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POLITIQUE

Le budget 1998-1999 du Qu�bec

Le 31 mars dernier, Bernard Landry, ministre d'�tat de l'�conomie et des Finances, pr�sentait le budget du Qu�bec pour l'ann�e 1998-1999 sous le titre �vocateur : "Objectif emploi; vers une �conomie d'avant-garde".

L'orientation premi�re du budget 1998-1999 demeure, comme les deux budgets pr�c�dents, l'atteinte du d�ficit z�ro en l'an 2000. Cet objectif est maintenant � port�e de main et le ministre des Finances se fixe de nouvelles cibles : d�passer le taux moyen de cr�ation d'emploi des pays du G-8 et celui du Canada. C'est pourquoi les d�penses publiques augmenteront l�g�rement par rapport � l'ann�e ant�rieure, passant de 34,64 � 34,88 milliards $. Mais, relativement parlant, elles diminuent, passant de 18,4 % du PIB en 1997 � 17,9 % en 1998.

Les nouvelles mesures de soutien financier annonc�es visent donc d'abord la cr�ation d'emploi, comme le dit le titre du budget. Les soci�t�s, surtout les petites et moyennes entreprises qui sont le moteur de la croissance de l'�conomie, b�n�ficieront d'une r�duction nette de leur fardeau fiscal : diminution de 37 % du taux de taxe sur la masse salariale, cong� fiscal pendant cinq ans pour les nouvelles soci�t�s, cr�dit d'imp�ts sur les dividendes, garantie de stabilit� des taux d'imposition du revenu pour les soci�t�s qui s'engageront dans des projets d'investissement importants.

Le discours du budget a aussi pr�sent� un plan visant � susciter les investissements priv�s au Qu�bec dont l'objectif sur cinq ans est de 19 milliards $ et de 75 000 emplois cr��s : cr�ation d'Investissement Qu�bec qui remplace la Soci�t� de d�veloppement industriel et accro�t ses moyens, �largissement du mandat de la Soci�t� g�n�rale de financement, d�veloppement de la formule des Innovatech.

Les familles � faible revenu b�n�ficieront de la poursuite de la r�forme de la fiscalit� amorc�e en 1997 : all�gement des imp�ts et augmentation des allocations familiales. Les mesures les plus innovatrices sont destin�es aux jeunes et s'inscrivent dans la foul�e de l'intervention gouvernementale sur la croissance de l'�conomie : bourses d'excellence de doctorat dans des secteurs prioritaires pour les industries; cr�ation de 20 000 stages pour �tudiants, dont le quart seront r�mun�r�s. Dix millions $ seront affect�s � l'aide aux jeunes aux prises avec des probl�mes de toxicomanie et � la pr�vention du suicide.

Malgr� l'aust�rit� qui caract�rise ce budget, la culture y a aussi sa part. Le minist�re de la Culture et des Communications a vu son budget augmenter de pr�s de 50 millions $ pour la mise en oeuvre de la politique de la lecture, le d�veloppement des biblioth�ques publiques et l'am�lioration des �quipements culturels.

Ce budget refl�te donc les priorit�s du gouvernement de terrasser le d�ficit, de cr�er de l'emploi et de r�ussir un meilleur partage social des retomb�es de l'�conomie.

Le Parti lib�ral a un nouveau chef

L'histoire politique du Qu�bec vient de tourner une nouvelle page. Chef du Parti lib�ral du Qu�bec depuis janvier 1994, Daniel Johnson annon�ait le 2 mars dernier sa d�mission comme chef du parti et son retrait de la vie politique.

Son d�part marque la fin d'une dynastie qui s'�tend sur un demi-si�cle. En effet, son p�re, Daniel Johnson, d�j� d�put� en 1948, a �t� chef de l'Union nationale et Premier ministre du Qu�bec de 1966 � 1968, notamment lors du passage historique du G�n�ral de Gaulle. Pierre-Marc, son fr�re, a succ�d� � Ren� L�vesque comme chef du Parti Qu�b�cois et comme Premier ministre. Enfin, Daniel fils avait pris la rel�ve de Robert Bourassa comme chef du Parti lib�ral du Qu�bec et, � son tour, comme Premier ministre. Aucun des deux fils n'a gagn� d'�lection � la t�te de leur parti respectif.
Le d�part de Daniel Johnson �tait devenu pr�visible. Malgr� sa victoire � la t�te du clan du NON au r�f�rendum de 1995, le go�t amer de la faible majorit� de 0,6 % qu'il a obtenue ne lui aura pas garanti un leadership suffisamment fort pour �ventuellement reprendre le pouvoir. Les critiques � l'int�rieur de son propre parti, le traitement particuli�rement dur que lui a r�serv� la presse au cours des derniers mois de m�me que son incapacit� � transmettre son message avec la conviction d'un tribun populaire auront eu raison de son flegme apparent et pr�cipit� sa d�mission.

Avant m�me que le micro utilis� pour la conf�rence de presse annon�ant son d�part ne soit �teint, les yeux se sont braqu�s vers Jean Charest, chef du Parti conservateur canadien. Originaire de Sherbrooke et �g� de 39 ans, ce jeune chef s'est vu affubl� du titre de sauveur de l'unit� canadienne. M�me le Premier ministre du Canada l'a, � plus d'une reprise, fortement encourag� � relever le d�fi. Cette pression a presqu'�t� unanime chez les opposants � la souverainet� du Qu�bec, toutes origines confondues. Jean Charest r�sista pendant un moment, lui qui r�vait de diriger un jour le Canada; par trois fois il refusa express�ment l'invitation. Puis, ployant sous les supplications, il att�nua progressivement l'expression de son refus pour, enfin, "�couter son c�ur".

Sa d�cision de se porter candidat � la chefferie suscita un engouement populaire depuis longtemps in�gal�. Rapidement les sondages le propuls�rent � un niveau que les journaux eurent t�t fait de comparer � la trudeaumanie de 1968. L'euphorie des troupes et la n�cessit� de cr�er une image forte firent retraiter dans le rang ceux et celles qui auraient nourri une quelconque vell�it� de briguer la chefferie. La question fut rapidement r�gl�e : pas d'opposition � la candidature de Jean Charest et, en raison de l'absence de v�ritable campagne � la chefferie, pas de d�bat public sur la plate-forme �lectorale du Parti lib�ral.

Apr�s �tre devenu membre du Parti lib�ral du Qu�bec qu'il s'appr�tait � diriger, Jean Charest a �t� �lu chef par acclamation le 7 avril. Il a d�clin� l'invitation de se pr�senter dans une �lection partielle, pr�f�rant attendre � l'�cart le d�clenchement d'une �lection g�n�rale. Ce d�lai lui permettra d'harmoniser les positions qu'il d�fendait comme chef du Parti conservateur � Ottawa avec celles du Parti lib�ral du Qu�bec, lesquelles ne partagent pas toujours le m�me cr�neau. La politique �tant ce qu'elle est, le Parti Qu�b�cois n'a pas tard� � sonner la fin de la r�cr�ation en ramenant sur le tapis la proposition de Calgary. La question de la langue devrait suivre � courte �ch�ance, le nouveau chef ayant d�j� � ce sujet �galement exprim� des vues qui lui rendront la vie politique tumultueuse. Il semble donc que le nouveau chef ne conna�tra pas grand r�pit d'ici le test de l'�lection g�n�rale pr�vue pour 1999.

Le 12 mai, Daniel Johnson quittait son si�ge � l'Assembl�e nationale et le poste de Chef de l'Opposition devenait ainsi vacant. Le lendemain, Jean Charest d�signait Monique Gagnon-Tremblay qui devient ainsi la premi�re femme de l'histoire du Qu�bec � acc�der au poste de chef de l'Opposition officielle � l'Assembl�e nationale.

Le syst�me �lectoral au Qu�bec

Les derniers d�veloppements d'une histoire commenc�e en 1792

Le syst�me �lectoral au Qu�bec a 206 ans, ce qui fait de l'Assembl�e nationale du Qu�bec le plus vieux parlement au monde, apr�s celui de Westminster dont il tire son origine. Cette longue �volution et surtout les am�liorations importantes qui lui ont �t� apport�es depuis le d�but des ann�es 1960 placent le Qu�bec, sous ce rapport, � l'avant-garde des nations d�mocratiques.

Le Directeur g�n�ral des �lections du Qu�bec

Celui qui personnifie l'administration des scrutins au Qu�bec, le Directeur g�n�ral des �lections, est souvent demand� comme expert par les organisations internationales et par des pays �trangers. Des d�l�gations �trang�res viennent r�guli�rement s'informer de la l�gislation qu�b�coise relative aux �lections et aux r�f�rendums. Le 24 f�vrier 1998, il recevait une d�l�gation du Committee on Standards in Public Life du Royaume-Uni. En 1990, lors des �lections g�n�rales tenues en Ha�ti, le Directeur g�n�ral des �lections a coordonn� la mission d'observation de l'Organisation des �tats am�ricains (O�A) et agi � titre de Repr�sentant personnel du Secr�taire g�n�ral de l'O�A. � la demande du Sommet de la Francophonie de 1991 et de celui de 1993, il a d�velopp� des programmes de formation des responsables �lectoraux des pays en transition d�mocratique. Bref, de 1990 � 1997, 63 missions d'�valuation, d'assistance technique, d'observation ou de formation ont �t� r�alis�es � l'�tranger de la part du Directeur g�n�ral des �lections et de son personnel sp�cialis�.

