QUÉBEC Info

HIVER 2003

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SOCIÉTÉ

*****  L'ÉVOLUTION LINGUISTIQUE AU QUÉBEC

Statistiques Canada vient de rendre publique une nouvelle tranche des données recueillies lors du recensement de 2001.  Celles-ci portent sur l’appartenance linguistique des Canadiens et permettent d’observer notamment la place qu’occupe aujourd’hui le français d’un bout à l’autre du pays.

Stabilité au Québec

Dans l’ensemble du Québec, la proportion des francophones est restée plutôt stable à 81 % entre 1996 et 2001.  Le groupe anglophone ne représente plus que 8,3 % de la population, tandis que les allophones, c'est-à-dire les personnes dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais, dépassent désormais les 10 %.

En croisant ces données linguistiques avec celles des migrations interprovinciales, on constate dans chacun des groupes un accroissement du nombre de départs du Québec vers d’autres provinces, surtout l’Ontario; ce phénomène n’épargne pas les francophones puisque 40 000 d’entre eux ont quitté le Québec au cours de la période observée.  Ces départs, conjugués au faible taux de natalité, expliquent pourquoi la population francophone du Québec n’a augmenté que de 60 600 personnes entre 1996 et 2001 et n’a pu faire mieux que de maintenir son importance relative.  Toutefois, lorsqu’examinées année par année, les pertes migratoires connaissent un très net ralentissement que les démographes relient à la vitalité économique du Québec dans les années récentes.

Léger progrès à Montréal

En raison du poids démographique de l’agglomération montréalaise, on considère généralement que c’est là que se joue l’avenir du français au Canada.  Pour la première fois depuis 1971, le nombre total de francophones a augmenté sur l’île de Montréal.  En 2001, on y comptait en effet 14 500 francophones de plus qu’en 1996.  Ce phénomène serait attribuable au ralentissement de l’étalement urbain vers les banlieues et à l’arrivée massive de travailleurs des autres régions du Québec, attirés par la bonne performance économique de la métropole.

Toutefois les chiffres absolus masquent une réalité moins rassurante :  la proportion de personnes déclarant avoir le français comme langue maternelle a continué de décroître, de même d’ailleurs que celle des anglophones, au profit du groupe des allophones.  Cette tendance se dégage très nettement lorsqu’on l’observe sur une période de dix ans.  De 1991 à 2001, la proportion de francophones à Montréal est passée de 55,9 % à 53,2 %, celle des anglophones de 19,4 % à 17,7 %, alors qu'au cours de la même période, le poids relatif des allophones a crû de 24,7 % à 29,1 %.

Les données recueillies montrent cependant que de plus en plus d’immigrants connaissent l’anglais et le français en plus de leur langue maternelle.  La région métropolitaine de Montréal est d’ailleurs la région canadienne ayant le plus fort taux de multilinguisme.  Ainsi, 16,59 % de la population montréalaise parle au moins trois langues.  L’italien est toujours la troisième langue la plus parlée, mais l’arabe dépasse désormais l’espagnol.

On constate enfin que de plus en plus d’immigrants installés à Montréal choisissent d’y vivre en français.  Ainsi, de 1996 à 2001, le pourcentage d’allophones parlant le français à la maison a fait un bond de quatre points, passant de 16,1 % à 20,1 %.  On peut y voir un effet induit par l’instauration du français comme langue officielle au Québec (Loi 101) et l’obligation pour les immigrants d’inscrire leurs enfants à l’école française.  On peut également relier cette tendance au fait que beaucoup des nouveaux immigrants proviennent des pays du Maghreb et sont dès lors plus enclins à adopter le français.  Il demeure que l’anglais continue d’exercer un attrait puissant sur la population allophone.

