�coise.
Rappelons que le Qu�bec exp�die aux �tats-Unis 82 % de ses exportations et
que le capital am�ricain repr�sente 40 % des investissements �trangers au
Qu�bec.
Commerce et coop�ration avec l'Afrique australe
Le ministre des Relations internationales, Sylvain Simard, a effectu�, fin
avril, une mission dans les deux pays les plus industrialis�s de l'Afrique
noire, accompagn� d'une d�l�gation de gens d'affaires et de repr�sentants
des milieux institutionnels du Qu�bec, parmi lesquels on note SNC-Lavalin,
LNS Systems, D�veloppement international Desjardins, le Groupe Chagnon et les
universit�s McGill et Bishop's. Le ministre Simard y a fait la promotion des
secteurs d'excellence du Qu�bec aupr�s des communaut�s d'affaires locales :
�nergie, mines, transport, construction, sant� et formation, notamment.
Au Zimbabwe, le Pr�sident Robert Mugabe a signifi� au ministre Simard son
int�r�t pour le d�veloppement d'une coop�ration avec le Qu�bec dans les
domaines de la formation universitaire, technique et professionnelle.
Sylvain Simard s'est dit par ailleurs impressionn� par le potentiel
�conomique qu'il a pu observer en Afrique du Sud, o� il a rencontr� plus de
dix ministres. Il a particip� au salon Aerospace Africa, o� il a fait
la promotion du savoir-faire qu�b�cois en a�ronautique et des produits de
Bombardier, Bell H�licopt�re, Pratt & Whitney et CAE �lectronique. Les
autorit�s politiques sud-africaines ont tenu � rendre hommage � l'appui du
peuple qu�b�cois � la lutte contre l'apartheid.
Bilan de la participation qu�b�coise � �quipe Canada
Plus de 110 entreprises ou institutions qu�b�coises �taient pr�sentes dans
le programme organis� � leur intention par le gouvernement du Qu�bec dans
le cadre de la mission canadienne qui s'est rendue du 11 au 23 janvier dans
quatre pays d'Am�rique latine : Mexique, Br�sil, Argentine et Chili.
Le Premier ministre �tant retenu au pays par la situation d'urgence
provoqu�e par la temp�te de verglas, c'est le ministre d�l�gu� �
l'Industrie et au Commerce, Roger Bertrand, qui a dirig� la d�l�gation du
Qu�bec en Argentine et au Chili. C'est en Argentine qu'on a enregistr� les
meilleurs r�sultats, avec des retomb�es - en contrats et en valeur des
ententes - de 90 millions $, pour un r�sultat global de la mission de quelque
249 millions $ dans les quatre pays.
Parmi les nombreux secteurs repr�sent�s, ceux des services de sant� et des
institutions d'enseignement se sont av�r�s fort actifs. Le passage de la
d�l�gation � Buenos Aires a d'ailleurs �t� marqu� par le lancement d'�duQu�bec,
un carrefour d'information (trilingue fran�ais, espagnol, portugais) entre
maisons d'enseignement coll�gial et universitaire : (
SOCI�T�
LE QU�BEC : sa population
Population totale : 7 400 000 habitants (1996)
R�partition selon la langue maternelle :
- de langue fran�aise : 82,2 %
- de langue anglaise : 8,4 %
- d'une autre langue : 9,4 %.
La population autochtone, au sens de la loi f�d�rale sur les Indiens, est de
72 000 habitants et compte donc pour 1 % de la population totale du Qu�bec:
- les Am�rindiens se r�partissent en neuf nations et comptent 64 000
habitants;
- les Inuit (Esquimos) comptent 8000 habitants.
La r�gion de la Capitale, Qu�bec, compte 650 000 habitants.
La r�gion de la M�tropole, Montr�al, compte 3,2 millions d'habitants.
La population du Qu�bec est concentr�e au sud, particuli�rement dans la
vall�e du fleuve Saint-Laurent et le long de quelques-uns de ses affluents,
les rivi�res Saguenay, Saint-Maurice, Outaouais, Richelieu, Chaudi�re, etc.
Qu�bec et Terre-Neuve : un m�ga-projet d'hydro�lectricit�
Apr�s trente ans de litige sur le partage des retomb�es du grand barrage des
chutes Churchill, � la fronti�re du Qu�bec et du Labrador, les Premiers
ministres Lucien Bouchard du Qu�bec et Brian Tobin de Terre-Neuve ont rendu
publique, le 9 mars dernier, une entente de principe sur la mise en oeuvre de
ce qui sera le deuxi�me plus grand chantier hydro�lectrique au monde. Celui
des Trois Gorges, en Chine, conserve la premi�re place. Les Premiers
ministres se sont entendus sur un cadre de r�f�rence des n�gociations �
venir pour la r�alisation de ce projet. Le contrat original (entre
Hydro-Qu�bec et Terre-Neuve) qui est valable jusqu'en l'an 2041 n'est pas
modifi� mais les d�veloppements pr�vus avantageront grandement l'essor
�conomique de Terre-Neuve et constituent une excellente occasion d'affaires
pour Hydro-Qu�bec.