Le Directeur g�n�ral des �lections est une institution qui a �t� cr��e en 1945 pour assurer la gestion des scrutins de la province de Qu�bec. Des responsabilit�s additionnelles lui ont �t� confi�es au cours des ans, de sorte qu'aujourd'hui elles s'�tendent � toutes les facettes du syst�me �lectoral et des consultations populaires (r�f�rendums) : l'administration des scrutins, la pr�paration de la liste �lectorale, l'�laboration de la carte �lectorale, l'�tude du mode de scrutin et de ses modalit�s, le financement des partis politiques et le contr�le des d�penses �lectorales ou r�f�rendaires. Son mandat englobe �galement les �lections et r�f�rendums municipaux et scolaires. Depuis 1977, la nomination du Directeur g�n�ral des �lections par l'Assembl�e nationale exige les deux tiers des voix. Il s'agissait alors d'une nomination � vie; elle vaut maintenant pour sept ans et elle est renouvelable.

Le droit de vote et la liste �lectorale

C'est en 1940 que les femmes obtenaient le droit de vote. Avant cette date, seule une minorit� de la population totale du Qu�bec jouissait de ce droit. Depuis, plusieurs amendements ont �t� apport�s � la loi �lectorale pour permettre le plus lib�ralement possible aux citoyens de participer � l'�lection de leurs repr�sentants : l'�ge requis passe de 21 � 18 ans; les Am�rindiens vivant sur des r�serves, les juges, les d�tenus, les personnes handicap�es mentalement, les Qu�b�cois r�sidant temporairement hors du Qu�bec obtiennent le droit de vote. Il est � noter que le vote n'est pas obligatoire et qu'une personne peut demander que son nom en soit retir�. La participation aux scrutins est toutefois tr�s �lev�e. Au r�f�rendum de 1995, la participation a atteint un record de 93,5 %. Des mesures actives sont prises pour faciliter le vote telles que le vote par anticipation, le vote par correspondance, les bureaux de vote itin�rants ainsi qu'une bonne diffusion de l'information.

L'�quit� du vote et la carte �lectorale

C'est la carte �lectorale, c'est-�-dire le d�coupage du territoire en circonscriptions �lectorales, qui assure l'�quit� dans la repr�sentation des citoyens. Depuis 1979, la responsabilit� de d�finir la carte �lectorale est confi�e � la Commission de la repr�sentation �lectorale qui a pouvoir d�cisionnel. Celle-ci est compos�e du Directeur g�n�ral des �lections qui la pr�side et de deux commissaires �galement nomm�s par l'Assembl�e nationale. La carte �lectorale comprend actuellement 125 circonscriptions; le nombre d'�lecteurs d'une circonscription ne doit pas s'�carter de plus de 25 % de la moyenne, sauf deux exceptions : les �les-de-la-Madeleine et l'Ungava. Elle est r�vis�e � toutes les deux �lections g�n�rales.

Le mode de scrutin

C'est le scrutin uninominal � un tour qui, depuis 1861, est pratiqu� au Qu�bec, comme ailleurs au Canada, aux �tats-Unis et dans la plupart des pays du Commonwealth. Les in�galit�s qu'engendre ce syst�me sont bien connues : divergence entre la r�partition des votes et celle des si�ges, sous-repr�sentation chronique de certains groupes. Depuis 1970, des tentatives de r�forme du mode de scrutin ont �t� oficiellement entreprises, � trois reprises, mais aucune n'a abouti. Il semble bien qu'un syst�me mixte, combinant l'uninominal et le proportionnel rallierait la majorit� des Qu�b�cois. Mais il s'agit l� d'une r�forme majeure qu'un parti au pouvoir a toujours plus de r�ticence � entreprendre que lorsqu'il est dans l'Opposition. En effet, dans un r�gime de bi-partisme comme nous le connaissons dans la pratique, la distorsion qu'engendre le scrutin uninominal � un tour a pour effet d'augmenter la repr�sentation du parti au pouvoir et de diminuer celle du parti qui forme l'Opposition officielle. Il a quelquefois, mais rarement, pour effet d'emp�cher le parti qui obtient le plus de votes de former le gouvernement parce qu'il n'obtient qu'une minorit� des si�ges � l'Assembl�e nationale. Il s'agit, pour le Qu�bec, de la seule r�forme majeure � venir de son syst�me �lectoral.

Le financement des partis politiques

C'est � ce chapitre que le syst�me �lectoral se distingue le plus. La l�gislation actuelle r�gissant le financement des partis politiques a �t� adopt�e � l'unanimit� par l'Assembl�e nationale en 1977. D�sormais, les contributions aux partis politiques sont r�serv�es aux seuls �lecteurs; les personnes morales, soci�t�s, compagnies, associations, syndicats n'ont plus le droit de contribuer � la caisse des partis politiques. Et une personne ne peut verser plus de 3000 $ par ann�e � chacun des partis et des candidats ind�pendants. Le pouvoir politique est ainsi moins soumis au pouvoir de l'argent. On peut mesurer le chemin parcouru en se rappelant qu'au 19e si�cle, il fallait �tre propri�taire pour avoir le droit de vote. En contrepartie toutefois, l'�tat aide au financement des partis politiques et des candidats qui se pr�sentent aux �lections et limite les montants qui peuvent �tre d�pens�s lors d'une �lection. Lors d'une �lection g�n�rale, un parti doit limiter ses d�penses �lectorales � 0,50 $ par �lecteur, et le candidat, � 1,00 $ par �lecteur. De plus, � certaines conditions, partis et candidats se font rembourser 50 % de leurs d�penses �lectorales par le gouvernement.

Les consultations populaires ou r�f�rendums

Au Qu�bec, le premier r�f�rendum eut lieu en 1919. Il portait sur la vente des bi�res, cidres et vins l�gers. Mais c'est en 1978 qu'une Loi sur la consultation populaire donne un cadre l�gal � la tenue de r�f�rendums au Qu�bec. Ainsi, la loi prescrit la mise sur pied de deux comit�s parapluie, un en faveur de la proposition soumise � la consultation populaire et l'autre oppos� � cette proposition. Le financement et le contr�le des d�penses sont �galement pr�vus selon des modalit�s analogues � celles qui pr�valent lors d'une �lection. Une question ne peut faire l'objet d'un deuxi�me r�f�rendum durant un m�me mandat �lectoral (d'une dur�e maximale de cinq ans).

Contestation de la loi

La Loi sur la consultation populaire a �t� l'objet d'une contestation devant les tribunaux � la suite du r�f�rendum de 1992 sur l'Accord de Charlottetown qui proposait des changements � la constitution canadienne. Le r�f�rendum, au Qu�bec, a �t� conduit selon la Loi qu�b�coise sur la consultation populaire, et dans le reste du Canada, selon une une loi f�d�rale. Robert Libman, alors d�put� � l'Assembl�e nationale, a contest� la constitutionnalit� de la loi qu�b�coise qui exige que, lors d'un r�f�rendum, tous les intervenants se rattachent � l'un des deux comit�s nationaux, celui du OUI ou celui du NON. Il s'opposait � l'Accord de Charlottetown pour des raisons diam�tralement oppos�es � celles qui animaient le comit� du NON. Il voulait donc participer au d�bat sans s'affilier � un comit�, ce que la loi lui refusait. Les tribunaux de premi�re et de deuxi�me instance et la Cour d'appel ne lui ont pas donn� raison, jugeant que la limite impos�e par la loi � son droit d'expression et d'association �tait raisonnable dans une soci�t� d�mocratique. La cause s'est rendue en Cour supr�me. En novembre 1997, cette derni�re donnait raison � Robert Libman tout en reconnaissant les principes qui animent la Loi du Qu�bec sur les consultations populaires, particuli�rement le principe d'�quit� dont d�coule la r�gle qui limite les d�penses des intervenants. Quelques articles de la loi sont ainsi d�clar�s inconstitutionnels et doivent �tre r��crits.

Que fera le gouvernement ?

� la suite de cette d�cision de la Cour supr�me du Canada, deux avenues se pr�sentent au Qu�bec : soit �voquer l'article 33 de la Charte canadienne des droits et libert�s dite "disposition d�rogatoire" ou "clause nonobstant" et mettre ainsi la Loi sur la consultation populaire � l'abri de la d�cision de la Cour supr�me; soit modifier la Loi dans le sens sugg�r� par la Cour supr�me. Il peut aussi emprunter les deux voies en m�me temps, c'est-�-dire modifier la loi et la mettre � l'abri de toute nouvelle contestation en �voquant la clause d�rogatoire. Avant de trancher, le gouvernement qu�b�cois a demand� � l'ancien Directeur g�n�ral des �lections d'�tudier la question et de lui faire ses recommandations. En 1977, Pierre-F. C�t� avait �t� nomm� Directeur g�n�ral des �lections � l'unanimit� de l'Assembl�e nationale et venait, � l'�t� 1997, de prendre sa retraite.

Le Rapport C�t�, rendu public le 6 f�vrier dernier, recommande au gouvernement de modifier la Loi sur la consultation populaire pour tenir compte de la d�cision de la Cour supr�me. Il propose de reconna�tre trois cat�gories de participants � un r�f�rendum: un individu isol�, un individu ind�pendant et un groupe ind�pendant. Un individu isol� est une personne physique qui favorise une option mais qui ne peut se joindre � l'un ou l'autre des deux comit�s nationaux. Un individu ind�pendant est une personne physique qui n'appuie aucune des deux options mais souhaite participer au d�bat. Un groupe ind�pendant est compos� de personnes physiques qui s'associent pour intervenir dans le d�bat mais qui n'appuient aucune des deux options. Chaque individu, chaque groupe, est autoris� � d�penser un maximum de 1000 $. Quant � la disposition d�rogatoire, le Rapport C�t� juge qu'elle n'est pas rigoureusement requise bien qu'il pourrait y avoir certains avantages � y recourir, mettant ainsi la nouvelle loi � l'abri de toute contestation judiciaire. Mais il convient surtout d'�valuer l'impact politique d'une telle d�cision, ce qui est du ressort du gouvernement.