Régression continue au Canada

Poursuivant la forte tendance des années antérieures, la place du français dans l’ensemble canadien a encore régressé au cours des cinq dernières années.  Le pourcentage de Canadiens ayant le français comme langue maternelle est désormais inférieur à 23 %.  Seul le Québec fait preuve de stabilité à cet égard puisque dans toutes les autres provinces, les chiffres sont à la baisse.  Et le français risque de reculer encore davantage au cours des prochaines années, en raison du faible taux de natalité et du vieillissement des populations francophones.  Bien plus, si la croissance du nombre d’allophones se maintient, ce groupe dépassera prochainement celui des francophones au Canada.  En passant de 15,3 % en 1996 à 18 % en 2001, les allophones ont connu un taux d’augmentation trois fois plus important que celui de l’ensemble de la population canadienne.

On note par ailleurs que l’assimilation des francophones se poursuit partout au Canada, à l’exception du Québec.  Moins de francophones de naissance continuent de parler le français à la maison, même au Nouveau-Brunswick et en Ontario où se retrouvent les plus fortes minorités francophones.

Enfin, le bilinguisme, mis de l’avant par les politiques fédérales des trente dernières années, semble perdre du terrain, en particulier auprès des jeunes anglophones.  Même si 17,7 % de la population canadienne se déclare bilingue, dans les faits, le bilinguisme demeure largement l’affaire des francophones, sauf au Québec où les deux tiers des anglophones parlent également le français.

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***** IMMIGRATION

Objectifs atteints en 2002

Pour 2002, le Québec s’était donné comme objectif d’accueillir de 39 000 à 43 000 nouveaux immigrants.  Cet objectif a été atteint puisque 41 600 personnes ont été admises au Québec au cours de l’année.  Plus de 49 % d’entre elles connaissaient le français, ce qui dépasse légèrement l’objectif visé, soit 48 %.

En vertu d’un accord avec le gouvernement fédéral, le Québec est responsable du choix des réfugiés, des travailleurs et des gens d’affaires qui s’installent sur son territoire, ce qui représentait 63 % des immigrants au Québec en 2002.  De son côté, le ministère de l’Immigration fédéral se réserve la sélection des demandeurs d’asile et des personnes désireuses de rejoindre au Canada des membres de leur famille, soit 37 % de l'immigration en sol québécois pour 2002.

En dépit des efforts déployés pour attirer les nouveaux arrivants dans les différentes régions du Québec, 85 % d'entre eux s'installent dans l’agglomération de Montréal.

Pour 2003, le Québec prévoit accueillir entre 40 000 et 43 700 immigrants, porter à 65 % le pourcentage de personnes choisies par le ministère québécois de l’Immigration et maintenir à 49 % la proportion de nouveaux arrivants connaissant déjà le français.

Sursis pour 300 Algériens sans statut menacés de renvoi


Québec et Ottawa ont annoncé conjointement un assouplissement exceptionnel qui évitera à des ressortissants algériens sans statut d’être renvoyés chez eux.  Environ 1100 citoyens algériens séjournent actuellement au Canada, presque tous au Québec, et y ont fait une demande d’asile politique.  Certaines demandes ont été acceptées, mais celles de 300 requérants ont déjà été rejetées après examen approfondi et plusieurs centaines d’autres sont encore en cours d’évaluation.

La loi canadienne prévoit qu’en cas de refus de l’asile politique une personne peut présenter une demande de résidence permanente, mais en le faisant selon les procédures habituelles, c’est-à-dire de l’extérieur du Canada.  Or, il est pratiquement impossible pour les Algériens concernés d’obtenir un visa des États-Unis pour aller y faire une demande d’immigration au Canada.  Par ailleurs, un moratoire motivé par le climat de violence qui régnait en Algérie a empêché pendant plusieurs années le renvoi des citoyens algériens refusés au Canada, mais depuis avril 2002 et la fin de ce moratoire, ils risquent un retour forcé.

En vertu de l’entente entre Québec et Ottawa, les 300 personnes qui sont actuellement dans cette situation précaire pourront bénéficier d’une dérogation à la loi de l’immigration et présenter leur demande de résidence permanente sans avoir à quitter le territoire.  De plus, elles ont reçu l’assurance de voir leur cas examiné dans un délai de 90 jours.