Les trois centrales pr�vues seront exploit�es par une soci�t� en
commandite propri�t� d'Hydro-Qu�bec (un tiers) et de Newfoundland &
Labrador Hydro (deux tiers). Une oeuvre gigantesque qui n�cessitera un
investissement de 11,8 milliards $ sur dix ans. La premi�re centrale, d'une
capacit� de 1000 MW, sera construite � un kilom�tre de la centrale
actuelle. Pour ce faire, on augmentera le potentiel hydro�lectrique de la
rivi�re Churchill en d�tournant une partie du d�bit des rivi�res Romaine
et Saint-Jean qui se jettent dans le fleuve Saint-Laurent. Hydro-Qu�bec
ach�tera la totalit� de sa production. La seconde centrale, � Gull Island,
�galement sur la rivi�re Churchill, aura une puissance de 2262 MW et sa
production sera achet�e � part �gale par les deux soci�t�s. La troisi�me
centrale sera construite ult�rieurement.
Gr�ce � la forte d�nivellation des cours d'eau de cette r�gion, cette
�nergie peut �tre produite � un co�t tr�s comp�titif : moins de 3 � le
kilowatt/heure. On estime � plus de 12 % par ann�e le taux de rendement du
nouveau projet. La construction de ce m�ga-projet cr�era des emplois pour
pr�s de 50 000 ann�es/personnes. Cette perspective a eu comme effet
d'acc�l�rer la signature d'une entente sur la mobilit� de la main-d'oeuvre
dans la construction entre le Qu�bec et Terre-Neuve. Chaque province s'engage
� reconna�tre les certificats de formation et � valider les comp�tences
des ouvriers de l'autre province.
La signature de l'entente est pr�vue pour le 15 d�cembre prochain et la mise
en oeuvre du chantier pour l'an 2002. Mais le projet postule la conclusion
d'ententes pr�alables avec les autochtones et la r�alisation d'�tudes
environnementales. La manifestation bien orchestr�e des Innus (ou Montagnais)
lors de l'annonce officielle du projet laisse pr�sager des n�gociations
ardues. L'engagement � les associer comme partenaires dans le projet n'a pas,
pour le moment, sembl� � la hauteur de leurs attentes.
Quant aux �tudes d'impact environnemental, la r�putation des rivi�res �
saumon que sont la Romaine et la Saint-Jean sollicitera l'ing�niosit� des
sp�cialistes pour convaincre p�cheurs et amants de la nature que la
r�duction du d�bit des eaux n'affectera pas la survie des salmonid�s.
Le fleurdelis� fait toujours l'unanimit�
Le 21 janvier 1948, il y a donc 50 ans de cela, le premier ministre du Qu�bec
Maurice Duplessis annon�ait solennellement � l'Assembl�e l�gislative -
aujourd'hui l'Assembl�e nationale - que, par d�cret gouvernemental, le
fleurdelis� �tait proclam� drapeau officiel du Qu�bec. Il ajoutait que
depuis 15 heures ce jour-l� le drapeau national des Qu�b�cois flottait au
vent sur la tour centrale de l'H�tel du Parlement.
La proclamation a �t� accueillie � l'unanimit� par les d�put�s, tant du
parti minist�riel que de l'Opposition. Cinquante ans plus tard, le
fleurdelis� est encore un symbole rassembleur qui fait l'unanimit� du peuple
qu�b�cois. � cause de la temp�te de verglas de l'hiver dernier,
l'Assembl�e nationale a d� renoncer � f�ter cet anniversaire le jour m�me
du 21 janvier. C'�tait partie remise puisque le 10 mars, une c�r�monie
solennelle au Salon rouge de l'H�tel du Parlement r�unissait les d�put�s
et un nombre impressionnant de dignitaires autour du drapeau.
Un rappel �mouvant de l'histoire du drapeau fleurdelis� a marqu� cette
r�union. En effet, la famille de Ren� B�langer, organisateur du d�put�
Ren� Chaloult, celui qui avait pris la t�te du mouvement pour l'adoption du
fleurdelis�, a remis au pr�sident de l'Assembl�e le premier drapeau
fleurdelis� � �tre hiss� le 21 janvier 1948. Un drapeau quelque peu
diff�rent de ce que sera le drapeau officiel du Qu�bec car les quatre fleurs
de lys y sont obliques plut�t que droites. La famille avait conserv�
pr�cieusement cette pi�ce historique et elle en a fait don au peuple du
Qu�bec. En le recevant au nom des Qu�b�cois, le pr�sident de l'Assembl�e
nationale a remerci� la famille d'avoir accept� de le remettre � une
institution politique. "Ce drapeau, dit-il, sera d�sormais class� bien
historique et conserv� au Mus�e de la civilisation."
