QU�BEC Info

HIVER 2004

  Politique   �ducation    Soci�t�    �conomie    Culture   International


�CONOMIE

****CONSTRUCTION : UNE BELLE PERFORMANCE

L�industrie de la construction du Qu�bec a connu une ann�e record en 2003 puisqu�elle a enregistr� 110 millions d�heures travaill�es, un niveau d�activit� qu�on n�avait pas observ� depuis 1990.  La construction r�sidentielle et la construction industrielle ont toutes deux fait bonne figure.  La construction r�sidentielle a connu une hausse de pr�s de 20 % sur l�ann�e pr�c�dente, avec des mises en chantier de 49 000 unit�s.  Pour sa part, le secteur institutionnel et commercial a �t� stimul� par plusieurs grands projets.  Certains ont �t� termin�s en 2003 : l�usine d�Interquisa  � Montr�al (700 M $) et la modernisation des usines Kruger � Trois-Rivi�res (400 M $).  D�autres se poursuivront encore longtemps : les chantiers d�Hydro-Qu�bec � Eastmain (2 G $), � Beauharnois (1,3 G $) et � Toulnustouc (1 G $) ainsi que l�aluminerie Alouette � Sept-�les (1,4 G $).

En 2004, ces grands projets contribueront � maintenir la construction � un niveau comparable � celui de 2003.  Mais � plus long terme, les perspectives sont moins prometteuses vu l�absence de nouveaux projets importants.  L'incertitude plane m�me sur certains projets d�j� annonc�s comme la modernisation de l�usine Gasp�sia � Chandler ou l�agrandissement des usines d�Alcoa � Baie-Comeau et � Deschambault.  Ce dernier projet avait fait l�objet d�une entente avec le gouvernement pr�c�dent, mais cet accord est remis en question par le gouvernement Charest.  Le projet de construction de l�usine de DMS Biologics est �galement en suspens en raison des incertitudes qui entourent le r�le de la Soci�t� g�n�rale de financement (SGF), dont la mission reste � pr�ciser.


****LE CRIQ AURA BIENT�T 35 ANS

En 1969, le gouvernement du Qu�bec cr�ait le Centre de recherche industrielle du Qu�bec (CRIQ) dont la mission �tait de stimuler la productivit� des entreprises manufacturi�res du Qu�bec par l�innovation dans les produits et les proc�d�s de production.  Contrairement � d�autres organismes qui poursuivent des activit�s semblables dans des secteurs sp�cialis�s, comme l�Institut de recherche optique, les interventions du CRIQ couvrent toute la gamme des activit�s industrielles et des proc�d�s de production.  L�organisme dispose aujourd�hui de deux laboratoires situ�s � Qu�bec et � Montr�al et compte environ 200 chercheurs.  Le CRIQ constitue un rouage essentiel du secteur manufacturier qu�b�cois dans la course mondiale � la comp�titivit�.  Sa client�le se recrute surtout parmi les entreprises de taille petite ou moyenne, mais elle fait aussi affaire avec plusieurs grandes entreprises, notamment celles du secteur des p�tes et papiers et du secteur de l�a�ronautique, deux de ses secteurs cibles.  Bon an mal an, le CRIQ r�alise un millier de projets pour le compte de 800 entreprises-clientes; 80 % de celles-ci sont des PME.  Les activit�s du CRIQ peuvent �tre regroup�es en trois domaines : les technologies de fabrication, l�information industrielle et technologique, et la normalisation.