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***** BESOINS ET COÛTS DE LA SANTÉ AU QUÉBEC

Le 19 novembre dernier, le ministre François Legault rendait public son Plan de relance de la santé.  Faisant "le pari de la vérité", il a voulu lancer un véritable débat pour que les citoyens soient conscients des besoins, des coûts du système de santé et des choix à faire quant à son avenir.  Car le système est présentement sous-financé.
           
Premier constat :  les besoins non comblés dépassent les capacités actuelles de payer de quelque 1,8 milliard $.  Par la suite, il faudra hausser le budget de la santé de 5,2 % par année en raison du vieillissement de la population et de l’évolution des coûts des innovations technologiques.

L’essentiel de ce 1,8 milliard $ sera réparti comme suit :

-  840 millions $ iront aux services de première ligne :  création de groupes de médecine familiale (GMF), accroissement des services en CLSC (Centres locaux de services communautaires), suivi des clientèles vulnérables et mise sur pied de programmes de prévention;

-  456 millions $ seront consacrés aux personnes âgées :  soins à domicile, places en centre d’hébergement et services aux personnes déjà hébergées;

-  243 millions $ sont réservés aux hôpitaux pour réduire les délais d’attente des principales chirurgies notamment en oncologie et en hémodynamie.

Second constat :  le Québec n’a pas cet argent.  Et les citoyens, tout comme le gouvernement, veulent sauver les valeurs d’équité et de gratuité qui constituent les assises du système de santé. 

Pour le ministre, la solution n’est pas du côté de l’administration du système de santé, comme on est trop facilement porté à le croire.  Mais il entend en améliorer la gestion par la signature de contrats de performance avec les établissements et par l’assouplissement des conventions collectives.  La solution ne réside pas non plus dans la privatisation partielle du système. Le système privé de nos voisins du sud ne coûte-t-il pas 15 % de plus que le nôtre ?  Et faire payer les riches, comme certains le proposent, ne rapporterait que 42 millions $, alors qu’il manque 1,8 milliard $.  Faudrait-il hausser les taxes alors que la population demande de les baisser ?  Une lueur d’espoir viendrait-il du côté du gouvernement du Canada qui autrefois finançait 50 % du système de santé des provinces et n’en finance à présent que 14 % ?  En fin novembre, le Rapport Romanow sur l’avenir des soins de santé au Canada a justement abordé cette question.

Mais le ministre ne veux pas simplement s’en remettre aux éventuelles contributions du fédéral, affirmant qu'il faut que le débat se fasse sur tous les enjeux du système de santé du Québec.  Par ailleurs, le Plan de relance n’a pas abordé la question de la rémunération des travailleurs de la santé, de leur recrutement, dans un contexte de concurrence internationale, question qui ferait encore augmenter le 1,8 milliard $ mentionné.

Le milieu de la santé a bien accueilli le Plan de relance du ministre Legault.  Celui-ci a le mérite de reconnaître le sous-financement du réseau et le véritable taux de croissance des coûts (5,2 % par année) et, ainsi, de bien lancer le débat.

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***** LE RAPPORT ROMANOW SUR L'AVENIR DE LA SANTÉ AU CANADA

Après deux années d’études, de recherches et de consultations, la Commission sur les services de santé au Canada, présidée par Roy Romanow, ancien premier ministre de la Saskatchewan, a déposé son rapport en novembre 2002.

Sa recommandation majeure consiste à faire supporter 25 % des coûts du système de santé par le gouvernement fédéral.  Au début du régime de santé, il y a plus de 30 ans, il en payait 50 %.  Il n’en assume plus que 14 % actuellement.  La commission propose de créer un nouveau transfert de fonds du fédéral vers les provinces, un fonds qui serait exclusivement réservé à la santé.  Elle recommande à Ottawa d’investir 15 milliards d’argent neuf au cours des trois prochaines années afin de financer cinq nouveaux programmes :  services diagnostiques, soins primaires, soins à domicile, services en régions éloignées et médicaments.