Dans leurs allocutions, le Premier ministre Lucien Bouchard, le chef de
l'Opposition Daniel Johnson, le lieutenant-gouverneur Lise Thibault, le
pr�sident de la Commission de la capitale nationale Pierre Boucher ainsi que
le pr�sident de l'Assembl�e nationale, Jean-Pierre Charbonneau, ont insist�
sur le caract�re rassembleur du drapeau qu�b�cois. Le Premier ministre
constatait justement "que le drapeau du Qu�bec est port� � la fois par
les partisans de la souverainet� et par les partisans de la f�d�ration. Et
c'est tr�s bien ainsi ! Car le drapeau nous rassemble au-del� de nos choix
politiques. C'est son r�le. Il le joue � merveille."
Longue vie au drapeau du Qu�bec !
Le Sommet mondial de la nordicit� � Qu�bec
La ville de Qu�bec vit en hiver pr�s de 5 mois par ann�e. Les Qu�b�cois,
� commencer par les Inuits et les Am�rindiens, ont depuis longtemps
apprivois� l'hiver. Quoi de plus naturel que de songer � y tenir un Sommet
mondial de la nordicit�. Le premier Sommet aura lieu du 2 au 5 f�vrier 1999.
Sous le th�me de l'adaptation des collectivit�s au froid, le Sommet mondial
de la nordicit� r�unira les repr�sentants des collectivit�s qui habitent
le Nord et ceux des milieux gouvernementaux, universitaires, scientifiques,
industriels et technologiques qui s'y int�ressent. Quelque 850 participants
viendront de tous les pays directement concern�s par la nordicit�, du Canada
et des �tats-Unis, de la France, des Pays-Bas et de la Suisse, du Japon et de
l'Islande, des pays scandinaves et de la Russie.
Le Sommet mondial de la nordicit� comprendra deux volets : le volet
conf�rences et ateliers o� il s'agira d'�changer sur les divers aspects de
l'adaptation � la vie en hautes latitudes, et le volet exposition qui
permettra aux manufacturiers, scientifiques et entreprises de haute
technologie de faire conna�tre le fruit de leurs recherches pour r�soudre
les probl�mes li�s � la nordicit�. Tous les �l�ments qui influencent les
conditions de vie � l'int�rieur de la zone froide de l'h�misph�re bor�al
seront abord�s.
Ce Sommet mondial de la nordicit� doit se tenir aux deux ans et confirmera la
ville de Qu�bec dans son r�le de Capitale de la nordicit�. La soci�t� �
but non lucratif qui l'organise, avec l'appui de la ville, des gouvernements
du Qu�bec et du Canada, des universit�s et des milieux d'affaires, est
situ� � l'adresse suivante: Sommet mondial de la nordicit� / 1327, avenue
Maguire, bureau 200 / Sillery (Qu�bec) / G1T 1Z2. T�l.: (418) 684.3144.
T�l�c.: (418) 684.8815. Courriel: [email protected]
Le Devoir et Le Soleil �
l'honneur
La Society for News Design (SND) de Washington, D.C., a
d�voil�, en f�vrier 1998, les laur�ats qui seront officiellement honor�
� Philadelphie, en septembre. Parmi les 291 journaux en lice, provenant de 27
pays diff�rents, la SND en a retenu 14 dont deux du Qu�bec : Le Devoir,
de Montr�al, dans la cat�gorie des journaux qui publient quotidiennement
moins de 50 000 exemplaires, et Le Soleil, de Qu�bec, dans la
cat�gorie des 50 000 � 175 000 exemplaires.
C'est la cinqui�me fois en cinq ans que Le Devoir se classe parmi les
plus beaux journaux au monde. Pour Le Soleil, il s'agit d'un deuxi�me
honneur en trois ans. Dans les deux cas, c'est un hommage � Lucie Lacava qui
a �t� la conceptrice de la maquette des deux quotidiens.
L'Ordre national du Qu�bec
Le 30 avril 1998, le Premier ministre Lucien Bouchard a pr�sid� la
c�r�monie de remise de l'Ordre national du Qu�bec � 35 personnalit�s.
C'est la vedette internationale de la chanson, C�line Dion, re�ue � titre
de chevalier, qui a surtout retenu l'attention des m�dias. D'autant plus que
c'est in absentia qu'une autre vedette internationale, le champion
mondial de Formule 1, Jacques Villeneuve, recevait le m�me honneur.
