QUÉBEC Info
HIVER 2001
ÉCONOMIE
***** LE FONDS DE SOLIDARITÉ DES TRAVAILLEURS DU QUÉBEC
Contrairement à ce que son nom peut laisser croire, il ne s’agit pas d’une œuvre de secours mutuel au bénéfice des travailleurs, mais d’un fonds de capital de risque géré par la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la plus importante centrale syndicale québécoise. Le projet fut présenté au cours du sommet économique convoqué au moment de la crise économique de 1982. Ce ne fut pas la proposition la plus spectaculaire qui émergea de ce sommet, mais certes celle dont les répercussions économiques et sociales ont été les plus durables. Pour ses initiateurs, le projet marquait un virage fondamental : après deux décennies de confrontations tumultueuses entre le monde du travail et la patronat, la plus importante des centrales ouvrières du Québec optait pour la coopération économique directe au sein de l’entreprise.
Un véhicule d’épargne-retraite
Le Fonds a pu entreprendre ses opérations aussitôt que sa loi constitutive fut votée, en juin 1983, grâce à des prêts consentis par les deux niveaux de gouvernements, en attendant que les mécanismes de collecte de fonds soient établis. Le Fonds est d’abord un véhicule d’épargne-retraite offert en premier lieu aux travailleurs syndiqués à la FTQ, mais aussi à tous les citoyens québécois. Les souscriptions donnent lieu à un crédit d’impôt de 40 % du montant de la souscription annuelle, jusqu’à concurrence d’un montant de 5000 $ par année. En contrepartie de cet avantage fiscal, les souscriptions ne peuvent être retirées avant la retraite ou le décès du souscripteur, sauf dans certaines circonstances précisées dans la loi. L’activité du Fonds dans la collecte de l’épargne a dépassé les espérances de ses concepteurs. Après 16 années d’opération, les souscriptions s’établissent à 3,1 milliards $. En ajoutant les gains comptabilisés, le Fonds a un avoir net de 3,9 milliards $, ce qui en fait le plus important investisseur privé de capital de risque au Canada. De nouvelles souscriptions de 592 millions $ ont été recueillies au cours du dernier exercice financier, tandis que les retraits ont atteint 143 millions $. La souscription moyenne a été de 2695 $; 53 489 nouveaux souscripteurs ont été rejoints durant le dernier exercice, ce qui porte le nombre total d’actionnaires à 426 592.
Investir dans la PME
Le Fonds représente surtout une source de capital de risque pour la petite et moyenne entreprise (PME). La loi l’oblige à investir au moins 60 % de son actif sous forme de placements non garantis dans des entreprises québécoises ayant un avoir net inférieur à 20 millions $ ou un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions $. Cette condition a été difficile à remplir dans les premières années, mais elle est largement satisfaite aujourd’hui : les investissements à impact économique québécois, c’est-à-dire, dans le langage du Fonds, les investissements admissibles pour l’application de la norme de 60 %, représentaient 74,2 % dans le rapport financier du 30 juin 2000. C’est donc un total de 2,4 milliards $ qui ont été investis par le Fonds dans plus de 1600 entreprises partenaires. Environ le quart des investissements admissibles ont été effectués dans des fonds régionaux ou des fonds spécialisés. Ces fonds subalternes forment un réseau diversifié d’expertise et de relations d’affaires qui s’étend à tous les secteurs économiques du Québec. Le réseau compte 17 fonds régionaux, autant de fonds spécialisés et 87 fonds locaux. Le partage des rôles entre le Fonds et ses partenaires du réseau se fait sur la base de l’importance et de la complexité des investissements, le Fonds se réservant les cas présentant les plus gros risques.
Le Fonds de solidarité est devenu un intervenant incontournable dans tout projet impliquant la PME québécoise. Comme le rappelait récemment son président, Raymond Bachand, le Fonds est le seul investisseur de capital de risque à s’impliquer dans des projets de redressement et de sauvetage d’entreprises au Québec.