Mais la hausse du financement fédéral serait assujettie à des conditions contraignantes pour les provinces.  Le fédéral paierait davantage pour pouvoir mieux contrôler.  Ainsi, le gouvernement fédéral imposerait une liste canadienne de médicaments, la confection d’un dossier médical électronique canadien, la gestion de la main-d’oeuvre dans le secteur de la santé et de la formation.  Les provinces lui feraient rapport sur les services de santé.  Bref, la pensée directrice du rapport est l'uniformisation du système de santé sous contrôle du pouvoir fédéral canadien, malgré le fait que la Constitution du Canada établisse bien que la santé est de la compétence des provinces et malgré le fait que les besoins des provinces canadiennes en santé soient très différents de l'une à l'autre.

Le Québec a fermement réagi aux intentions centralisatrices du rapport Romanow.  Pour le Premier ministre Bernard Landry, "tout ce qui, dans ce rapport, diminue les pouvoirs du Québec et tente de bureaucratiser de façon centrale notre système de santé sera rejeté et combattu".

Pour le chef de l’Opposition officielle, Jean Charest, il "n’est pas question que le gouvernement fédéral entre dans les domaines de compétence de l’Assemblée nationale".  À l’unanimité, les députés ont voté en faveur de la motion présentée par le Premier ministre et qui se lit ainsi :  "Que l’Assemblée nationale dénonce la volonté centralisatrice contenue dans le rapport Romanow, qu’elle s’assure que toutes les mesures mises en avant par le gouvernement fédéral dans le secteur de la santé respectent les champs de compétence des provinces en matière de santé, que les sommes devant être versées pour assurer le financement de la santé le soient sans conditions et en fonction des priorités identifiées par les Québécois".

Une rencontre des premiers ministres du Canada et des provinces aura lieu au début de 2003 pour discuter du rapport Romanow et de la contribution du gouvernement fédéral au financement de la santé.

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***** LES PREMIERS GMF ENTRENT EN ACTION

L’accréditation officielle des six premiers Groupes de médecine familiale (GMF) a été annoncée en novembre dernier.  Un GMF est composé de médecins omnipraticiens (6 à 12) et d’infirmières cliniciennes qui travaillent en étroite collaboration avec le CLSC, la pharmacie et Info-Santé, afin d’offrir aux patients qui s’y inscrivent des services médicaux 24 heures durant, sept jours par semaine et un meilleur suivi.  Dans un GMF, un médecin pourra avoir jusqu’à 2000 patients sous sa responsabilité.

La création des GMF avait été recommandée par la Commission d’étude sur les services de santé et les services sociaux, présidée par Michel Clair, dans son rapport de janvier 2001 intitulé Les solutions émergentes.  Une entente signée le 4 juin 2002 entre le ministre Legault et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec définit les tâches de tous les intervenants, médecins et infirmières, ainsi que l’apport des CLSC qui doivent fournir des services psychosociaux.

Le ministre Legault entend accréditer une centaine de GMF au cours de l’année 2003.  Le Québec en a besoin de 300 et cet objectif devrait être atteint en 2005.  Il en résultera un désengorgement des urgences des hôpitaux et une amélioration tangible du réseau de santé au Québec.

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***** PRESSIONS DES MÉDECINS SPÉCIALISTES

L’entente collective qui lie la Fédération des médecins spécialistes du Québec au ministère de la Santé est échue depuis le 31 mars 2002.  La Fédération a soumis une série de demandes pour discuter du renouvellement de l’entente.  Au plan salarial, elle réclame une augmentation annuelle de 7 % des tarifs sur trois ans ainsi que des mesures à long terme pour assurer certains forfaits de garde, des congés parentaux et une rémunération pour les médecins participant à l’enseignement.

Les médecins spécialistes du Québec s’estiment désavantagés par rapport aux autres spécialistes canadiens.  Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, le revenu annuel moyen du spécialiste québécois est de 210 000 $ comparativement à 286 000 $ au Canada et 327 000 $ en Ontario, la province voisine.