La nouvelle loi

Le 14 mai, le ministre Guy Chevrette, responsable de la R�forme �lectorale et parlementaire, a d�pos� un projet de loi qui constitue en fait une r�forme importante de la Loi �lectorale et r�f�rendaire du Qu�bec. Le gouvernement renonce � recourir � la disposition d�rogatoire et fait siennes les modalit�s recommand�es par le Rapport C�t�. L'intervention d'un tiers sera permise et les d�penses engag�es seront limit�es dans ces cas � 1000 $, en plus des 600 $ que la loi autorisait d�j� pour la location de salles.

D'autres modifications relativement importantes sont par la m�me occasion apport�es � la Loi �lectorale. Au bureau de scrutin, une carte d'identit� portant photographie de l'�lecteur sera d�sormais exig�e. Les bulletins de vote seront du type belge
, les cercles o� inscrire son vote sont petits, ce qui �vite les erreurs dans la fa�on d'indiquer son choix et �limine largement l'annulation des bulletins marqu�s incorrectement. La r�glementation de l'affichage partisan lors des campagnes �lectorales devient plus s�v�re. Enfin, le pourcentage des voix qui permet � un candidat de se faire rembourser une part de ses d�penses �lectorales par l'�tat est r�duit de 20 � 10 %.

Il est pr�vu que ce projet de loi sera adopt� d'ici la fin de juin, soit avant l'ajournement de la session de l'Assembl�e nationale pour l'�t�. Les nouvelles modalit�s seront alors en vigueur aux prochaines �lections.


�CONOMIE

L'�conomie du Qu�bec

Le d�ficit

Le gouvernement du Qu�bec respecte en tout point la Loi sur l'�limination du d�ficit et l'�quilibre budg�taire adopt�e en 1996, loi qui l'oblige � �liminer son d�ficit annuel d�s 1999. Le d�ficit pr�vu au budget 1998-1999 respecte le montant de 1,2 milliard $ que fixe la loi. Cela signifie que le gouvernement n'emprunte d�j� plus pour les d�penses courantes, mais seulement pour les investissements. L'an prochain, l'objectif du "d�ficit z�ro" sera atteint.

Ce sont ces r�sultats et ces pr�visions qui ont amen� l'agence de cr�dit Standard & Poors de New York � relever la cote de cr�dit du gouvernement du Qu�bec et celle d'Hydro-Qu�bec, les faisant passer de A+(n�gative) � A+(stable).

Le ch�mage

En f�vrier, le taux de ch�mage a baiss� de 11,3 � 10,6 %, revenant pratiquement � ce qu'il �tait en d�cembre (10,4 %), avant que la temp�te de verglas ne produise une hausse conjoncturelle.

En mars, le taux de ch�mage s'am�liorait encore, passant de 10,6 % � 10,1 %. Cette embellie a ramen� plusieurs chercheurs d'emploi sur le march� du travail, de sorte qu'en avril le taux de ch�mage est remont� � 10,5 %. Le Qu�bec esp�re franchir bient�t le cap de 10 %.

Les exportations

En 1997, la valeur des exportations qu�b�coises a atteint 52 milliards $, enregistrant une hausse de 6 % sur 1996. La part des exportations vers les �tats-Unis �tait de 82 %. Les importations internationales ont atteint, quant � elles, 45 milliards $, une hausse de 10 %. Ces importations provenaient des �tats-Unis pour 45,5 %.

Le capital de risque

� la fin de 1997, les fonds de capital de risque g�r�s au Qu�bec s'�levaient � 4 milliards $, en hausse, en un an, de 805 millions $. Pr�s de la moiti� de cet apport de fonds provenait d'individus, principalement des fonds de travailleurs. Le dynamisme et la vari�t� des sources du capital de risque au Qu�bec ont suscit� l'id�e de tenir � Montr�al un congr�s mondial du capital de risque. Il aura lieu en l'an 2000.

Les revenus

Les revenus de quelques soci�t�s ont refl�t� la bonne tenue de l'�conomie en 1997 :
- Bombardier : ses revenus consolid�s sont pass�s de 8 � 8,5 milliards $;
- Quebecor : ses revenus ont atteint 7 milliards $, une augmentation de 12,2 % en un an;
- Cascades : ses revenus ont augment� de 100 millions $ pour atteindre 2,2 milliards $;
- Coop�rative f�d�r�e de Qu�bec : un chiffre d'affaires record atteignant 1,84 milliard $;
- Caisse de d�p�t et placement du Qu�bec : son avoir a progress� de 57,2 � 63,6 milliards $ en un an et le rendement r�alis� a �t� de 13 %.


Indicateurs �conomiques

Exprim�e en devises US, la valeur du dollar canadien a peu boug� de janvier � mai 1998; le dollar CAN valait 69,69� US au d�but de janvier et 69,59� US au d�but de mai. Au cours de cette p�riode, il a fluctu� de 68,77� US � 71,01� US.

Le taux d'escompte de la Banque du Canada s'est accru d'un demi-point de pourcentage au cours des quatre premiers mois de 1998, passant de 4,5 % � 5 %.


Transactions dans le monde du papier

Le mois de mars 1998 a �t� particuli�rement fertile en transactions de premi�re grandeur dans le secteur du papier en Am�rique du Nord.

Transcontinental au Mexique

Le Groupe Transcontinental, de Montr�al, a sign� en mars une entente pour l'achat de 51 % des parts de la compagnie mexicaine Reproductiones Fotomecanicas (Refosa). Au Canada, Transcontinental est le plus important imprimeur de circulaires, d�tenant 55 % d'un march� de 600 millions $. Au Mexique, Refosa est un leader dans l'impression de magazines et de catalogues (60 % de son chiffre d'affaires) et le plus important imprimeur de circulaires. En 1997, Transcontinental qui poss�de aussi une usine de disques compacts � Modesto, en Californie, a affich� des revenus de 1,12 milliard $.

Donohue aux �tats-Unis

L'important producteur de papier journal de Montr�al, Donohue, annon�ait en mars dernier l'acquisition de deux usines de papier journal et de trois centres de r�cup�ration de papier appartenant � la compagnie am�ricaine Champion International de Stanford au Connecticut. Les cinq acquisitions sont situ�es au Texas; les usines sont � Sheldon et � Lufkin et les centres de r�cup�ration, � Houston, Dallas et San Antonio. Aux 635 millions $ de la transaction, il faut ajouter des investissements de 375 millions $ qui seront r�alis�s au cours des trois prochaines ann�es. Cette acquisition permettra � Donohue d'assurer son approvisionnement en fibres recycl�es et d'�tre bien situ� pour accro�tre sa pr�sence en Am�rique latine, en commen�ant par le Mexique.

Bowater acquiert Avenor

Au d�but de mars, la compagnie am�ricaine Bowater se portait acqu�reur de la totalit� des actions de la compagnie Avenor de Montr�al au prix de 3,5 milliards $. Elle �tait d�j� le plus important producteur de papier journal aux �tats-Unis. En 1997, les revenus nets de Bowater ont �t� de 1,5 milliard $ US et ceux d'Avenor, de 1,7 milliard $ CAN.

En Am�rique du Nord, une fois ces transactions compl�t�es, les trois plus importants producteurs de papier journal seront, dans l'ordre : Abitibi-Consolidated, de Montr�al, r�sultant de la fusion en f�vrier 1997 d'Abitibi-Price et de Stone Consolidated; Bowater, de Greenville en Caroline du Nord; Donohue, de Montr�al.


Nouvelle SDI, nouvelle SGF

Les deux soci�t�s d'�tat les plus impliqu�es dans la promotion de l'investissement et du d�veloppement industriel au Qu�bec subissent d'importantes modifications.

La Soci�t� de d�veloppement industriel du Qu�bec (SDI) devient Investissement Qu�bec. Elle jouera un r�le plus actif pour attirer au Qu�bec les investissements �trangers et disposera de moyens accrus. Le ministre d'�tat de l'�conomie et des Finances, Bernard Landry, en a fait l'annonce lors de la pr�sentation du budget le 31 mars dernier. La loi constitutive d'Investissement Qu�bec sera adopt�e au cours de la pr�sente session de l'Assembl�e nationale. Le pr�sident-directeur g�n�ral de la SDI, et bient�t d'Investissement Qu�bec, Louis Roquet, disposera de 500 millions $ au cours des cinq prochaines ann�es. D�s la premi�re ann�e, il a comme objectif de susciter des investissements de l'ordre d'un milliard $.

La Soci�t� g�n�rale de financement (SGF) ne change pas de nom, mais voit elle aussi son mandat �largi et ses moyens accrus. Aux sept grands secteurs d'activit� qui sont d�j� de son ressort (min�raux et m�taux, p�trochimie, for�t, sant�, technologie, mat�riel de transport, capital de risque), la SGF se voit ajouter le tourisme, l'agroalimentaire et la logistique industrielle. Les entreprises d'�tat SOQUIP (p�trochimie), SOQUIA (agroalimentaire), SOQUEM (mines) et Rexfor (for�t) lui sont d�sormais int�gr�es. Claude Blanchet, pr�sident du conseil et pr�sident et chef de la direction de la SGF, croit pouvoir, avec ces nouveaux moyens, attirer jusqu'� 10 milliards $ d'investissements au cours des cinq prochaines ann�es. "Nous avons d�j� identifi� pour 14 milliards $ de projets potentiels" a-t-il affirm�.