Sa vocation de redresseur d’entreprises se traduit par une concentration importante de ses investissements dans les secteurs traditionnels de l’économie, ce qui le distingue de tous les autres fonds de capital de risque en Amérique du Nord : 70 % de ses investissements sont employés à soutenir des entreprises des secteurs traditionnels, contre 30 % seulement dans les entreprises de la nouvelle économie. Les fonds concurrents investissent près de 90 % dans la nouvelle économie. Ce secteur n’est pas pour autant négligé par le Fonds de solidarité qui y intervient, soit directement, soit par l’entremise de fonds spécialisés, notamment dans le secteur de la biotechnologie.
Favoriser la participation des travailleurs
Deux objectifs prioritaires orientent les activités du Fonds de solidarité : la promotion de l’emploi et l’éducation économique des travailleurs. Les investissements du Fonds visent la création, le maintien ou la sauvegarde des emplois au Québec. Cette obligation découle de sa loi constituante. Les investissements dans des entreprises ayant des activités à l’extérieur du Québec ne sont pas exclus, dans la mesure où ils sont bénéfiques pour l’emploi au Québec. La priorité est donnée aux entreprises dont les employés sont syndiqués et affiliés à la FTQ. Selon le dernier rapport annuel, 90 919 emplois dans les entreprises québécoises seraient attribuables à des investissements du Fonds et de son réseau. Pour ce qui est de la formation économique, elle est présente dans toutes les activités du Fonds. Chaque investissement est assorti de mesures pour favoriser l’intéressement des employés aux destinées de l’entreprise partenaire, qui doit s’engager à consacrer au moins 40 $ par employé à la formation économique de son personnel. Des sessions de formation sont dispensées par le Fonds sur la lecture des états financiers et la compréhension des conditions économiques générales de l’entreprise. Le Fonds veut ainsi encourager la participation effective des travailleurs à la gestion de leur entreprise.
Un rendement soutenu
Le Fonds s’enorgueillit d’une croissance constante de la valeur de son titre : émis à 10 $ en 1983, l’unité de participation du fonds valait 24,40 $ à la fin du dernier exercice financier. Pour certains analystes, ce rendement est loin d’être comparable à celui d’autres véhicules de placement. Toutefois, si on y ajoute les avantages fiscaux, le rendement devient plus appréciable. La direction du Fonds reste optimiste pour le rendement futur, en rappelant sa politique d’investisseur patient, qui table sur des placements à long terme. Les résultats du dernier exercice semblent confirmer ces vues : le rendement a atteint 8,6 %, un taux supérieur à la moyenne historique et le plus haut taux depuis le rendement record de 12 % obtenu en 1996.
Un maillon fort de l’entrepreneuriat québécois
Le Fonds de solidarité incarne plus que toute autre institution québécoise l’entrepreneuriat québécois. Bien que contrôlé par une centrale syndicale, il est devenu l’un des principaux promoteurs économiques du Québec. Son intervention dans l’entreprise est non seulement acceptée mais de plus en plus recherchée pour appuyer des projets d’expansion et de développement, comme en témoigne son association récente avec le groupe AGF, un fonds commun de placement.
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***** CONCENTRATION DANS LES COMMUNICATIONS ET LA PRESSE ÉCRITE
La vague d’acquisitions et de fusions d’entreprises qui a déferlé sur la planète tout au long de l’année 2000 n’a pas épargné le Québec. Celle-ci a pris une ampleur particulière dans les communications et dans la presse écrite, deux mondes dont la convergence se confirme de jour en jour.
Les médias : une saga toute québécoise
La vente en octobre du câblodistributeur Vidéotron au groupe Quebecor a fourni le scénario d’une histoire aux nombreux rebondissements. Il s’agissait en fin de compte d’une offre d’acquisition hostile qui mettait en cause deux empires familiaux québécois, Vidéotron et Quebecor, ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec.
(A) Le groupe Vidéotron, fondé en 1964 par André Chagnon, opère le plus important réseau de câblodistribution du Québec ainsi qu’une chaîne de télévision. La direction de l’entreprise est passée entre les mains du fils du fondateur, Claude Chagnon, en janvier 2000.