L'Ordre national du Qu�bec a aussi reconnu, � titre de grand officier,
Charles Daudelin, Louis-Philippe de Grandpr�, Paul G�rin-Lajoie et
Louis-Edmond Hamelin.
Et � titre d'officier : Lise Bissonnette, Fran�oise Faucher, Pierre-F.
C�t�, Ghislain Dufour, Henry Mintzberg, Roger Nicolet, Pierre Perrault et
Denis Szabo.
Enfin, � titre de chevalier : Andr�e Lachapelle, Monique Leyrac, Mia et
Klaus-Peter Matthes, Marionna O'Gallagher, Janine Sutto, Charles E. Beaulieu,
Jean-Eudes Bergeron, Roch Bolduc, Pierre Camu, Julien Dufour, Jacques Godbout,
Jean Hamelin, Claude L�veill�e, Louis Lortie, Louis Muhlstock, Jean O'Neil,
Fran�ois Ricard, Charles Sirois, �tienne Tiffou et Jacques Voyer.
Patinage de vitesse
Le patineur de vitesse sur longue piste, Sylvain Bouchard, de Qu�bec, avait
termin� 4e au 500 m�tres et 5e au 1000 m�tres, �
Nagano. Le 29 mars dernier, lors de la derni�re �preuve de la saison tenue
� l'anneau olympique de Calgary, il participait pour la derni�re fois � une
comp�tition internationale. Il obtenait le championnat du monde - m�daille
d'or - du 1000 m�tres en �tablissant un nouveau record mondial de 1 minute 9
secondes et 60 centi�mes (1:09:60). Le record du monde pr�c�dent �tait de
1:10:16. La veille, il avait obtenu la m�daille d'argent au 500 m�tres. Sa
carri�re d'athl�te olympique "ne pouvait pas finir mieux" a-t-il
d�clar�. "Je quitte avec un titre de champion du monde sur la distance
que je pr�f�re."
C'est aussi en patinage de vitesse que la Qu�b�coise Annie Perreault, de
Sherbrooke, est all�e chercher l'or � Nagano, dans le 500 m�tres. Pourtant,
il y a quatre ans, peu avant les Jeux olympiques de Lillehamer, on croyait que
sa carri�re d'athl�te �tait termin�e. Elle avait subi une commotion
c�r�brale. Mais elle s'est remise � la t�che, elle a pers�v�r� et s'est
offerte une m�daille d'or.
MONTR�AL
Mis�res et grandeurs
Montr�al est une r�alit� gigogne. Il y a d'abord la Ville de Montr�al
qui occupe la moiti� du territoire de l'�le �ponyme et compte un million
d'habitants. En second lieu, les 29 municipalit�s de cette �le constituent
la Communaut� urbaine de Montr�al (CUM) qui regroupe 1,8 million de
personnes et qui a charge de la s�curit� publique, du transport en commun,
de l'�valuation fonci�re. Enfin, la r�gion du Montr�al m�tropolitain
compte trois millions d'habitants et regroupe un territoire encore plus vaste
: 111 municipalit�s situ�es sur les �les de Montr�al et J�sus, sur la
rive sud du fleuve Saint-Laurent et sur la rive nord de la rivi�re des
Mille-�les. La Commission de d�veloppement de la m�tropole agit sous
l'�gide du ministre d'�tat � la M�tropole, Robert Perreault. La profondeur
historique de ces institutions est inversement proportionnelle � leur
�tendue g�ographique. Montr�al a �t� fond�e par le sieur Paul de
Chomedey de Maisonneuve en 1642, la Communaut� urbaine de Montr�al a �t�
cr��e en 1970, et la r�gion de la M�tropole s'est vue octroy�e un
minist�re en 1996.
La politique municipale
En novembre 1998, Pierre Bourque �tait �lu maire de Montr�al. Il
succ�dait � Jean Dor� qui ne recueillait alors que 31,5 % des votes. Le
parti municipal de Pierre Bourque, Vision Montr�al, a fait �lire 31 des 41
conseillers que comporte le Conseil de ville. Th�r�se Daviau, du
Rassemblement des citoyens de Montr�al (RCM), le parti de Jean Dor�,
devenait chef de l'opposition.
En 1997, on assiste � la d�composition des partis municipaux. Vision
Montr�al, en janvier, perd quatre conseillers � la suite d'accusations
relatives � des op�rations de financement �lectoral ill�gales port�es
contre ce parti. En juillet, sept autres conseillers de Vision Montr�al
d�missionnent � la suite de la vente de l'hippodrome de Montr�al. Le maire
Pierre Bourque perd ainsi sa majorit� au Conseil de ville. L'opposition est
tout aussi divis�e, quatre conseillers ayant quitt� le principal parti
d'opposition, le RCM, pour devenir, comme les d�missionnaires de Vision
Montr�al, des conseillers ind�pendants.