�DUCATION

Vers une politique des universit�s

Le 20 f�vrier 1998, Pauline Marois, ministre de l'�ducation, a rendu public un document de consultation intitul� L'universit� devant l'avenir - Perspectives pour une politique gouvernementale � l'�gard des universit�s qu�b�coises. Pr�par� par le minist�re de l'�ducation, avec la collaboration de personnes provenant de l'enseignement coll�gial et universitaire ainsi que des milieux socio-�conomiques, ce document ouvre un nouveau chantier dans la r�forme amorc�e il y a deux ans par la tenue des �tats g�n�raux sur l'�ducation. Il est destin� � susciter une large discussion sur l'avenir de l'universit� qu�b�coise et, en cons�quence, il adopte d�s lors une approche tr�s ouverte. On y pose de nombreuses questions, des pistes de r�flexion sont propos�es, certaines orientations sugg�r�es, mais aucune n'a fait l'objet d'un choix d�finitif. Au nombre des th�mes soumis � la r�flexion figurent notamment : la mission et le statut de l'universit� dans la soci�t�, l'accessibilit� � l'enseignement universitaire, la formation et l'encadrement des �tudiants, la recherche, le fonctionnement du syst�me universitaire et les relations entre l'�tat, les universit�s et la population.

Les universit�s qu�b�coises t�moignent entre elles d'une grande diversit� qui se retrouve d'ailleurs souvent au sein m�me de chaque �tablissement. Au-del� des diff�rences internes et de la diversit� des mod�les, peut-on d�gager une vision unificatrice de l'universit� ? Parmi les activit�s l�gitimes demand�es � l'universit�, lesquelles sont essentielles ? Qu'est-ce que l'universit� est seule � pouvoir faire ? La question de la mission de l'universit� est donc pos�e et le document de consultation fournit quelques �l�ments de r�ponse � la r�flexion publique.

Enseignement

En mati�re d'enseignement, les universit�s qu�b�coises devront accro�tre leur performance. Malgr� un rattrapage substantiel r�alis� au cours des trois derni�res d�cennies, la fr�quentation universitaire au Qu�bec demeure inf�rieure � celle de l'ensemble du Canada et plus encore � celle des �tats-Unis. L'accessibilit� aux �tudes universitaires demeure donc un objectif � poursuivre; le pourcentage de Qu�b�cois obtenant un dipl�me de premier cycle devrait atteindre 30 % en l'an 2010. L'effort collectif ne peut plus se limiter en effet au simple acc�s � l'universit�; il doit viser plus nettement la r�ussite des �tudes entreprises. C'est pourquoi le document de consultation invite � un r�examen en profondeur de l'enseignement de premier cycle, n�glig� ces derni�res ann�es au profit des �tudes sup�rieures et de la recherche. Les �tudiants ont besoin d'un meilleur encadrement au cours de leurs premi�res ann�es � l'universit�. � cette fin, la fonction d'enseignement m�rite une revalorisation et une meilleure reconnaissance dans la progression de la carri�re professorale. L'enseignement est aussi trop sp�cialis� et doit �tre r�examin� en profondeur pour l'axer davantage sur la formation g�n�rale. Ne pourrait-on pas y inclure des cours communs, plus g�n�raux, que tous les �tudiants seraient tenus de suivre ? Il convient par ailleurs d'�liminer les chevauchements qui subsistent entre l'enseignement coll�gial et l'enseignement universitaire.

Recherche

En mati�re de recherche, l'universit� maintiendra une solide base de recherche fondamentale, mais elle s'ouvrira r�solument aux partenariats qui s'offrent � elle, en s'attachant � respecter sa mission propre. Elle veillera en particulier � ce que la recherche ait des retomb�es favorables sur la formation � tous les cycles d'�tudes.

Gestion

Dans le domaine de la gestion, certains changements sont �galement pr�conis�s. La libert� acad�mique et l'autonomie administrative sont r�affirm�es et on convient en particulier qu'il faut reconduire le principe de gestion selon lequel l'universit� d�termine elle-m�me la fa�on dont elle d�pense ses fonds. Toutefois, il conviendra de d�velopper les pratiques de concertation qui sont apparues au cours des derni�res ann�es. Les programmes d'�tudes devront �tre rationalis�s et harmonis�s avec ceux de l'enseignement coll�gial; les nouveaux programmes correspondront � des priorit�s de la soci�t� et �viteront tout d�doublement. Les �tablissements s'entendront entre eux pour reconna�tre les cr�dits obtenus par un �tudiant dans une autre universit� qu�b�coise.

Un volet important du document porte sur l'imputabilit� des �tablissements et du gouvernement � l'�gard de la population. Comme le l�gislateur reconna�t � l'universit� la pr�rogative de d�terminer ses activit�s et ses perspectives de d�veloppement, chaque �tablissement a la responsabilit� premi�re de rendre compte de la r�alisation de sa mission. Mais puisque l'�tat assure une part importante du financement des activit�s universitaires, il revient au gouvernement de rendre compte � la soci�t� du rendement du syst�me universitaire. Il convient donc de mettre en place un ensemble d'indicateurs qui lui permettront d'�valuer � posteriori la performance du syst�me. Bien plus, une �valuation formelle relevant d'un organisme ind�pendant devrait �tre instaur�e. Le Conseil sup�rieur de l'�ducation et le Conseil de la science et de la technologie pourraient �tre mis � contribution � cette fin.

La consultation sur le document minist�riel se d�roulera comme suit. La ministre de l'�ducation rencontre d'abord les repr�sentants des grandes instances de l'enseignement sup�rieur. Des audiences publiques sont ensuite tenues dans toutes les r�gions. Enfin, la ministre rencontre � nouveau les instances nationales pour faire le point sur les r�sultats de la consultation. La politique du gouvernement � l'�gard des universit�s qu�b�coises devrait �tre publi�e avant la fin de 1998.


Les bourses du mill�naire

Dans le budget rendu public le 24 f�vrier, le gouvernement f�d�ral du Canada a annonc� quelques mesures fiscales en vue d'all�ger le poids de l'endettement �tudiant ainsi que la cr�ation du Programme de bourses d'�tudes du mill�naire. Cette derni�re mesure est rapidement devenue une nouvelle pomme de discorde entre Qu�bec et Ottawa, en raison de sa nature m�me et des modalit�s de gestion retenues par le gouvernement f�d�ral.

Ottawa part du constat g�n�ral que l'endettement des �tudiants canadiens tend � s'accro�tre du fait notamment de la hausse importante des droits de scolarit� au cours des derni�res ann�es. Il entend donc offrir � 100 000 �tudiants canadiens des bourses d'�tudes d'une valeur annuelle moyenne de 3000 dollars. � cette fin, il constituera d�s cette ann�e une r�serve de 2,5 milliards $. Cette mise de fonds et les revenus qu'elle g�n�rera permettront d'offrir 325 millions $ en bourses chaque ann�e, au cours de la d�cennie d�butant en l'an 2000. La gestion du programme sera confi�e � la Fondation des bourses d'�tudes du mill�naire et celle-ci pourra par ailleurs lever des fonds aupr�s du secteur priv� et des individus de mani�re � offrir plus de bourses ou � poursuivre ses activit�s au del� des dix ann�es pr�vues. Les �tudiants � temps plein ou � temps partiel pourront b�n�ficier de ces bourses pour des �tudes de 1er cycle au Canada ou � l'�tranger pendant un maximum de quatre ann�es.

Position du Qu�bec

Le gouvernement du Qu�bec voit dans cette mesure un nouvel empi�tement du gouvernement central dans le champ de l'�ducation, comp�tence que la Constitution du Canada r�serve exclusivement aux provinces. Il consid�re aussi que ce programme ne fait que d�doubler un programme d�j� en place au Qu�bec, qu'il ne tient pas compte de la situation particuli�re des �tudiants qu�b�cois et que d'autres volets de l'enseignement sup�rieur devraient b�n�ficier de fa�on prioritaire de toute nouvelle injection de fonds. De fait, si l'endettement moyen des �tudiants canadiens terminant des �tudes de ler cycle est de 25 000 $, au Qu�bec cette moyenne est de 11 000 $ seulement; cela est d� au fait que les droits de scolarit� y sont moins �lev�s et que les �tudiants ont acc�s aux pr�ts et aux bourses dispens�s par le programme qu�b�cois d'aide financi�re.

Le gouvernement qu�b�cois demande donc qu'Ottawa lui remette les fonds destin�s aux �tudiants qu�b�cois, soit 81 millions $ par ann�e environ, afin qu'il puisse les administrer lui-m�me, en harmonie avec son propre programme d'aide financi�re et en tenant compte des autres besoins de l'enseignement sup�rieur, durement affect� ces derni�res ann�es par la r�duction des transferts provenant du gouvernement f�d�ral. Dans cette d�marche, le gouvernement du Qu�bec dispose de l'appui unanime des instances repr�sentant tous les acteurs de l'enseignement sup�rieur. La proposition qu�b�coise de retrait avec pleine compensation s'apparente au compromis trouv� par Jean Lesage et Lester B. Pearson en 1964, au moment o� le gouvernement f�d�ral a cr�� le R�gime canadien de pr�ts aux �tudiants. Cette approche a en outre l'avantage d'�viter de co�teux d�doublements et de respecter int�gralement les pr�rogatives constitutionnelles des provinces en mati�re d'�ducation. Sur ce dernier point, le gouvernement de l'Ontario a exprim� lui aussi les plus vives r�serves � l'�gard de l'initiative f�d�rale.

