QU�BEC Info

HIVER 1998

Politique  �conomie   Soci�t�  Culture  International   Personnalit�s   �ducation 

 

 

POLITIQUE

Qu�bec-Canada : le d�bat constitutionnel

Lors du r�f�rendum sur l'avenir du Qu�bec, le 30 octobre 1995, les Qu�b�cois ont vot� massivement (une participation record de 93,48 % des �lecteurs) et d�cidaient par une tr�s faible majorit� (50,5 %) de rester au sein de la f�d�ration canadienne. Un tel r�sultat, on le con�oit, ne r�gle rien. Et depuis, le d�bat continue de multiples fa�ons.

Au Qu�bec, le prochain r�f�rendum ne peut avoir lieu qu'apr�s les prochaines �lections, la loi n'autorisant pas la tenue de deux r�f�rendums sur un m�me sujet au cours d'un m�me mandat �lectoral. Le gouvernement du Parti Qu�b�cois a donc donn� priorit� � la gestion des affaires publiques et particuli�rement � l'�limination du d�ficit.

� Ottawa et dans le reste du Canada, les r�sultats serr�s du r�f�rendum ont jet� la consternation. La politique du gouvernement du Canada � l'�gard de la question de l'ind�pendance du Qu�bec oscille entre ce qu'il est convenu d'appeler le plan A, la carotte, c�est-�-dire apporter au Canada, � sa Constitution et � son fonctionnement, des changements qui rallieraient le Qu�bec, et le plan B, le b�ton, soit de cr�er des obstacles � la s�paration du Qu�bec, en illustrer les inconv�nients pr�sum�s.

La d�claration de Calgary

Le plan A, r�cemment, a pris la forme de ce qu'il est convenu d'appeler la d�claration de Calgary. R�unis en cette ville du 13 au 15 septembre 1997, en l'absence du Qu�bec, les premiers ministres des neuf autres provinces ont con�u une br�ve d�claration qu'ils entendent faire adopter par les assembl�es l�gislatives de chaque province et par le parlement du Canada. Cette d�claration affirme "le caract�re unique de la soci�t� qu�b�coise", mais d�clare que "malgr� les caract�ristiques propres � chacune, toutes les provinces sont �gales". Il va sans dire qu'au Qu�bec, cette d�claration n'a pas impressionn� grand monde. Si, au Canada anglais, c'est faire un geste vers le Qu�bec que de le qualifier d'"unique" (tout en lui refusant le qualificatif de "distinct"), au Qu�bec on y voit une distance qui s'accro�t encore davantage par rapport � son affirmation d'�tre un peuple.

Le plan B, quant � lui, a �t� poursuivi avec plus de vigueur que jamais sur deux fronts : l'id�e de la partition du Qu�bec advenant sa s�paration du Canada, et celle de l'encadrement l�gal du processus d'acc�s � la souverainet� par un recours du gouvernement d'Ottawa � la Cour supr�me.

Le mouvement partitionniste

� la suite du r�f�rendum, les anglophones de Montr�al ont pris quelque temps � se ressaisir. Puis, encourag�s par le sophisme des repr�sentants du gouvernement f�d�ral � l'effet que "si le Canada est divisible, le Qu�bec l'est aussi", un mouvement partitionniste a pris forme. Il s'agit d'une minorit� qui s'est faite fortement entendre et qui a r�ussi � faire adopter, par les conseils de quelques villes anglophones de Montr�al et de l'ouest du Qu�bec, une r�solution demandant que leur ville continue � faire partie du Canada si le Qu�bec devient souverain. Il s'agit d'une r�solution purement symbolique puisque les villes n'ont aucun mandat en la mati�re et qu'elles sont des cr�atures du gouvernement du Qu�bec. De plus, fait-on remarquer � Qu�bec, selon la Constitution du Canada, les fronti�res du Qu�bec ne peuvent �tre modifi�es sans son consentement et, en droit international, l'uti possidetis juris reconna�t � un �tat les fronti�res qui �taient siennes avant d'acc�der � l'ind�pendance. � l'automne 1997, le mouvement semblait d'ailleurs en perte de vitesse, aucun parti au Qu�bec, m�me le plus f�d�raliste, n'appuyant une telle proposition. Le Premier ministre du Canada lui-m�me affirmait en mai dernier : "Nous sommes contre toute partition".