Les technologies de fabrication
Ce champ d�expertise, qui a donn� naissance au CRIQ, constitue encore le c�ur de ses activit�s.  Trois directions de recherche et d�veloppement sont mises au service des entreprises : les �quipements industriels, l�automatisation et l�environnement.  Tous les travaux r�alis�s doivent partir de l�expression d�un besoin par une entreprise ou un groupe d�entreprises.  Ils sont effectu�s dans le cadre d�une entente d�exclusivit�, qui peut r�server la propri�t� enti�re des r�sultats aux entreprises participantes si elles assument la totalit� du co�t des travaux, ou pr�ciser le mode de partage lorsque le CRIQ assume une partie du financement; celle-ci ne peut exc�der 40 % du total.  Le CRIQ offre son expertise � toutes les entreprises, mais concentre ses efforts dans dix secteurs-cibles o� l�on trouve, outre les p�tes et papiers et l�a�ronautique, les scieries, l�industrie du meuble, le mat�riel de transport, l�agro-alimentaire et l�industrie des plastiques.  Au cours du dernier exercice financier, 53,6 % de la client�le provenait des secteurs-cibles.  Le CRIQ ne fait pas de recherche fondamentale, mais a d�velopp� des partenariats avec des centres de recherche universitaires ou priv�s, notamment avec le Centre de recherche sur l�industrie foresti�re de l�Universit� du Qu�bec � Trois-Rivi�res,  avec la chaire sur les bois d�ing�nierie de l�Universit� Laval de Qu�bec et avec le Conseil de la recherche foresti�re du Qu�bec, un regroupement de centres de recherche universitaires, publics et priv�s.

L�information technologique
L�information technologique est une pr�occupation du CRIQ depuis sa fondation.  Sa Banque d�information industrielle est aujourd�hui d�une qualit� reconnue.  Elle est accessible par voie �lectronique � partir du portail https://www.icriq.com et voit le nombre de consultations s�accro�tre rapidement.  La direction de l�information industrielle est charg�e du d�veloppement de r�seaux de veille technologique en partenariat avec des intervenants sectoriels.  � ce jour, trois r�seaux ont �t� constitu�s, dans les secteurs des �quipements de transport, de la plasturgie et de la foresterie.

La normalisation
Le CRIQ a �t� mandat� par le minist�re du D�veloppement �conomique pour administrer le Bureau de normalisation du Qu�bec et re�oit � cette fin une subvention statutaire annuelle de 8 millions de dollars.  L�expertise acquise en ce domaine est mise � profit pour le d�veloppement d�un service d�homologation et de certification de produits pour les march�s locaux et �trangers.

Le laboratoire d�essai de produits
Le CRIQ met � la disposition des entreprises un laboratoire d�essai de produits qui permet non seulement de r�aliser des tests de nature physique et climatique mais aussi de qualifier les produits selon les normes de certification appliqu�es dans diff�rents pays.  Une �quipe d�experts conseille les entreprises exportatrices sur les meilleurs moyens de rendre leurs produits conformes aux normes des pays auxquels ils sont destin�s.  Ce laboratoire est situ� � Montr�al et constitue un quatri�me volet d�intervention.

La commercialisation, une nouvelle pr�occupation
Au cours des ann�es, le CRIQ est devenu propri�taire de brevets qu�il cherche � commercialiser.  Comme il ne s�agit pas d�un objectif strat�gique pour l�organisme, une soci�t� satellite a �t� constitu�e pour assurer cette fonction : Intellium technologies Inc, qui a commenc� ses activit�s en l�an 2000 en partenariat avec le Fonds de solidarit� des travailleurs du Qu�bec; le CRIQ d�tient 49 % des actions votantes.  Pour les trois prochaines ann�es, il s�est donn� comme objectif de c�der � Intellium trois technologies par an.