Reconnaissant qu'il entend pr�server avant tout la visibilit� politique d'une intervention directe aupr�s des �tudiants qu�b�cois, le gouvernement f�d�ral oppose � la demande du Qu�bec une fin de non-recevoir. Les deux premiers ministres, Lucien Bouchard et Jean Chr�tien, se sont rencontr�s pour tenter de r�soudre ce diff�rend. N'ayant pu y parvenir, ils ont mandat� deux sous-ministres pour leur soumettre, dans les deux mois, des pistes de solution.



INTERNATIONAL

Un printemps am�ricain pour le Premier ministre

Devant la L�gislature de l'�tat du Maine, Lucien Bouchard a entrepris le 17 mars dernier ce qu'il a qualifi� d'op�ration am�ricaine. Le Premier ministre a tenu � pr�senter aux deux chambres une image rassurante du Qu�bec et de la souverainet�, en faisant valoir que "le Qu�bec entreprendra le 21�me si�cle avec des �tats financiers �quilibr�s, une �conomie en sant� et une grande ouverture sur le monde ext�rieur". Malgr� les divergences politiques, le Qu�bec d�veloppe des liens �conomiques avec les autres provinces canadiennes, a pr�cis� le Premier ministre, citant les exemples de la n�gociation hydro�lectrique avec Terre-Neuve et l'entente sur la mobilit� de la main-d'�uvre avec l'Ontario. Les �lus du Maine, dans l'ensemble, s'accordent � reconna�tre que la souverainet� du Qu�bec, "c'est un probl�me canadien, et c'est aux Canadiens de d�cider".

Boston, Atlanta, Chicago et Philadelphie

C'est �galement l'image du Qu�bec, outre l'appui � des contrats pour la cinquantaine de repr�sentants du milieu des affaires qui l'accompagnent, qui est au coeur de la mission de cinq jours entreprise dans la semaine du 17 mai. Les milieux d'affaires qu�b�cois - qui n'ont gu�re besoin aux �tats-Unis de l'appui politique n�cessaire dans d'autres parties du globe - t�moigneront, avec le Premier ministre, du bon niveau de concertation entre le patronat et les syndicats dans la soci�t� qu�b�coise.

Rappelons que le Qu�bec exp�die aux �tats-Unis 82 % de ses exportations et que le capital am�ricain repr�sente 40 % des investissements �trangers au Qu�bec.


Commerce et coop�ration avec l'Afrique australe

Le ministre des Relations internationales, Sylvain Simard, a effectu�, fin avril, une mission dans les deux pays les plus industrialis�s de l'Afrique noire, accompagn� d'une d�l�gation de gens d'affaires et de repr�sentants des milieux institutionnels du Qu�bec, parmi lesquels on note SNC-Lavalin, LNS Systems, D�veloppement international Desjardins, le Groupe Chagnon et les universit�s McGill et Bishop's. Le ministre Simard y a fait la promotion des secteurs d'excellence du Qu�bec aupr�s des communaut�s d'affaires locales : �nergie, mines, transport, construction, sant� et formation, notamment.

Au Zimbabwe, le Pr�sident Robert Mugabe a signifi� au ministre Simard son int�r�t pour le d�veloppement d'une coop�ration avec le Qu�bec dans les domaines de la formation universitaire, technique et professionnelle.

Sylvain Simard s'est dit par ailleurs impressionn� par le potentiel �conomique qu'il a pu observer en Afrique du Sud, o� il a rencontr� plus de dix ministres. Il a particip� au salon Aerospace Africa, o� il a fait la promotion du savoir-faire qu�b�cois en a�ronautique et des produits de Bombardier, Bell H�licopt�re, Pratt & Whitney et CAE �lectronique. Les autorit�s politiques sud-africaines ont tenu � rendre hommage � l'appui du peuple qu�b�cois � la lutte contre l'apartheid.


Bilan de la participation qu�b�coise � �quipe Canada

Plus de 110 entreprises ou institutions qu�b�coises �taient pr�sentes dans le programme organis� � leur intention par le gouvernement du Qu�bec dans le cadre de la mission canadienne qui s'est rendue du 11 au 23 janvier dans quatre pays d'Am�rique latine : Mexique, Br�sil, Argentine et Chili.

Le Premier ministre �tant retenu au pays par la situation d'urgence provoqu�e par la temp�te de verglas, c'est le ministre d�l�gu� � l'Industrie et au Commerce, Roger Bertrand, qui a dirig� la d�l�gation du Qu�bec en Argentine et au Chili. C'est en Argentine qu'on a enregistr� les meilleurs r�sultats, avec des retomb�es - en contrats et en valeur des ententes - de 90 millions $, pour un r�sultat global de la mission de quelque 249 millions $ dans les quatre pays.

Parmi les nombreux secteurs repr�sent�s, ceux des services de sant� et des institutions d'enseignement se sont av�r�s fort actifs. Le passage de la d�l�gation � Buenos Aires a d'ailleurs �t� marqu� par le lancement d'�duQu�bec, un carrefour d'information (trilingue fran�ais, espagnol, portugais) entre maisons d'enseignement coll�gial et universitaire : ().



SOCI�T�

LE QU�BEC : sa population

Population totale : 7 400 000 habitants (1996)

R�partition selon la langue maternelle :
- de langue fran�aise : 82,2 %
- de langue anglaise : 8,4 %
- d'une autre langue : 9,4 %.

La population autochtone, au sens de la loi f�d�rale sur les Indiens, est de 72 000 habitants et compte donc pour 1 % de la population totale du Qu�bec:
- les Am�rindiens se r�partissent en neuf nations et comptent 64 000 habitants;
- les Inuit (Esquimos) comptent 8000 habitants.

La r�gion de la Capitale, Qu�bec, compte 650 000 habitants.
La r�gion de la M�tropole, Montr�al, compte 3,2 millions d'habitants.

La population du Qu�bec est concentr�e au sud, particuli�rement dans la vall�e du fleuve Saint-Laurent et le long de quelques-uns de ses affluents, les rivi�res Saguenay, Saint-Maurice, Outaouais, Richelieu, Chaudi�re, etc.


Qu�bec et Terre-Neuve : un m�ga-projet d'hydro�lectricit�

Apr�s trente ans de litige sur le partage des retomb�es du grand barrage des chutes Churchill, � la fronti�re du Qu�bec et du Labrador, les Premiers ministres Lucien Bouchard du Qu�bec et Brian Tobin de Terre-Neuve ont rendu publique, le 9 mars dernier, une entente de principe sur la mise en oeuvre de ce qui sera le deuxi�me plus grand chantier hydro�lectrique au monde. Celui des Trois Gorges, en Chine, conserve la premi�re place. Les Premiers ministres se sont entendus sur un cadre de r�f�rence des n�gociations � venir pour la r�alisation de ce projet. Le contrat original (entre Hydro-Qu�bec et Terre-Neuve) qui est valable jusqu'en l'an 2041 n'est pas modifi� mais les d�veloppements pr�vus avantageront grandement l'essor �conomique de Terre-Neuve et constituent une excellente occasion d'affaires pour Hydro-Qu�bec.

Les trois centrales pr�vues seront exploit�es par une soci�t� en commandite propri�t� d'Hydro-Qu�bec (un tiers) et de Newfoundland & Labrador Hydro (deux tiers). Une oeuvre gigantesque qui n�cessitera un investissement de 11,8 milliards $ sur dix ans. La premi�re centrale, d'une capacit� de 1000 MW, sera construite � un kilom�tre de la centrale actuelle. Pour ce faire, on augmentera le potentiel hydro�lectrique de la rivi�re Churchill en d�tournant une partie du d�bit des rivi�res Romaine et Saint-Jean qui se jettent dans le fleuve Saint-Laurent. Hydro-Qu�bec ach�tera la totalit� de sa production. La seconde centrale, � Gull Island, �galement sur la rivi�re Churchill, aura une puissance de 2262 MW et sa production sera achet�e � part �gale par les deux soci�t�s. La troisi�me centrale sera construite ult�rieurement.

Gr�ce � la forte d�nivellation des cours d'eau de cette r�gion, cette �nergie peut �tre produite � un co�t tr�s comp�titif : moins de 3 � le kilowatt/heure. On estime � plus de 12 % par ann�e le taux de rendement du nouveau projet. La construction de ce m�ga-projet cr�era des emplois pour pr�s de 50 000 ann�es/personnes. Cette perspective a eu comme effet d'acc�l�rer la signature d'une entente sur la mobilit� de la main-d'oeuvre dans la construction entre le Qu�bec et Terre-Neuve. Chaque province s'engage � reconna�tre les certificats de formation et � valider les comp�tences des ouvriers de l'autre province.

La signature de l'entente est pr�vue pour le 15 d�cembre prochain et la mise en oeuvre du chantier pour l'an 2002. Mais le projet postule la conclusion d'ententes pr�alables avec les autochtones et la r�alisation d'�tudes environnementales. La manifestation bien orchestr�e des Innus (ou Montagnais) lors de l'annonce officielle du projet laisse pr�sager des n�gociations ardues. L'engagement � les associer comme partenaires dans le projet n'a pas, pour le moment, sembl� � la hauteur de leurs attentes.

Quant aux �tudes d'impact environnemental, la r�putation des rivi�res � saumon que sont la Romaine et la Saint-Jean sollicitera l'ing�niosit� des sp�cialistes pour convaincre p�cheurs et amants de la nature que la r�duction du d�bit des eaux n'affectera pas la survie des salmonid�s.