(B) Quebecor a débuté ses activités au début des années 1960 dans le secteur des journaux régionaux et s’est développé, sous la direction de son fondateur Pierre Péladeau, en une entreprise mondiale du secteur de l’imprimerie et des médias écrits. L'entreprise possède également une chaîne de télévision québécoise et quelques entreprises dans le domaine de l’informatique et de la production électronique (disques compacts, cédéroms, jeux électroniques, portail internet). Le groupe est passé aux mains de la deuxième génération, sous la direction de Pierre-Karl Péladeau, depuis la mort du fondateur en décembre 1997.
(C) La Caisse de dépôt s’est retrouvée au coeur des hostilités en raison des liens qu’elle avait avec les deux entreprises. Les deux groupes avaient bénéficié de l’appui financier de la Caisse dans leur développement. En outre, elle était liée avec Vidéotron par une entente d’actionnaires qui lui donnait un droit de regard sur les transactions importantes.
L’histoire commence au début de février dernier par une nouvelle choc : la vente de Vidéotron à Rodgers Communications, un câblodistributeur concentré dans l’Ouest canadien et l’Ontario. La nouvelle fut accueillie avec une prudence mêlée de gêne dans tous les milieux. Le ministre des Finances y a d’abord vu une transaction nécessitée par le mouvement de concentration qui touche tous les secteurs. La Caisse mit quelque temps à faire connaître sa réaction. Elle fit d’abord savoir son opposition à la transaction, alléguant n’avoir jamais été informée conformément à la convention d’actionnaires. Elle obtint des tribunaux une injonction interdisant à Vidéotron de se prononcer sur l’offre de Rodgers avant qu’elle n’ait donné son accord. Quebecor déposait à la fin de mars une offre concurrente, partie en argent comptant, partie en actions. Cette offre était appuyée par la Caisse, qui y apportait un important soutien financier. Après un refus, une seconde offre, déposée au début de juillet, fut acceptée par les administrateurs de Vidéotron en octobre. Cette seconde offre de Quebecor n’était pas plus élevée que la première, mais prévoyait un paiement comptant complet. L’offre de Rodgers prévoyait un échange d’actions et se trouvait passablement dévaluée par suite d’une baisse importante du prix de ses actions emportées par la débâcle qui a touché les titres de la nouvelle économie au cours de l’été.
La transaction s’est conclue au prix de 45 $ par action, ce qui représente un coût d’environ 5 milliards $. La contribution de la Caisse de dépôt sera de 2,2 milliards $, en retour de quoi elle détiendra 45 % des actions de Quebecor Média. C’est Capital communications, une filiale de la Caisse, qui gérera cette participation. Dans un contexte de chute des cours des valeurs technologiques, les analystes y voient un pari risqué pour la Caisse qui, pour sa part, fonde ses espoirs sur les promesses d’un réseau intégré de médias, à l’instar de la fusion AOL-Times Warner. Cette vision a finalement été endossée par Claude Chagnon qui juge, après coup, cette transaction plus avantageuse, du fait des possibilités de développement fournies par la convergence des réseaux de médias. L’offre de Rodgers ne permettait une convergence que dans la câblodistribution. Il ne reste à Quebecor qu’à obtenir l’autorisation du Conseil de la radio et de la télévision canadienne (CRTC) pour pouvoir acquérir, et éventuellement fusionner, les deux chaînes québécoises de télévision.
La presse écrite
De son côté, le groupe Gesca, filiale de Power Corporation (une société de portefeuille contrôlée par Paul Demarais), a acquis Unimédia, une filiale québécoise du groupe canadien Hollinger, en novembre 2000. Unimédia regroupait trois quotidiens francophones, 15 hebdomadaires régionaux et trois imprimeries. Cette transaction, d’un montant approximatif de 120 millions $, constitue l’épisode le plus récent d’une concentration sans précédent de la presse écrite au Québec.