Le ministre de la Santé François Legault évalue les demandes salariales des spécialistes à plus de 500 millions $.  Il offre plutôt 150 millions $.  Le fossé est grand.  Les négociations sont au point mort.  Pour les reprendre, les spécialistes exigent que Québec fasse une offre bonifiée.

En plus de s’absenter du travail pour trois journées d’études, les spécialistes exercent des moyens de pression qui ralentissent le fonctionnement du réseau de la santé.  Ils recourent au boycottage de tous les comités régionaux, ministériels et gouvernementaux où ils siègent, ils se sont retirés des conseils de médecins et dentistes des hôpitaux et ils refusent de remplir des formulaires de type administratif.  Plusieurs ont mis un terme à leurs activités d’enseignement dans les universités et les hôpitaux.  L’épreuve de force se poursuit.

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***** VIVRE PLUS LONGTEMPS ET EN MEILLEURE SANTÉ

Deux rapports sur l’état de santé des Québécois et des Canadiens ont été publiés fin septembre 2002, l’un par l’Institut canadien d’information sur la santé, et l’autre par le ministère québécois de la Santé.  Ceux-ci permettent de constater que, malgré quelques problèmes persistants, les Québécois vivent plus longtemps et en meilleure santé :  leur espérance de vie sans incapacités atteint 78,5 ans chez les femmes et 81,5 ans chez les hommes.  Le recul du taux des naissances de bébés de petit poids, du tabagisme, de la sédentarité et de l’obésité sont à l’origine de ces améliorations.

Mais le tabagisme fait encore des ravages :  29 % des filles de 12 à 19 ans fument et 24 % des garçons.  La proportion de personnes non-fumeuses exposées à la fumée du tabac est très élevée, 50 % des jeunes de 12 à 19 ans et 34 % de la population de plus de 12 ans.  Il en résulte une incidence relativement élevée du cancer du poumon chez la femme.

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***** LE MILIEU UNIVERSITAIRE

Hausse des inscriptions


Alors que les universités québécoises appréhendaient une baisse, elles ont constaté, en septembre 2002, une forte hausse des inscriptions de près de 5 % des étudiants à temps plein au 1er cycle, de 12 % à la maîtrise et de 9 % au doctorat.

Ces données, publiées par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec, révèlent aussi, pour la première fois depuis des années, un léger tassement de la présence des femmes à l’université :  alors qu’elles représentaient 57,9 % de l’effectif total en 2001, elles comptent en 2002 pour 57,5 %.

La hausse d'inscription est observée dans pratiquement toutes les universités, mais elle atteint un sommet à l’École Polytechnique de Montréal où le nombre d’étudiants inscrits à la maîtrise s’accroît de 49 %.  On impute cet engouement pour les études avancées au foisonnement des activités de recherche dans cet établissement ainsi qu’au ralentissement de l’embauche par les entreprises en raison d’une conjoncture économique incertaine.

Un superordinateur au service de la recherche

Le Consortium Laval - UQAM - McGill - Est du Québec (CLUMEQ) inaugurait le 10 novembre dernier le superordinateur le plus puissant au Canada.  Installé dans les locaux de l’Université McGill à Montréal, ce supercalculateur a la capacité de réaliser plus de 350 milliards d’opérations à la seconde.  Il accélérera les travaux de recherche dans des domaines aussi variés que l’aérodynamique, les nanomatériaux, les sciences du climat, la bioinformatique et les sciences de la vie.

Les partenaires auront accès à cet outil de travail grâce au Réseau d’information scientifique du Québec (RISQ), réseau internet à très haute vitesse.  Le consortium s’est toutefois engagé à partager 30 % du temps d’utilisation avec toutes les autres universités canadiennes, ainsi qu’avec les PME qui auront besoin de sa puissance pour réaliser des travaux de recherche.