Le fleurdelis� fait toujours l'unanimit�

Le 21 janvier 1948, il y a donc 50 ans de cela, le premier ministre du Qu�bec Maurice Duplessis annon�ait solennellement � l'Assembl�e l�gislative - aujourd'hui l'Assembl�e nationale - que, par d�cret gouvernemental, le fleurdelis� �tait proclam� drapeau officiel du Qu�bec. Il ajoutait que depuis 15 heures ce jour-l� le drapeau national des Qu�b�cois flottait au vent sur la tour centrale de l'H�tel du Parlement.

La proclamation a �t� accueillie � l'unanimit� par les d�put�s, tant du parti minist�riel que de l'Opposition. Cinquante ans plus tard, le fleurdelis� est encore un symbole rassembleur qui fait l'unanimit� du peuple qu�b�cois. � cause de la temp�te de verglas de l'hiver dernier, l'Assembl�e nationale a d� renoncer � f�ter cet anniversaire le jour m�me du 21 janvier. C'�tait partie remise puisque le 10 mars, une c�r�monie solennelle au Salon rouge de l'H�tel du Parlement r�unissait les d�put�s et un nombre impressionnant de dignitaires autour du drapeau.

Un rappel �mouvant de l'histoire du drapeau fleurdelis� a marqu� cette r�union. En effet, la famille de Ren� B�langer, organisateur du d�put� Ren� Chaloult, celui qui avait pris la t�te du mouvement pour l'adoption du fleurdelis�, a remis au pr�sident de l'Assembl�e le premier drapeau fleurdelis� � �tre hiss� le 21 janvier 1948. Un drapeau quelque peu diff�rent de ce que sera le drapeau officiel du Qu�bec car les quatre fleurs de lys y sont obliques plut�t que droites. La famille avait conserv� pr�cieusement cette pi�ce historique et elle en a fait don au peuple du Qu�bec. En le recevant au nom des Qu�b�cois, le pr�sident de l'Assembl�e nationale a remerci� la famille d'avoir accept� de le remettre � une institution politique. "Ce drapeau, dit-il, sera d�sormais class� bien historique et conserv� au Mus�e de la civilisation."

Dans leurs allocutions, le Premier ministre Lucien Bouchard, le chef de l'Opposition Daniel Johnson, le lieutenant-gouverneur Lise Thibault, le pr�sident de la Commission de la capitale nationale Pierre Boucher ainsi que le pr�sident de l'Assembl�e nationale, Jean-Pierre Charbonneau, ont insist� sur le caract�re rassembleur du drapeau qu�b�cois. Le Premier ministre constatait justement "que le drapeau du Qu�bec est port� � la fois par les partisans de la souverainet� et par les partisans de la f�d�ration. Et c'est tr�s bien ainsi ! Car le drapeau nous rassemble au-del� de nos choix politiques. C'est son r�le. Il le joue � merveille."

Longue vie au drapeau du Qu�bec !


Le Sommet mondial de la nordicit� � Qu�bec

La ville de Qu�bec vit en hiver pr�s de 5 mois par ann�e. Les Qu�b�cois, � commencer par les Inuits et les Am�rindiens, ont depuis longtemps apprivois� l'hiver. Quoi de plus naturel que de songer � y tenir un Sommet mondial de la nordicit�. Le premier Sommet aura lieu du 2 au 5 f�vrier 1999. Sous le th�me de l'adaptation des collectivit�s au froid, le Sommet mondial de la nordicit� r�unira les repr�sentants des collectivit�s qui habitent le Nord et ceux des milieux gouvernementaux, universitaires, scientifiques, industriels et technologiques qui s'y int�ressent. Quelque 850 participants viendront de tous les pays directement concern�s par la nordicit�, du Canada et des �tats-Unis, de la France, des Pays-Bas et de la Suisse, du Japon et de l'Islande, des pays scandinaves et de la Russie.

Le Sommet mondial de la nordicit� comprendra deux volets : le volet conf�rences et ateliers o� il s'agira d'�changer sur les divers aspects de l'adaptation � la vie en hautes latitudes, et le volet exposition qui permettra aux manufacturiers, scientifiques et entreprises de haute technologie de faire conna�tre le fruit de leurs recherches pour r�soudre les probl�mes li�s � la nordicit�. Tous les �l�ments qui influencent les conditions de vie � l'int�rieur de la zone froide de l'h�misph�re bor�al seront abord�s.

Ce Sommet mondial de la nordicit� doit se tenir aux deux ans et confirmera la ville de Qu�bec dans son r�le de Capitale de la nordicit�. La soci�t� � but non lucratif qui l'organise, avec l'appui de la ville, des gouvernements du Qu�bec et du Canada, des universit�s et des milieux d'affaires, est situ� � l'adresse suivante: Sommet mondial de la nordicit� / 1327, avenue Maguire, bureau 200 / Sillery (Qu�bec) / G1T 1Z2. T�l.: (418) 684.3144. T�l�c.: (418) 684.8815. Courriel: [email protected]


Le Devoir et Le Soleil � l'honneur

La Society for News Design (SND) de Washington, D.C., a d�voil�, en f�vrier 1998, les laur�ats qui seront officiellement honor� � Philadelphie, en septembre. Parmi les 291 journaux en lice, provenant de 27 pays diff�rents, la SND en a retenu 14 dont deux du Qu�bec : Le Devoir, de Montr�al, dans la cat�gorie des journaux qui publient quotidiennement moins de 50 000 exemplaires, et Le Soleil, de Qu�bec, dans la cat�gorie des 50 000 � 175 000 exemplaires.

C'est la cinqui�me fois en cinq ans que Le Devoir se classe parmi les plus beaux journaux au monde. Pour Le Soleil, il s'agit d'un deuxi�me honneur en trois ans. Dans les deux cas, c'est un hommage � Lucie Lacava qui a �t� la conceptrice de la maquette des deux quotidiens.


L'Ordre national du Qu�bec

Le 30 avril 1998, le Premier ministre Lucien Bouchard a pr�sid� la c�r�monie de remise de l'Ordre national du Qu�bec � 35 personnalit�s. C'est la vedette internationale de la chanson, C�line Dion, re�ue � titre de chevalier, qui a surtout retenu l'attention des m�dias. D'autant plus que c'est in absentia qu'une autre vedette internationale, le champion mondial de Formule 1, Jacques Villeneuve, recevait le m�me honneur.

L'Ordre national du Qu�bec a aussi reconnu, � titre de grand officier, Charles Daudelin, Louis-Philippe de Grandpr�, Paul G�rin-Lajoie et Louis-Edmond Hamelin.

Et � titre d'officier : Lise Bissonnette, Fran�oise Faucher, Pierre-F. C�t�, Ghislain Dufour, Henry Mintzberg, Roger Nicolet, Pierre Perrault et Denis Szabo.

Enfin, � titre de chevalier : Andr�e Lachapelle, Monique Leyrac, Mia et Klaus-Peter Matthes, Marionna O'Gallagher, Janine Sutto, Charles E. Beaulieu, Jean-Eudes Bergeron, Roch Bolduc, Pierre Camu, Julien Dufour, Jacques Godbout, Jean Hamelin, Claude L�veill�e, Louis Lortie, Louis Muhlstock, Jean O'Neil, Fran�ois Ricard, Charles Sirois, �tienne Tiffou et Jacques Voyer.


Patinage de vitesse

Le patineur de vitesse sur longue piste, Sylvain Bouchard, de Qu�bec, avait termin� 4e au 500 m�tres et 5e au 1000 m�tres, � Nagano. Le 29 mars dernier, lors de la derni�re �preuve de la saison tenue � l'anneau olympique de Calgary, il participait pour la derni�re fois � une comp�tition internationale. Il obtenait le championnat du monde - m�daille d'or - du 1000 m�tres en �tablissant un nouveau record mondial de 1 minute 9 secondes et 60 centi�mes (1:09:60). Le record du monde pr�c�dent �tait de 1:10:16. La veille, il avait obtenu la m�daille d'argent au 500 m�tres. Sa carri�re d'athl�te olympique "ne pouvait pas finir mieux" a-t-il d�clar�. "Je quitte avec un titre de champion du monde sur la distance que je pr�f�re."

C'est aussi en patinage de vitesse que la Qu�b�coise Annie Perreault, de Sherbrooke, est all�e chercher l'or � Nagano, dans le 500 m�tres. Pourtant, il y a quatre ans, peu avant les Jeux olympiques de Lillehamer, on croyait que sa carri�re d'athl�te �tait termin�e. Elle avait subi une commotion c�r�brale. Mais elle s'est remise � la t�che, elle a pers�v�r� et s'est offerte une m�daille d'or.



MONTR�AL

Mis�res et grandeurs

Montr�al est une r�alit� gigogne. Il y a d'abord la Ville de Montr�al qui occupe la moiti� du territoire de l'�le �ponyme et compte un million d'habitants. En second lieu, les 29 municipalit�s de cette �le constituent la Communaut� urbaine de Montr�al (CUM) qui regroupe 1,8 million de personnes et qui a charge de la s�curit� publique, du transport en commun, de l'�valuation fonci�re. Enfin, la r�gion du Montr�al m�tropolitain compte trois millions d'habitants et regroupe un territoire encore plus vaste : 111 municipalit�s situ�es sur les �les de Montr�al et J�sus, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent et sur la rive nord de la rivi�re des Mille-�les. La Commission de d�veloppement de la m�tropole agit sous l'�gide du ministre d'�tat � la M�tropole, Robert Perreault. La profondeur historique de ces institutions est inversement proportionnelle � leur �tendue g�ographique. Montr�al a �t� fond�e par le sieur Paul de Chomedey de Maisonneuve en 1642, la Communaut� urbaine de Montr�al a �t� cr��e en 1970, et la r�gion de la M�tropole s'est vue octroy�e un minist�re en 1996.