L’empire de Paul Desmarais contrôlera désormais 52,5 % du tirage en langue française. Avec La Presse (Montréal), Le Nouvelliste (Trois-Rivières), La Voix de l’Est (Granby), La Tribune (Sherbrooke), Le Soleil (Québec), Le Quotidien (Chicoutimi) ainsi que Le Droit (Ottawa / Hull), il se retrouve propriétaire de la presse d’opinions dans sept des plus grandes agglomérations québécoises et sans concurrence locale dans cinq d’entre elles. Seuls les deux quotidiens du groupe Quebecor, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, font un certain contrepoids à la suprématie de Power Corporation avec 44 % du tirage. Le Devoir, quant à lui, demeure le seul quotidien indépendant au Québec, avec 3,5 % des lecteurs.
La concentration poussée de la presse écrite née de cette transaction a suscité diverses réactions. Si les syndicats, préoccupés surtout par la sauvegarde des emplois, ont exprimé leur soulagement d’apprendre le maintien de trois quotidiens menacés, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a manifesté plus d’inquiétude à l’occasion de son congrès annuel en novembre. Aux avantages que présentent la propriété québécoise des médias écrits et la mise en commun de ressources coûteuses, la Fédération oppose les dangers liés à la concentration, notamment les risques pour la liberté d’expression, la réduction du pluralisme dans l’information et la perte de diversité dans les opinions et les sources; elle demande donc la tenue d’une commission parlementaire afin d’étudier le phénomène de la concentration de la presse au Québec. Certaines personnalités connues, comme Claude Ryan, ancien directeur du Devoir, ont apporté leur appui à cette recommandation. Pour sa part, le Conseil de presse du Québec a exprimé, par la voix de son président Michel Roy, une réaction plutôt favorable à la transaction, se réservant la possibilité d’alerter le milieu s’il devait constater que la concentration de la propriété porte atteinte à l’indépendance, à la liberté, à la qualité voire à la diversité de la presse écrite au Québec.
Quant au gouvernement du Québec, il reconnaît que ses moyens d’intervention sont très limités et qu’il ne peut que se fier à la bonne foi des grands groupes de presse. Il a cependant répondu favorablement à l’appel de la Fédération professionnelle des journalistes : la Commission parlementaire de la culture et des communications sera convoquée, non pas pour examiner l’acquisition des journaux d’Unimédia par Gesca ou celle de Vidéotron par Quebecor - ces transactions ne peuvent être remises en question - mais plutôt pour étudier les effets de la concentration et, par voie de conséquence, les moyens de défendre et de développer une presse indépendante.
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***** LE MOUVEMENT DESJARDINS : 100e ANNIVERSAIRE
Le Mouvement coopératif Desjardins vient de souligner son 100e anniversaire. Les origines du Mouvement remontent au 6 décembre 1900 avec la création, par Alphonse Desjardins et son épouse Dorimène, de la première coopérative d'épargne et de crédit du Québec, la Caisse populaire de Lévis.
Avec ses 5 millions de membres-propriétaires, le Mouvement Desjardins constitue aujourd'hui, au Québec, la première institution financière et, avec ses 38 000 employés, il y est le principal employeur privé. L’actif de Desjardins s’élève à 77 milliards $. Le Mouvement Desjardins est l’un des principaux facteurs et l’un des plus prestigieux symboles de la réussite économique du Québec.
En cette même année 2000, Développement International Desjardins (DID), une composante du Mouvement Desjardins, fêtait son 30e anniversaire. DID travaille au renforcement des réseaux de coopératives d’épargne et de crédit dans 25 pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Avec la contribution des autres composantes du Mouvement Desjardins, DID a créé un Fonds d’investissement de 10 millions $ pour le développement international afin d’appuyer concrètement ses partenaires étrangers dans leurs efforts de développement.