Depuis le d�but de 1998, les choses bougent sur la sc�ne politique de
Montr�al, chaque candidat voulant se positionner pour les �lections de
novembre prochain. � la fin de mai, quatre candidatures se dessinent � la
mairie : Pierre Bourque et le parti Vision Montr�al brigueront de nouveau les
suffrages mais sortent affaiblis de ces quatre ans de pouvoir; Jacques
Duchesneau et le parti Nouveau Montr�al qu'il a fond� (jusqu'au d�but
d'avril, il �tait chef de la police de la CUM); Jean Dor� et un nouveau
parti, �quipe Montr�al, qu'il a fond� pour effectuer un retour en politique
municipale. Son ancien parti, le RCM, se cherche un candidat � la mairie mais
doit d'abord assurer sa propre survie car Th�r�se Daviau, candidate
pressentie � la chefferie du RCM, a d'abord quitt� son parti au d�but de
mai pour ensuite se retirer de la politique.
Les finances municipales
Les finances de Montr�al sont dans un �tat critique depuis plusieurs
ann�es. La ville n'arrive pas vraiment � balancer ses budgets. Comme les
autres villes, la loi oblige Montr�al � maintenir un �quilibre budg�taire;
il lui est interdit d'emprunter pour payer les d�penses courantes. En 1996,
le gouvernement a accord� � Montr�al une aide ponctuelle de 39 millions $
afin d'�quilibrer son budget. Mais d�j� en 1995 et � nouveau en 1996,
Montr�al avait eu recours � certaines astuces, comblant par exemple son
d�ficit par un recours � ses r�serves. Au printemps de 1997, la ville fait
�tat d'un manque � gagner de 33 millions $ et, � la fin de l'ann�e,
lorsqu'arrive le temps de pr�senter son budget 1998, c'est 125 millions $ que
l'on esp�re trouver en cours d'ann�e gr�ce � des mesures d'�conomie �
venir !
Le gouvernement du Qu�bec, il va sans dire, s'inqui�te de cette situation.
Lorsqu'il autorise le budget 1998, il prend soin de faire adopter une loi qui
donne la permission exceptionnelle � la ville de Montr�al de revoir son
budget en cours d'ann�e si n�cessaire. De plus, lors de la vente de
l'hippodrome qui rapporte 15 millions $ � la ville de Montr�al, il lui
accorde 20 millions $ � titre de compensation pour perte de revenus et pour
am�liorer les acc�s � l'hippodrome. Enfin, en avril 1998, le gouvernement
annonce qu'il envisage de verser annuellement 80 millions $ au financement
d'�quipements dont la vocation est r�gionale et m�me nationale. Il s'agit
du Biod�me, de l'Insectarium, du Plan�tarium et du Jardin botanique. Il
n'est pas �quitable que les Montr�alais soient les seuls � payer pour ces
institutions � caract�re scientifique, �ducatif et r�cr�atif dont tous
les Qu�b�cois b�n�ficient.
Les difficult�s qu'a connues Montr�al ne datent pas d'hier. Un livre r�cent
analyse les causes des probl�mes �conomiques de la r�gion de Montr�al et
dessine des pistes d'avenir. �crit en collaboration par plusieurs
universitaires et chercheurs, il s'intitule Les D�fis et les options de la
relance de Montr�al (Les Presses de l'Universit� du Qu�bec, 1997).
Haute technologie et culture
Mais au-del� de la situation politique que les �lections de novembre
prochain devraient grandement am�liorer, au-del� des probl�mes budg�taires
que les mesures r�cemment annonc�es soulageront grandement, il faut bien
voir que l'�conomie de Montr�al et de sa r�gion a beaucoup chang�, et pour
le mieux. La ville de Montr�al est tout de m�me aujourd'hui, comme le dit
Phyllis Lambert, fondateur-directeur du Mus�e canadien d'architecture,
"la grande ville la plus agr�able � habiter en Am�rique du Nord".
C'est surtout dans le domaine de la technologie que l'�conomie de Montr�al
s'affirme maintenant. Gr�ce aux secteurs de l'a�ronautique et de
l'a�rospatiale, des t�l�communications et de l'�lectronique, de la
biotechnologie et du multim�dia, elle est devenue "la premi�re ville
nord-am�ricaine en densit� d'emplois technologiques". C'est la grande
revue fran�aise La Recherche qui l'affirme dans un suppl�ment de 64
pages de son num�ro de mai 1998 intitul� Un mod�le ? Science et
innovation au Qu�bec.