La politique municipale

En novembre 1998, Pierre Bourque �tait �lu maire de Montr�al. Il succ�dait � Jean Dor� qui ne recueillait alors que 31,5 % des votes. Le parti municipal de Pierre Bourque, Vision Montr�al, a fait �lire 31 des 41 conseillers que comporte le Conseil de ville. Th�r�se Daviau, du Rassemblement des citoyens de Montr�al (RCM), le parti de Jean Dor�, devenait chef de l'opposition.

En 1997, on assiste � la d�composition des partis municipaux. Vision Montr�al, en janvier, perd quatre conseillers � la suite d'accusations relatives � des op�rations de financement �lectoral ill�gales port�es contre ce parti. En juillet, sept autres conseillers de Vision Montr�al d�missionnent � la suite de la vente de l'hippodrome de Montr�al. Le maire Pierre Bourque perd ainsi sa majorit� au Conseil de ville. L'opposition est tout aussi divis�e, quatre conseillers ayant quitt� le principal parti d'opposition, le RCM, pour devenir, comme les d�missionnaires de Vision Montr�al, des conseillers ind�pendants.

Depuis le d�but de 1998, les choses bougent sur la sc�ne politique de Montr�al, chaque candidat voulant se positionner pour les �lections de novembre prochain. � la fin de mai, quatre candidatures se dessinent � la mairie : Pierre Bourque et le parti Vision Montr�al brigueront de nouveau les suffrages mais sortent affaiblis de ces quatre ans de pouvoir; Jacques Duchesneau et le parti Nouveau Montr�al qu'il a fond� (jusqu'au d�but d'avril, il �tait chef de la police de la CUM); Jean Dor� et un nouveau parti, �quipe Montr�al, qu'il a fond� pour effectuer un retour en politique municipale. Son ancien parti, le RCM, se cherche un candidat � la mairie mais doit d'abord assurer sa propre survie car Th�r�se Daviau, candidate pressentie � la chefferie du RCM, a d'abord quitt� son parti au d�but de mai pour ensuite se retirer de la politique.

Les finances municipales

Les finances de Montr�al sont dans un �tat critique depuis plusieurs ann�es. La ville n'arrive pas vraiment � balancer ses budgets. Comme les autres villes, la loi oblige Montr�al � maintenir un �quilibre budg�taire; il lui est interdit d'emprunter pour payer les d�penses courantes. En 1996, le gouvernement a accord� � Montr�al une aide ponctuelle de 39 millions $ afin d'�quilibrer son budget. Mais d�j� en 1995 et � nouveau en 1996, Montr�al avait eu recours � certaines astuces, comblant par exemple son d�ficit par un recours � ses r�serves. Au printemps de 1997, la ville fait �tat d'un manque � gagner de 33 millions $ et, � la fin de l'ann�e, lorsqu'arrive le temps de pr�senter son budget 1998, c'est 125 millions $ que l'on esp�re trouver en cours d'ann�e gr�ce � des mesures d'�conomie � venir !

Le gouvernement du Qu�bec, il va sans dire, s'inqui�te de cette situation. Lorsqu'il autorise le budget 1998, il prend soin de faire adopter une loi qui donne la permission exceptionnelle � la ville de Montr�al de revoir son budget en cours d'ann�e si n�cessaire. De plus, lors de la vente de l'hippodrome qui rapporte 15 millions $ � la ville de Montr�al, il lui accorde 20 millions $ � titre de compensation pour perte de revenus et pour am�liorer les acc�s � l'hippodrome. Enfin, en avril 1998, le gouvernement annonce qu'il envisage de verser annuellement 80 millions $ au financement d'�quipements dont la vocation est r�gionale et m�me nationale. Il s'agit du Biod�me, de l'Insectarium, du Plan�tarium et du Jardin botanique. Il n'est pas �quitable que les Montr�alais soient les seuls � payer pour ces institutions � caract�re scientifique, �ducatif et r�cr�atif dont tous les Qu�b�cois b�n�ficient.

Les difficult�s qu'a connues Montr�al ne datent pas d'hier. Un livre r�cent analyse les causes des probl�mes �conomiques de la r�gion de Montr�al et dessine des pistes d'avenir. �crit en collaboration par plusieurs universitaires et chercheurs, il s'intitule Les D�fis et les options de la relance de Montr�al (Les Presses de l'Universit� du Qu�bec, 1997).

Haute technologie et culture

Mais au-del� de la situation politique que les �lections de novembre prochain devraient grandement am�liorer, au-del� des probl�mes budg�taires que les mesures r�cemment annonc�es soulageront grandement, il faut bien voir que l'�conomie de Montr�al et de sa r�gion a beaucoup chang�, et pour le mieux. La ville de Montr�al est tout de m�me aujourd'hui, comme le dit Phyllis Lambert, fondateur-directeur du Mus�e canadien d'architecture, "la grande ville la plus agr�able � habiter en Am�rique du Nord".

C'est surtout dans le domaine de la technologie que l'�conomie de Montr�al s'affirme maintenant. Gr�ce aux secteurs de l'a�ronautique et de l'a�rospatiale, des t�l�communications et de l'�lectronique, de la biotechnologie et du multim�dia, elle est devenue "la premi�re ville nord-am�ricaine en densit� d'emplois technologiques". C'est la grande revue fran�aise La Recherche qui l'affirme dans un suppl�ment de 64 pages de son num�ro de mai 1998 intitul� Un mod�le ? Science et innovation au Qu�bec.

L'automne dernier, l'Am�ricain Jim Doughan, pr�sident et chef de la direction d'Abitibi-Consolidated, faisait l'�loge de Montr�al comme ville propice aux affaires. Il mentionnait non seulement son ouverture aux affaires, mais aussi son co�t de vie peu �lev�, sa qualit� de vie enviable, ses institutions de haut savoir, sa main d'oeuvre bilingue et multiculturelle et bien d'autres atouts.
Car Montr�al est aussi, en Am�rique du Nord, un haut-lieu des arts et de la culture. Dans un article publi� dans Le Devoir du 25 avril dernier, la directrice de ce journal, Lise Bissonnette, parlait du "foisonnement exceptionnel de l'offre" culturelle � Montr�al dans presque tous les domaines. Et d'encha�ner : "Les spectacles de danse, et notamment de danse d'avant-garde, sont presque aussi nombreux � Montr�al que dans les plus grandes capitales, qui accueillent d'ailleurs souvent des spectacles rod�s ici (� ) Montr�al est, avec New York, la seule ville en Am�rique du Nord � produire quatre journaux quotidiens et le menu t�l�visuel y est plus diversifi� que partout au monde".

Depuis peu, le Montr�al m�tropolitain dispose d'un excellent site Web qui s'adresse � toute personne qui veut "en savoir plus sur la situation socio�conomique du Grand Montr�al". La soci�t� Montr�al International est responsable de ce site qui offre 1225 pages Web, 300 images et animations, 2059 liens internes et 523 liens externes. L'internaute se voit offrir le choix entre cinq langues : le fran�ais, l'anglais, l'espagnol, l'allemand et le japonais. Son adresse : www.montreal-intl.com.



CULTURE

Succ�s de librairie
(de janvier � avril 1998)

LITT�RATURE
No�l Audet, L'ombre de l'�pervier, Qu�bec Am�rique
Jean Charlebois, L'oiseli�re, Hexagone
Arlette Cousture, J'aurais voulu vous dire William, Libre Expression
Anne H�bert, Est-ce que je d�range ? Seuil
Jean O'Neil, Ch�re Chair, Libre Expression

ESSAIS, �TUDES
Serge Bouchard, L'homme descend de l'ourse, Bor�al
Normand Lester, Enqu�te sur les services secrets, De l'Homme
Jean Monbourquette, Apprivoiser son ombre, Novalis
Charles Taylor, Les sources du moi, Bor�al


La lecture et le livre : une politique et un sommet

Au Qu�bec, il se publie chaque ann�e quelque 4000 nouveaux titres. Pour un petit march� de sept millions d'habitants, c'est beaucoup. Il s'agit, dans la plupart des cas, de petits tirages, peu rentables. S'ajoutent � cela les difficult�s de commercialisation. Avec l'arriv�e, dans la vente du livre, de d�taillants non sp�cialis�s et de grandes surfaces, les librairies de quartier subissent une vive concurrence. Sur 5000 points de vente du livre, le Qu�bec compte 350 librairies. Et les Qu�b�cois pourraient lire plus : 43 % d'entre eux disent ne lire un livre que tr�s rarement ou m�me jamais. Les biblioth�ques publiques et scolaires manquent de ressources pour offrir un plus grand choix.

La politique du livre et de la lecture

Ce sont de telles consid�rations qui ont amen� la ministre de la Culture et des Communications, Louise Beaudoin, � dresser un �tat pr�cis du livre et de la lecture au Qu�bec. Le 20 mars dernier, elle rendait public un projet de politique du livre et de la lecture, Le Temps de lire, un art de vivre.

C'�tait l'amorce d'une vaste consultation menant au sommet sur la lecture et le livre tenu � Qu�bec les 22 et 23 avril. La politique du livre et de la lecture veut "faire en sorte que le plus grand nombre de Qu�b�cois prennent conscience de toutes les possibilit�s d'information, de formation et de plaisir qu'offre la lecture", affirmait la ministre. Elle propose des mesures de sensibilisation et d'�ducation qui visent � g�n�raliser l'habilet� et le go�t de lire, et des mesures pour faciliter l'acc�s aux livres.

D�s la petite enfance, l'�veil � la lecture sera favoris� dans la famille et dans les services de garde. � cet �gard, un programme d'aide s'int�ressera particuli�rement aux milieux populaires.