La Fédération unique de Desjardins verra le jour
La restructuration du Mouvement Desjardins se réalisera comme prévu le premier juillet 2001 alors qu’une Fédération unique coiffera toutes les caisses populaires Desjardins autrefois regroupées en onze fédérations régionales. La Fédération des caisses d’économie Desjardins a toutefois longuement résisté à ce changement. En effet, réunis en assemblée spéciale le 8 juillet 2000, 60 % des délégués de cette Fédération votaient en faveur de leur intégration dans la Fédération unique, mais comme le règlement stipulait une majorité des deux tiers pour qu’une telle proposition soit adoptée, cela signifiait un refus. Mais, à la suite de ce vote, le comité exécutif de cette Fédération a réexaminé les conséquences de cette décision et a convoqué une nouvelle assemblée spéciale le 25 novembre dernier. Cette fois, la décision de se joindre à la Fédération unique l’a largement emporté et le président de la Fédération des Caisses d’économie Desjardins, Michel Parent, qui s’y était vivement opposé, a donné sa démission.
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***** ERICSSON INVESTIT 500 MILLIONS $ À MONTRÉAL
Ericsson Canada, firme localisée à Montréal, annonce des investissements de 474 millions $ à ses installations québécoises en 2001. D’autres sommes pourraient s’ajouter à ce montant pour des projets qui attendent l’autorisation du siège social suédois. Les deux tiers du montant dévoilé seront investis dans les installations de recherche de Ville Mont-Royal. Quelque 400 nouveaux emplois devraient s’ajouter aux effectifs québécois de l'entreprise.
La firme suédoise possède 23 centres de recherche à travers le monde et celui de Montréal est le plus important à l’extérieur de la Suède. On y développe des logiciels pour la téléphonie sans fil destinés au marché mondial. Ericsson est présente au Canada depuis 1953, elle a toutefois connu une croissance accélérée au cours des dernières années. Elle ne comptait que 481 employés au Québec en 1993, mais son effectif avait atteint 1208 en 1999 et sera porté à 1600 en 2001 lorsque le programme d’expansion sera réalisé.
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***** EXFO CRÉERA 500 EMPLOIS À QUÉBEC
Cette petite entreprise de la région de Québec, qui produit des appareils de mesure et de test sur fibre optique, construira une nouvelle usine dans le Parc technologique du Québec métropolitain. La nouvelle usine emploiera 500 personnes. Exfo emploie déjà 750 personnes à son usine de Vanier, en banlieue de Québec, où elle est implantée depuis 15 ans. Cet investissement sera admissible au congé fiscal de dix ans, une mesure annoncée dans le dernier budget du ministre Landry, applicable aux projets de développement de 300 millions $ et plus ou qui entraîne la création de plus de 500 emplois.
La direction d’Exfo annonçait quelques jours plus tard un autre développement important. Il s’agissait cette fois de l’acquisition de Burleigh Instruments, une entreprise localisée dans l’État de New York. Exfo distribuait déjà les produits de Burleigh en vertu d’une entente qui prévoyait aussi un partage des commandes pour l’approvisionnement de certains clients. Cette acquisition fera passer le chiffre d’affaires d’Exfo de 100 à 128 millions $ et ajoutera 110 employés à ses effectifs. Elle permettra aussi de développer les ventes sur le marché américain. Exfo vent présentement dans plusieurs pays, mais 90 % de sa production est écoulée au Québec.
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***** NOUVELLE USINE À BERGERONNES
Le spécialiste américain de panneaux de particules orientées Louisiana Pacific ira de l’avant avec le projet de construction d’une nouvelle usine à Bergeronnes, une petite municipalité de la Côte-Nord du Saint-Laurent. Ce projet figurait déjà dans les plans de Forex avant qu’elle ne soit acquise par Louisiana Pacific en 1999. La perspective de disposer d’une usine à proximité d’importantes réserves forestières de la Côte-Nord était un élément important de l’intérêt que Forex représentait pour son éventuel acquéreur. La construction sera réalisée en deux phases : la première phase, d’un coût de 157 millions $, permettra une production annuelle de 550 000 mètres cubes dès l’automne 2002; la seconde phase prévue pour 2005 ajoutera 150 000 mètres cubes de capacité. L’usine fournira de l’emploi à 400 personnes.