Le proc�d� de biofiltration Biosor est l�un des produits commercialis�s par Intellium; il s�agit d�un proc�d� enti�rement organique con�u au CRIQ pour le traitement des effluents liquides.  Le proc�d� a d�j� �t� appliqu� avec succ�s dans le traitement des lisiers de porc et de bovins dans plusieurs exploitations agricoles, au Qu�bec et en France; il est utilis� �galement dans le traitement des rejets industriels et des eaux us�es municipales.  Il a valu plusieurs prix aux entreprises qui l�ont adopt�, tant en raison de son caract�re novateur que pour sa contribution � la qualit� de l�environnement.  Depuis l�an 2000, la commercialisation du proc�d� en Europe est effectu�e sous licence par EuroBiosor; � partir de 2004, elle sera r�alis�e sous licence par Biosor Technologie, une entreprise de Qu�bec en cours de d�marrage

Un rouage essentiel du secteur manufacturier qu�b�cois
Depuis sa cr�ation, le CRIQ a fait affaire avec des milliers d�entreprises.  Sa contribution �conomique se mesure au succ�s des entreprises qu�b�coises sur les march�s nationaux et �trangers, � sa pr�sence active au sein des associations industrielles et � la satisfaction de ses clients qui se maintient � un niveau tr�s �lev�.


****INDICATEURS �CONOMIQUES

Le taux d�escompte
Le taux d�escompte de la Banque du Canada est pass� de 3,25 % � 3,00 %  au cours des quatre derniers mois de 2003.

Le taux de change
Le taux de change du dollar canadien par rapport au dollar am�ricain est pass� de 0,7132 $ US � 0,7738 $ US au cours des quatre derniers mois de 2003, soit une appr�ciation de 8,5 %.  Par rapport � l�euro, le dollar canadien a connu une �volution inverse : il est pass� de 0,6539 � � la fin d�ao�t 2003 � 0,6143 � � la fin de d�cembre 2003, soit une d�pr�ciation de 6,1 %.

Emplois cr��s
Selon les moyennes annuelles, un total net de 57 200 emplois ont �t� cr��s au Qu�bec en 2003, soit une augmentation de 1,6 %.  Il convient de rappeler qu�en 2002, 168 200 emplois avaient �t� cr��s.


****BIOCHEM PHARMA

En septembre 2003, la soci�t� britannique Shire annon�ait la fermeture des laboratoires qu�elle avait acquis de BioChem Pharma en 2001.  Cette annonce surprise a d�clench� une op�ration de sauvetage qui pourrait donner des r�sultats sous peu.  Les d�marches pour la relance de l�entreprise, engag�es au d�but d�octobre � l�initiative du Fonds de solidarit� des travailleurs du Qu�bec, ont abouti � une entente de principe portant sur la cr�ation de ViroChem.  Cette nouvelle entreprise de biotechnologie poursuivrait certaines des activit�s de recherche de Shire.  Elle disposerait d�un capital de 35 millions de dollars, dont 15 seraient fournis par Shire.  Les 20 millions restants proviendraient du Fonds de solidarit�, de la Caisse de d�p�t et placement du Qu�bec, de la Banque de d�veloppement du Canada, de Picchio Pharma, un fonds de capital de risque d�tenu par Power Corporation, et de Fran�ois Bellini, un des fondateurs de BioChem.  La direction de ViroChem serait assur�e par deux anciens cadres de BioChem Pharma.

Cette entente survient apr�s des n�gociations difficiles.  La direction de Shire a �t� au c�ur de ces n�gociations, en raison des conditions qui lui avaient �t� impos�es au moment de l�acquisition de BioChem Pharma en 2001.  Ces conditions n�ont jamais �t� rendues publiques, mais on croit savoir qu�elles comportaient certaines garanties portant sur le maintien d�un niveau minimum d�activit�s de recherche � Montr�al.  L�entente de principe pr�voit par ailleurs que ViroChem s�installerait dans les anciens laboratoires de BioChem � Laval qu�elle partagerait avec Neurochem, une entreprise de biotechnologie appartenant � Fran�ois Bellini.  L�entreprise pr�voit d�marrer avec 40 des 125 chercheurs qui �taient � l�emploi de Shire au moment de la fermeture.