� l'�cole, le minist�re de l'�ducation consacrera 300 millions $ en cinq ans pour enrichir les collections des biblioth�ques scolaires, compl�ter leur informatisation et les mettre en r�seau. Il prendra des mesures pour r�duire l'analphab�tisme.

Les biblioth�ques publiques se verront rembourser 75 % des frais d'acquisition de livres et autres documents plut�t que 50 % comme c'est le cas maintenant. Gr�ce � cette mesure, un million de nouveaux livres seront acquis chaque ann�e. Le gouvernement cr�era, � Montr�al, la Grande Biblioth�que du Qu�bec et aidera les biblioth�ques publiques � compl�ter leur informatisation et � se relier en r�seau.

Les librairies b�n�ficient depuis 1980 d'un programme qui oblige les institutions subventionn�es � se procurer leurs livres chez un libraire agr�� de leur r�gion, au prix du march�. Et elles ont, en contrepartie, l'obligation d'offrir en magasin au moins 6000 titres dont 1000 titres qu�b�cois. La nouvelle politique �l�ve � 2000 le nombre requis de titres qu�b�cois et offre une aide � la formation des libraires et � l'informatisation ainsi qu'� la modernisation des librairies. Pour les aider � faire face � la concurrence des grandes surfaces, la nouvelle politique n'est pas favorable � la solution que plusieurs intervenants mettent de l'avant : le prix unique ou le prix plancher. La politique invite plut�t les entreprises du livre (�diteurs, distributeurs, libraires et vendeurs non sp�cialis�s) � s'entendre sur un nouvel �quilibre entre les remises accord�es aux libraires et celles accord�es aux autres cat�gories de d�taillants. Un tel accord interprofessionnel serait int�gr� � la loi.

La politique invite aussi le milieu du livre � se doter d'une "cellule de veille" qui suivra � la trace les changements qui surviennent dans le domaine du livre et les tendances qui s'y dessinent. Elle offre une aide financi�re au d�marrage d'un tel observatoire du livre.

L'�ducation populaire retient aussi l'attention de la politique qui propose d'aider au d�ploiement d'activit�s d'animation touchant la lecture et le livre, d'aider � la diffusion de spectacles litt�raires, d'augmenter la couverture du livre dans les m�dias, particuli�rement � T�l�-Qu�bec, la t�l�vison d'�tat du Qu�bec qui a une vocation �ducative et culturelle.

Pour r�aliser ces objectifs, la ministre de la Culture et des Communications a l'intention d'ajouter 25 millions $ au cours des trois prochaines ann�es aux programmes d'aide d�j� existants.

Le sommet sur la lecture et le livre

C'est sur la base de ce projet de politique que s'est tenu, les 22 et 23 avril, � Qu�bec, le sommet sur la lecture et le livre. Il r�unissait les repr�sentants du milieu du livre (cr�ateurs, �diteurs, diffuseurs) de l'�ducation, des villes et municipalit�s, des syndicats et du patronat. Ce sommet, une premi�re au Qu�bec, �tait pr�sid� par le Premier ministre Lucien Bouchard qui avouait que le livre �tait "une des passions de sa vie" .

Dans son discours inaugural, il a bien pr�cis� l'importance de ce sommet pour chaque citoyen et pour la soci�t�. "Le livre, (...) c'est une fa�on d'�tre, de voir". La lecture doit "nourrir notre identit�" de Qu�b�cois, car "l'avenir n'appartient pas aux clones mais aux personnalit�s fortes, diff�renci�es, singuli�res".

Heureux de constater que tous les participants s'entendaient pour faire du livre et de la lecture "une priorit� nationale", il annon�ait, lors de la s�ance de cl�ture, que les sommes additionnelles consacr�es � cet objectif au cours des trois prochaines ann�es �taient port�es de 25 � 40 millions $. "Une grande partie de ces sommes nouvelles sera consacr�e � l'achat de livres par les biblioth�ques scolaires et publiques" et b�n�ficiera � toute la cha�ne du livre, de l'auteur au lecteur.

Lors des ateliers et des s�ances pl�ni�res, la presque totalit� des propositions de la politique de la ministre Beaudoin ont �t� appuy�es et quelquefois bonifi�es. Le probl�me le plus litigieux - le soutien aux librairies et la concurrence des grandes surfaces - n'a cependant pas �t� r�solu. Le Premier ministre ne voulait pas appuyer la solution du prix unique ni aucune autre solution qui risquerait de faire augmenter le prix du livre "d�j� trop cher". On a donc convenu de cr�er un groupe de travail qui proposera � la ministre de la Culture et des Communications "des mesures aptes � soutenir la rentabilit� des librairies" mais qui n'entra�neront pas une augmentation du prix du livre. Pr�sid� par Pierre Lesp�rance, pr�sident du groupe Sogid�s, le groupe de travail doit remettre son rapport � la mi-juin.

Le mot final du Premier ministre s'adressait aux participants du Sommet : "Je veux vous remercier de votre d�termination � faire partager le plaisir de lire".

En marge du Sommet

- Le sommet co�ncidait avec la Journ�e mondiale du livre fix�e au 23 avril par l'UNESCO. S'inspirant de la tradition catalane, des dizaines de librairies du Qu�bec offraient une rose � chaque acheteur.

- Les Prix des libraires du Qu�bec ont �t� d�voil�s � l'occasion du sommet. Dans la cat�gorie roman qu�b�cois, le prix a �t� d�cern� � Bruno H�bert pour C'est pas moi, je le jure ! (Bor�al), et dans la cat�gorie roman �tranger, le prix est all� � Alessandro Barico pour Soie (Albin Michel).

- La Biblioth�que nationale du Qu�bec a profit� de ce m�me 23 avril pour inaugurer un site Web sur l'ensemble des prix litt�raires du Qu�bec. Son adresse : https://www.biblinat.gouv.qc.ca.

- Le r�seau des librairies Garneau offre aux lecteurs du monde entier qui se prom�nent sur Internet la possibilit� d'acheter ses livres directement sur son site: https://www.garneau.infinit.net.

L'Institut Canadien de Qu�bec a 150 ans

Au Qu�bec, une institution culturelle de 150 ans, c'est plut�t rare. En fait, seule la Qu�bec Literacy and Historical Society est plus ancienne. Elle date de 1824. C'est le 2 d�cembre 1847 qu'un groupe de Qu�b�cois, plut�t jeunes et id�alistes comme il se doit, se r�unissent pour tracer les grandes lignes de l'Institut Canadien de Qu�bec. Parmi ces jeunes, quelques-uns passeront � l'histoire : Octave Cr�mazie, biblioth�caire et po�te, Fran�ois-Xavier Garneau, historien national, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, �crivain qui deviendra Premier ministre du Qu�bec.

La cr�ation de l'Institut Canadien de Qu�bec date du 17 janvier 1848. Les 170 membres fondateurs sont alors r�unis dans la biblioth�que du Parlement. Ils �lisent son premier pr�sident, Marc-Aur�le Plamondon, journaliste et avocat qui deviendra juge de la Cour sup�rieure du Qu�bec. L'acte d'incorporation date du 23 mars 1848 et d�finit les objectifs de l'Institut canadien de Qu�bec : "Former une biblioth�que publique (...) R�pandre le go�t de l'instruction, des arts, des sciences, pour l'avancement g�n�ral de la soci�t�". Il faut se souvenir que le terme "canadien" d�signait alors les citoyens d'origine fran�aise. L'Institut se donnait donc comme mission la d�fense de la nationalit� "canadienne-fran�aise", comme on le dira plus tard.

Au cours du 19e si�cle, une soixantaine d'Instituts Canadiens ont ainsi �t� cr��s � travers le Qu�bec, mais seul celui de Qu�bec a surv�cu. Cette p�rennit� de l'Institut Canadien de Qu�bec est sans doute due, pour une bonne part, � la collaboration de la Ville de Qu�bec qui, en 1897, signait une entente qui assurait l'acc�s du public � cette biblioth�que priv�e. Aujourd'hui, l'Institut Canadien de Qu�bec est responsable du r�seau des biblioth�ques de la Ville de Qu�bec. Outre la Biblioth�que Gabrielle-Roy, sa biblioth�que centrale, l'Institut Canadien de Qu�bec g�re et anime onze biblioth�ques de quartier. Elle offre une importante programmation culturelle dans ses deux salles de spectacles, sa salle d'exposition et les lieux d'animation culturelle dont chaque biblioth�que dispose. Ces biblioth�ques anim�es attirent petits et grands et permettent � la Biblioth�que de Qu�bec de se placer � la t�te des biblioth�ques publiques du Qu�bec pour ce qui est de la fr�quentation. Son directeur g�n�ral, Jean Payeur, est toujours heureux de recevoir les visiteurs des autres villes du Qu�bec et de l'�tranger qui veulent conna�tre les secrets d'une telle r�ussite.

Plusieurs activit�s marquent les c�l�brations de ce 150e anniversaire plac� sous la pr�sidence d'honneur de Marie Laberge, romanci�re et dramaturge. En mai 1998, la revue d'histoire Cap-aux-Diamants a publi� un num�ro hors s�rie, fort bien illustr�, consacr� aux 150 ans de l'Institut Canadien de Qu�bec. En septembre, une importante exposition, De l'�crit � l'�cran : les 150 ans de l'Institut Canadien de Qu�bec, r�v�lera ce qu'�tait la biblioth�que publique au 19e si�cle et ce qu'elle sera au 21e si�cle. Au cours de l'automne, conf�rences, expositions, jeux et activit�s diverses rappeleront, aux citoyens de la ville de Qu�bec, le 150e anniversaire de leur Institut Canadien.