L'automne dernier, l'Am�ricain Jim Doughan, pr�sident et chef de la
direction d'Abitibi-Consolidated, faisait l'�loge de Montr�al comme ville
propice aux affaires. Il mentionnait non seulement son ouverture aux affaires,
mais aussi son co�t de vie peu �lev�, sa qualit� de vie enviable, ses
institutions de haut savoir, sa main d'oeuvre bilingue et multiculturelle et
bien d'autres atouts.
Car Montr�al est aussi, en Am�rique du Nord, un haut-lieu des arts et de la
culture. Dans un article publi� dans Le Devoir du 25 avril dernier, la
directrice de ce journal, Lise Bissonnette, parlait du "foisonnement
exceptionnel de l'offre" culturelle � Montr�al dans presque tous les
domaines. Et d'encha�ner : "Les spectacles de danse, et notamment de
danse d'avant-garde, sont presque aussi nombreux � Montr�al que dans les
plus grandes capitales, qui accueillent d'ailleurs souvent des spectacles
rod�s ici (� ) Montr�al est, avec New York, la seule ville en Am�rique du
Nord � produire quatre journaux quotidiens et le menu t�l�visuel y est plus
diversifi� que partout au monde".
Depuis peu, le Montr�al m�tropolitain dispose d'un excellent site Web qui
s'adresse � toute personne qui veut "en savoir plus sur la situation
socio�conomique du Grand Montr�al". La soci�t� Montr�al
International est responsable de ce site qui offre 1225 pages Web, 300 images
et animations, 2059 liens internes et 523 liens externes. L'internaute se voit
offrir le choix entre cinq langues : le fran�ais, l'anglais, l'espagnol,
l'allemand et le japonais. Son adresse : www.montreal-intl.com.
CULTURE
Succ�s de librairie
(de janvier � avril 1998)
LITT�RATURE
No�l Audet, L'ombre de l'�pervier, Qu�bec Am�rique
Jean Charlebois, L'oiseli�re, Hexagone
Arlette Cousture, J'aurais voulu vous dire William, Libre Expression
Anne H�bert, Est-ce que je d�range ? Seuil
Jean O'Neil, Ch�re Chair, Libre Expression
ESSAIS, �TUDES
Serge Bouchard, L'homme descend de l'ourse, Bor�al
Normand Lester, Enqu�te sur les services secrets, De l'Homme
Jean Monbourquette, Apprivoiser son ombre, Novalis
Charles Taylor, Les sources du moi, Bor�al
La lecture et le livre : une politique et un sommet
Au Qu�bec, il se publie chaque ann�e quelque 4000 nouveaux titres. Pour un
petit march� de sept millions d'habitants, c'est beaucoup. Il s'agit, dans la
plupart des cas, de petits tirages, peu rentables. S'ajoutent � cela les
difficult�s de commercialisation. Avec l'arriv�e, dans la vente du livre, de
d�taillants non sp�cialis�s et de grandes surfaces, les librairies de
quartier subissent une vive concurrence. Sur 5000 points de vente du livre, le
Qu�bec compte 350 librairies. Et les Qu�b�cois pourraient lire plus : 43 %
d'entre eux disent ne lire un livre que tr�s rarement ou m�me jamais. Les
biblioth�ques publiques et scolaires manquent de ressources pour offrir un
plus grand choix.
La politique du livre et de la lecture
Ce sont de telles consid�rations qui ont amen� la ministre de la Culture et
des Communications, Louise Beaudoin, � dresser un �tat pr�cis du livre et
de la lecture au Qu�bec. Le 20 mars dernier, elle rendait public un projet de
politique du livre et de la lecture, Le Temps de lire, un art de vivre.
C'�tait l'amorce d'une vaste consultation menant au sommet sur la lecture et
le livre tenu � Qu�bec les 22 et 23 avril. La politique du livre et de la
lecture veut "faire en sorte que le plus grand nombre de Qu�b�cois
prennent conscience de toutes les possibilit�s d'information, de formation et
de plaisir qu'offre la lecture", affirmait la ministre. Elle propose des
mesures de sensibilisation et d'�ducation qui visent � g�n�raliser
l'habilet� et le go�t de lire, et des mesures pour faciliter l'acc�s aux
livres.
D�s la petite enfance, l'�veil � la lecture sera favoris� dans la famille
et dans les services de garde. � cet �gard, un programme d'aide
s'int�ressera particuli�rement aux milieux populaires.
� l'�cole, le minist�re de l'�ducation consacrera 300 millions $ en cinq
ans pour enrichir les collections des biblioth�ques scolaires, compl�ter
leur informatisation et les mettre en r�seau. Il prendra des mesures pour
r�duire l'analphab�tisme.
Les biblioth�ques publiques se verront rembourser 75 % des frais
d'acquisition de livres et autres documents plut�t que 50 % comme c'est le
cas maintenant. Gr�ce � cette mesure, un million de nouveaux livres seront
acquis chaque ann�e. Le gouvernement cr�era, � Montr�al, la Grande
Biblioth�que du Qu�bec et aidera les biblioth�ques publiques � compl�ter
leur informatisation et � se relier en r�seau.