Shire, un chef de file mondial sur les vaccins
Pour Shire, la d�cision de fermer ces laboratoires ne signifiait pas l�arr�t de son d�veloppement au Qu�bec.  D�s novembre 2003, elle annon�ait des investissements importants � sa division des vaccins de Qu�bec et la construction d�un nouveau centre mondial de recherche sur les vaccins � Laval, sur un terrain proche du laboratoire de BioChem.  L�agrandissement de ses installations au Qu�bec co�tera 48 millions et permettra d�ajouter une centaine d�emplois � l�effectif actuel.  Le centre de recherche sur les vaccins co�tera 28 millions; il emploiera une centaine de chercheurs, dont environ 50 seront transf�r�s du Centre hospitalier de l�Universit� Laval o� des recherches sont d�j� en cours.  Shire veut consolider sa position comme chef de file dans la production de vaccins au Canada; il fournit d�j� 75 % des doses de vaccins utilis�es en vertu d�un mandat de dix ans octroy� par le gouvernement canadien.  Le march� mondial des vaccins est par ailleurs en forte croissance et Shire croit �tre en mesure d�y faire sa place.


****INAUGURATION DE L�USINE INTERQUISA

Le Premier ministre Charest a proc�d� � l�inauguration, � la mi-novembre, de l�usine Interquisa dans l�est de Montr�al.  Construite au co�t de 700 millions, cette usine est propri�t� � 51 % d�Interquisa Canada, une filiale � part enti�re du groupe p�trolier et p�trochimique espagnol CEPSA; la Soci�t� g�n�rale de financement (SGF) d�tient le reste de la propri�t�.  L�usine produit depuis septembre de l�acide t�r�phtalique purifi� (ATP), une mati�re premi�re servant � la production de plastiques utilis�s notamment dans la fabrication de contenants pour les boissons gazeuses; l�ATP entre �galement dans la composition de r�sines de synth�se pour les peintures et les textiles.

L�usine est un �l�ment central de la "fili�re chimique", un des succ�s de la SGF, qui a contribu� � revitaliser le secteur industriel de l�est de Montr�al.  La fili�re comprend aussi l�usine Coastal; il s�agit d�un autre partenariat de la SGF, avec une entreprise am�ricaine cette fois, pour la production des mati�res premi�res utilis�es dans la fabrication de l�ATP.  En aval, des investissements sont �galement en cours notamment dans la construction d�une usine par PTT Poly Canada en vue de produire une nouvelle fibre textile � base d�ATP.

Une imposante d�l�gation espagnole assistait � l�inauguration de la nouvelle usine; elle comprenait les dirigeants d�Interquisa et de CEPSA et le ministre de l��conomie du gouvernement espagnol Rodrigo Rato.  La direction de CEPSA en a profit� pour rappeler que l�acc�s au march� am�ricain et la pr�sence d�un partenaire local comme la SGF avaient �t� les deux facteurs d�terminants dans la d�cision d�investir � Montr�al.


****PAPIER STADACONA CHANGE DE MAIN

Le millionnaire am�ricain Peter Brant a acquis l�usine de papier Stadacona, situ�e � Qu�bec, de son ancien propri�taire Enron; cette firme, dont on conna�t les difficult�s, avait achet� l�usine du groupe japonais Daishowa en 2001 seulement.

Peter Brant n�en est pas � sa premi�re exp�rience au Qu�bec ni dans l�industrie des p�tes et papiers.  En 1973 d�j� il avait acquis une machine � papier de F. F. Soucy, par l�entremise de la soci�t� de portefeuille Brant-Allen dont il �tait partenaire.  Dans le cas de Stadacona, Peter Brant sera le seul acqu�reur.  Cette usine qu�b�coise suscite chez lui un int�r�t particulier : sa formation d�historien l�a familiaris� avec l�histoire de la Nouvelle-France; aussi n�entend-t-il pas changer le nom de l�usine, car ce nom d�origine am�rindienne constitue un rappel de l�histoire de la ville de Qu�bec.