Louisiana Pacific est le plus important producteur de panneaux de particules en Amérique du Nord, détenant environ 30 % du marché nord-américain. Avec l’ajout de cette nouvelle unité, elle disposera de quatre usines au Québec.
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***** IBM AGRANDIT À BROMONT
La multinationale IBM annonçait à la fin de novembre un investissement de 150 millions $ à son usine de semi-conducteurs de Bromont, dans les Cantons de l’Est. Ce projet s’inscrit dans un plan de développement global de 5 milliards $ dans l’ensemble des installations mondiales pour accroître sa production de semi-conducteurs. Ces travaux créeront 400 emplois additionnels à l’usine de Bromont, dont le nombre d’employés atteindra 3400. L’usine de Bromont est déjà la plus importante au monde dans la production de circuits électroniques. Elle serait aussi, selon le vice-président canadien de la production, une des plus efficaces. Toute la production est exportée, ce qui fait de cette usine l’un des principaux exportateurs canadiens dans les produits de haute technologie.
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***** BIOCHEM PHARMA ACQUISE PAR UNE SOCIÉTÉ BRITANNIQUE
La société britannique Shire Pharmaceuticals s’est portée acquéreur de la québécoise BioChem Pharma en décembre, en vertu d’une entente amicale. La transaction est évaluée à 5,9 milliards $ et sera réalisée par échange d’actions. Compte tenu des valeurs en bourse au moment de l’annonce de la transaction, les actionnaires de Shire devraient détenir 53 % du capital de la nouvelle entité. Pour la direction de BioChem, la transaction était devenue nécessaire pour permettre à l’entreprise québécoise de poursuivre son développement dans le contexte de la mondialisation. Shire représente un partenaire idéal en raison de la complémentarité de sa production avec celle de BioChem.
Les deux entreprises sont des producteurs de médicaments spécialisés. BioChem est connue pour ses médicaments contre le sida et l’hépatite B. Elle emploie environ 500 personnes et son chiffre d’affaires annuel est de l’ordre de 230 millions $. Shire se spécialise dans les médicaments contre l’épilepsie et la maladie d’alzheimer. Elle a un chiffre d’affaires de 590 millions $ et emploie 1000 personnes. On ne prévoit aucune mise à pied par suite de la transaction, en raison de la complémentarité des deux entreprises. La nouvelle entité sera connue au Canada sous le nom de Shire BioChem et maintiendra son siège social à Laval, en banlieue de Montréal, dans les locaux de BioChem Pharma.
Cette transaction a suscité des inquiétudes de la part de certains analystes quant à l’avenir des entreprises à contrôle québécois. BioChem était considérée comme un chef de file de la biotechnologie québécoise, et sa vente à des intérêts étrangers n'est pas unique. Le passage récent de la chaîne d’alimentation Provigo à des intérêts ontariens fait planer la menace de pertes de marchés pour les fournisseurs alimentaires du Québec. La saga plus récente de Vidéotron, le plus important câblodistributeur québécois, qui n’a échappé au contrôle d’intérêts extérieurs que par une intervention massive de la Caisse de dépôt, et les rumeurs de vente de Métro, la dernière chaîne alimentaire encore sous contrôle québécois, contribuent à entretenir ces craintes.
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***** INDICATEURS ÉCONOMIQUES
Le taux de change
Exprimé en devises américaines (US), le dollar canadien a diminué légèrement de la fin août 2000 à la fin de l’année, passant de 67,38 ¢ US à 66,15 ¢ US, et ayant connu des oscillations entre 67,74 ¢ et 64,33 ¢.
Le taux d’escompte
Le taux d’escompte de la Banque du Canada est demeuré inchangé à 6 % au cours des quatre derniers mois de l’an 2000.
Les emplois
Selon les données mensuelles, il y eut au Québec 81 300 emplois de plus en l’an 2000 qu’en 1999, une augmentation de 2,4 %. Les données correspondantes de 1999 par rapport à 1998 sont de 75 900 emplois créés et de 2,3 % d’augmentation.