Les librairies b�n�ficient depuis 1980 d'un programme qui oblige les
institutions subventionn�es � se procurer leurs livres chez un libraire
agr�� de leur r�gion, au prix du march�. Et elles ont, en contrepartie,
l'obligation d'offrir en magasin au moins 6000 titres dont 1000 titres
qu�b�cois. La nouvelle politique �l�ve � 2000 le nombre requis de titres
qu�b�cois et offre une aide � la formation des libraires et �
l'informatisation ainsi qu'� la modernisation des librairies. Pour les aider
� faire face � la concurrence des grandes surfaces, la nouvelle politique
n'est pas favorable � la solution que plusieurs intervenants mettent de
l'avant : le prix unique ou le prix plancher. La politique invite plut�t les
entreprises du livre (�diteurs, distributeurs, libraires et vendeurs non
sp�cialis�s) � s'entendre sur un nouvel �quilibre entre les remises
accord�es aux libraires et celles accord�es aux autres cat�gories de
d�taillants. Un tel accord interprofessionnel serait int�gr� � la loi.
La politique invite aussi le milieu du livre � se doter d'une "cellule
de veille" qui suivra � la trace les changements qui surviennent dans le
domaine du livre et les tendances qui s'y dessinent. Elle offre une aide
financi�re au d�marrage d'un tel observatoire du livre.
L'�ducation populaire retient aussi l'attention de la politique qui propose
d'aider au d�ploiement d'activit�s d'animation touchant la lecture et le
livre, d'aider � la diffusion de spectacles litt�raires, d'augmenter la
couverture du livre dans les m�dias, particuli�rement � T�l�-Qu�bec, la
t�l�vison d'�tat du Qu�bec qui a une vocation �ducative et culturelle.
Pour r�aliser ces objectifs, la ministre de la Culture et des Communications
a l'intention d'ajouter 25 millions $ au cours des trois prochaines ann�es
aux programmes d'aide d�j� existants.
Le sommet sur la lecture et le livre
C'est sur la base de ce projet de politique que s'est tenu, les 22 et 23
avril, � Qu�bec, le sommet sur la lecture et le livre. Il r�unissait les
repr�sentants du milieu du livre (cr�ateurs, �diteurs, diffuseurs) de
l'�ducation, des villes et municipalit�s, des syndicats et du patronat. Ce
sommet, une premi�re au Qu�bec, �tait pr�sid� par le Premier ministre
Lucien Bouchard qui avouait que le livre �tait "une des passions de sa
vie" .
Dans son discours inaugural, il a bien pr�cis� l'importance de ce sommet
pour chaque citoyen et pour la soci�t�. "Le livre, (...) c'est une
fa�on d'�tre, de voir". La lecture doit "nourrir notre
identit�" de Qu�b�cois, car "l'avenir n'appartient pas aux clones
mais aux personnalit�s fortes, diff�renci�es, singuli�res".
Heureux de constater que tous les participants s'entendaient pour faire du
livre et de la lecture "une priorit� nationale", il annon�ait,
lors de la s�ance de cl�ture, que les sommes additionnelles consacr�es �
cet objectif au cours des trois prochaines ann�es �taient port�es de 25 �
40 millions $. "Une grande partie de ces sommes nouvelles sera consacr�e
� l'achat de livres par les biblioth�ques scolaires et publiques" et
b�n�ficiera � toute la cha�ne du livre, de l'auteur au lecteur.
Lors des ateliers et des s�ances pl�ni�res, la presque totalit� des
propositions de la politique de la ministre Beaudoin ont �t� appuy�es et
quelquefois bonifi�es. Le probl�me le plus litigieux - le soutien aux
librairies et la concurrence des grandes surfaces - n'a cependant pas �t�
r�solu. Le Premier ministre ne voulait pas appuyer la solution du prix unique
ni aucune autre solution qui risquerait de faire augmenter le prix du livre
"d�j� trop cher". On a donc convenu de cr�er un groupe de travail
qui proposera � la ministre de la Culture et des Communications "des
mesures aptes � soutenir la rentabilit� des librairies" mais qui
n'entra�neront pas une augmentation du prix du livre. Pr�sid� par Pierre
Lesp�rance, pr�sident du groupe Sogid�s, le groupe de travail doit remettre
son rapport � la mi-juin.
Le mot final du Premier ministre s'adressait aux participants du Sommet :
"Je veux vous remercier de votre d�termination � faire partager le
plaisir de lire".
En marge du Sommet
- Le sommet co�ncidait avec la Journ�e mondiale du livre fix�e au 23 avril
par l'UNESCO. S'inspirant de la tradition catalane, des dizaines de librairies
du Qu�bec offraient une rose � chaque acheteur.