****COUCHE-TARD S'�TEND AUX �TATS-UNIS

La cha�ne de d�panneurs Alimentation Couche-Tard a compl�t� en d�cembre 2003 l�acquisition de la cha�ne am�ricaine Circle K.  Elle entend doubler ainsi son chiffre d�affaires et le nombre de ses points de service en Am�rique du Nord.  Son r�seau compte maintenant 4 675 magasins et affiche un chiffre d�affaires de 8,8 milliards de dollars, ce qui hisse la cha�ne qu�b�coise au quatri�me rang de ce secteur commercial.  Toutefois, elle reste encore loin d�avoir la taille de la cha�ne am�ricaine 7-Eleven qui occupe le premier rang avec un chiffre d�affaires de 44 milliards.

Cette transaction, de loin la plus importante dans l�histoire de l�entreprise, repr�sente pour Couche-Tard un d�fi que le pr�sident de l�entreprise, Alain Bouchard, ne cherche pas � minimiser.  Il se donne 18 mois pour r�aliser l�int�gration de ce r�seau, en tablant sur le mode de gestion qui a valu � l�entreprise sa r�ussite pass�e : une gestion d�centralis�e reposant sur une direction locale comp�tente.

Couche-Tard poss�dait d�j� 450 magasins aux �tats-Unis, acquis gr�ce deux transactions en 2002.  Les possibilit�s d�expansion aux �tats-Unis restent importantes dans la mesure o� la plupart de ces �tablissements  -  il y en aurait plus de 125 000  -  sont d�tenus par des compagnies p�troli�res et que celles-ci ont tendance � s�en d�faire pour am�liorer leur situation financi�re.  C�est d�ailleurs d�une cha�ne p�troli�re, Conoco Phillips, que Circle K a �t� acquise.

Des projets d�expansion
Les d�panneurs sont des commerces de voisinage, offrant principalement de la bi�re, du vin, des cigarettes et les produits d��picerie les plus courants; les heures d�ouverture varient de 16 � 24 heures par jour.  Leur d�veloppement, au cours des ann�es 1960 et 1970, a r�volutionn� le commerce de l�alimentation qui n�ouvrait en soir�e que le vendredi.

Couche-Tard pourrait �tre � l�origine d�une nouvelle �volution du secteur.  En effet, cette cha�ne a fait �galement l�acquisition, en 2003, des droits de franchise de la cha�ne de restauration rapide Dunkin� Donuts qu�elle entend introduire dans certains de ses magasins, pour en faire des lieux o� l�on pourra faire le plein d�essence, s�approvisionner en produits d�usage courant et prendre le petit d�jeuner, un repas l�ger ou un simple caf�.

Outre le march� am�ricain, Couche-Tard s�int�resse � l�Asie.  Circle K y poss�de pr�s de 4 000 points de vente exploit�s sous licence, dont 3000 au Japon.  Il s�agit, selon la direction, d�un march� en forte expansion, o� se trouve d�j� le principal concurrent de Couche-Tard aux �tats-Unis, 7-Eleven, implant� en Chine depuis trois ans.


****HYDRO-QU�BEC : UN NOUVEAU PR�SIDENT

Le ministre des Ressources naturelles, Sam Hamad, a annonc� � la mi-octobre la nomination d�Andr� Bourbeau comme pr�sident du conseil d�administration d�Hydro-Qu�bec.  Homme politique, le nouveau pr�sident a si�g� � l�Assembl�e nationale de 1981 � 2003; dans le gouvernement du Parti lib�ral du Qu�bec, de 1985 � 1994, il fut successivement ministre des Affaires municipales, ministre de la S�curit� du revenu et ministre des Finances.  La nomination du nouveau pr�sident survient quelques jours � peine apr�s la d�mission de Jacques Laurent, qui avait �t� nomm� � ce poste en 2001 par l�ancien gouvernement du Parti qu�b�cois