Le coût de cet équipement de pointe, qui s’élève à plus de 10 millions $, sera couvert par des contributions égales du ministère de l’Éducation du Québec et de la Fondation canadienne pour l’innovation.  Certaines entreprises privées participeront également au financement à hauteur de 20 %.


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***** JOURNÉE DES PATRIOTES PLUTÔT QUE FÊTE DE DOLLARD

Participant, le 23 novembre dernier, à la cérémonie commémorant la bataille de Saint-Denis, le Premier ministre Bernard Landry a annoncé que la Journée nationale des Patriotes remplacerait désormais la Fête de Dollard des Ormeaux et qu'elle serait donc célébrée le jour de la Fête de la Reine.  Quelques mots d'explication s'imposent.

Depuis 1845, le Canada souligne l’anniversaire de naissance de la reine Victoria par une journée fériée proche du 25 mai et appelée Fête de la Reine.  Boudant ce rappel de l’empire britannique et du lien colonial, les Québécois lui ont rapidement substitué, en la célébrant le même jour, la Fête de Dollard des Ormeaux, héros mythique de la Nouvelle-France.  Le jeune Adam Dollard, Sieur des Ormeaux, trouva la mort en mai 1660 dans des circonstances mal connues, en défendant la jeune colonie française contre les Iroquois.

Par la Journée nationale des Patriotes, on a voulu choisir un événement encore plus significatif de notre histoire.  Ainsi, la lutte des Patriotes (1837-1838) pour la reconnaissance nationale du peuple canadien-français, la liberté politique et l’obtention d’un gouvernement démocratique constitue un événement important et bien connu de l’histoire du Québec.  Marquée au début par certains succès, comme la victoire de Saint-Denis, la rébellion des Patriotes fut finalement écrasée par l’armée britannique, mais ces événements ont eu des répercussions durables sur l’évolution du Québec et du Canada et leur souvenir demeure vivace chez les Québécois.

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***** BIBLIOTHÈQUE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE :  DEUXIÈME CENTENAIRE

Les activités qui ont marqué le deuxième centenaire de la bibliothèque des parlementaires québécois, fondée en 1802, se sont déroulées de mars à novembre 2002.  Parlementaires, bibliothécaires, historiens et grand public ont participé à ces célébrations qui ont été ponctuées de conférences, colloques, expositions, publications et journées portes-ouvertes.

La bibliothèque des députés québécois a joué un rôle important dans l’histoire du Québec mais aussi dans l’histoire des établissements documentaires des assemblées.  Elle compte parmi les premières bibliothèques parlementaires établies dans le monde, à peu de distance de celles de la France (1796) et des États-Unis (1800).  Elle a joué de nombreux rôles au cours de son histoire bicentenaire :  créée pour être la bibliothèque des élus, elle a été ouverte au public et aux étudiants, on y a composé une collection nationale et elle a été mise au service de l’administration.

En septembre, l’Association des bibliothécaires parlementaires du Canada y a tenu son congrès et un important colloque a été consacré à l’histoire des bibliothèques des assemblées législatives du Canada, du Québec, de la France, de la Belgique et des États-Unis (24 septembre).  On trouve certains de ces textes sur le présentoir électronique de l’Assemblée nationale (www.assnat.qc.ca).

Pour l’occasion, diverses publications ont vu le jour :  un recueil de témoignages des abonnés et utilisateurs de la bibliothèque; un ouvrage collectif regroupant des essais consacrés à l’histoire de l’établissement; une brochure alignant les notices biographiques de ses responsables et des quatorze conservateurs qui l’ont dirigée jusqu’ici; deux livraisons thématiques, l’une du Bulletin de la bibliothèque (mars 2002) et l’autre de Documentation et bibliothèques (octobre-décembre 2001), présentent des essais écrits d’un point de vue historique et d’un point de vue comparatiste.

La Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec se développe d’abord et avant tout en fonction des besoins documentaires des élus, mais elle reste ouverte aux citoyens.  Comme l’affirmait le Premier ministre Bernard Landry, "il est normal que la bibliothèque des représentants du peuple soit ouverte au peuple".