- Les Prix des libraires du Qu�bec ont �t� d�voil�s � l'occasion du
sommet. Dans la cat�gorie roman qu�b�cois, le prix a �t� d�cern� �
Bruno H�bert pour C'est pas moi, je le jure ! (Bor�al), et dans la
cat�gorie roman �tranger, le prix est all� � Alessandro Barico pour Soie
(Albin Michel).
- La Biblioth�que nationale du Qu�bec a profit� de ce m�me 23 avril pour
inaugurer un site Web sur l'ensemble des prix litt�raires du Qu�bec. Son
adresse : https://www.biblinat.gouv.qc.ca.
- Le r�seau des librairies Garneau offre aux lecteurs du monde entier qui se
prom�nent sur Internet la possibilit� d'acheter ses livres directement sur
son site: https://www.garneau.infinit.net.
L'Institut Canadien de Qu�bec a 150 ans
Au Qu�bec, une institution culturelle de 150 ans, c'est plut�t rare. En
fait, seule la Qu�bec Literacy and Historical Society est plus ancienne. Elle
date de 1824. C'est le 2 d�cembre 1847 qu'un groupe de Qu�b�cois, plut�t
jeunes et id�alistes comme il se doit, se r�unissent pour tracer les grandes
lignes de l'Institut Canadien de Qu�bec. Parmi ces jeunes, quelques-uns
passeront � l'histoire : Octave Cr�mazie, biblioth�caire et po�te,
Fran�ois-Xavier Garneau, historien national, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau,
�crivain qui deviendra Premier ministre du Qu�bec.
La cr�ation de l'Institut Canadien de Qu�bec date du 17 janvier 1848. Les
170 membres fondateurs sont alors r�unis dans la biblioth�que du Parlement.
Ils �lisent son premier pr�sident, Marc-Aur�le Plamondon, journaliste et
avocat qui deviendra juge de la Cour sup�rieure du Qu�bec. L'acte
d'incorporation date du 23 mars 1848 et d�finit les objectifs de l'Institut
canadien de Qu�bec : "Former une biblioth�que publique (...) R�pandre
le go�t de l'instruction, des arts, des sciences, pour l'avancement g�n�ral
de la soci�t�". Il faut se souvenir que le terme "canadien"
d�signait alors les citoyens d'origine fran�aise. L'Institut se donnait donc
comme mission la d�fense de la nationalit�
"canadienne-fran�aise", comme on le dira plus tard.
Au cours du 19e si�cle, une soixantaine d'Instituts Canadiens ont
ainsi �t� cr��s � travers le Qu�bec, mais seul celui de Qu�bec a
surv�cu. Cette p�rennit� de l'Institut Canadien de Qu�bec est sans doute
due, pour une bonne part, � la collaboration de la Ville de Qu�bec qui, en
1897, signait une entente qui assurait l'acc�s du public � cette
biblioth�que priv�e. Aujourd'hui, l'Institut Canadien de Qu�bec est
responsable du r�seau des biblioth�ques de la Ville de Qu�bec. Outre la
Biblioth�que Gabrielle-Roy, sa biblioth�que centrale, l'Institut Canadien de
Qu�bec g�re et anime onze biblioth�ques de quartier. Elle offre une
importante programmation culturelle dans ses deux salles de spectacles, sa
salle d'exposition et les lieux d'animation culturelle dont chaque
biblioth�que dispose. Ces biblioth�ques anim�es attirent petits et grands
et permettent � la Biblioth�que de Qu�bec de se placer � la t�te des
biblioth�ques publiques du Qu�bec pour ce qui est de la fr�quentation. Son
directeur g�n�ral, Jean Payeur, est toujours heureux de recevoir les
visiteurs des autres villes du Qu�bec et de l'�tranger qui veulent
conna�tre les secrets d'une telle r�ussite.
Plusieurs activit�s marquent les c�l�brations de ce 150e
anniversaire plac� sous la pr�sidence d'honneur de Marie Laberge,
romanci�re et dramaturge. En mai 1998, la revue d'histoire Cap-aux-Diamants
a publi� un num�ro hors s�rie, fort bien illustr�, consacr� aux 150 ans
de l'Institut Canadien de Qu�bec. En septembre, une importante exposition, De
l'�crit � l'�cran : les 150 ans de l'Institut Canadien de Qu�bec,
r�v�lera ce qu'�tait la biblioth�que publique au 19e si�cle et
ce qu'elle sera au 21e si�cle. Au cours de l'automne,
conf�rences, expositions, jeux et activit�s diverses rappeleront, aux
citoyens de la ville de Qu�bec, le 150e anniversaire de leur
Institut Canadien.