Le recours � la Cour supr�me

En septembre 1996, le gouvernement du Canada demandait � la Cour supr�me de statuer sur une �ventuelle d�claration de souverainet� du Qu�bec. Il pose essentiellement trois questions � la cour : (1) le Qu�bec a-t-il le droit, en vertu des lois canadiennes, de d�clarer unilat�ralement sa souverainet� ? (2) le Qu�bec a-t-il ce droit en vertu du droit international ? (3) si les deux ordres de droit ne concordent pas, lequel doit avoir pr�s�ance ?

Le gouvernement du Canada souhaitait �tre entendu par la Cour supr�me avant l'�t� 1997, mais la Cour n'entend pas se faire dicter son agenda et, de plus, diverses circonstances ont ajout� d�lai par dessus d�lai de sorte que les audiences, qui ont d'abord �t� repouss�es � d�cembre 1997, n'ont pas encore eu lieu en ce d�but de 1998. Le gouvernement du Qu�bec, quant � lui, maintient qu'il s'agit d'une question politique dont la Cour supr�me ne devrait pas se saisir. Il appartient au peuple d'en d�cider. Le Qu�bec ne se pr�sentera donc pas devant la Cour qui a d�cid� de nommer un amicus curiae, Me Andr� Joli-Coeur, pour d�battre de la question du point de vue souverainiste.

Pendant ce temps, au Qu�bec, les finances publiques sont en bonne voie d'�tre redress�es. Il s'agit, pour le Premier ministre Lucien Bouchard, d'une condition pr�alable � la tenue avec succ�s d'un r�f�rendum sur la souverainet� du Qu�bec. Les prochaines �lections doivent avoir lieu au plus tard le 12 septembre 1999, soit cinq ans apr�s la derni�re �lection. Selon l'opinion la plus r�pandue, les �lections auront lieu au cours de l'ann�e 1998, ouvrant ainsi la voie au prochain r�f�rendum.

�CONOMIE

L'�conomie conna�t une nette reprise

C'est en ces termes que Bernard Landry, Vice-premier ministre et ministre d'�tat de l'�conomie et des Finances, qualifiait l'�tat de l'�conomie du Qu�bec lors de son bilan annuel d'automne, le 20 octobre dernier. Les bilans de fin d'ann�e et les pr�visions pour 1998 que viennent de faire les �conomistes et organismes divers � l'occasion du premier de l'an confirment l'optimisme du ministre. La croissance du produit int�rieur, celle de l'emploi, de la demande int�rieure, des exportations et des investissements sont au rendez-vous. Et l'�limination compl�te du d�ficit budg�taire du Gouvernement est en vue. L'objectif sera atteint au cours de l'exercice 1999-2000.

Pour l'ann�e 1997, le produit int�rieur brut (PIB) a cru de 2,5 % comparativement � 1,1 % en 1996. Alors qu'en 1996 seulement 8500 emplois avaient �t� cr��s, en 1997, 46 000 l'ont �t�, faisant recul� le ch�mage de 12,7 % � 10,4 %. La demande int�rieure, stagnante depuis plus de deux ans, s'est enfin manifest�e : les ventes au d�tail ont augment� de 10 %, la construction r�sidentielle est � la hausse dans la plupart des centres urbains, surtout dans la r�gion de Montr�al (50 %), et les investissements industriels ont cru de 13 % .

Les exportations comptent pour beaucoup dans l'�conomie du Qu�bec : 55 % des biens et services qui y sont produits partent � l�ext�rieur. Au cours des neuf premiers mois de 1997, les exportations se sont chiffr�es � 38 milliards $, en hausse de 7,5 % par rapport � 1996. Les leaders sont les avions, le bois d'oeuvre, les automobiles, le papier journal, l'aluminium et le mat�riel de t�l�communications. Les importations �taient en hausse elles aussi, atteignant 33,5 milliards $. Les d�penses d'investissement ont �t� de 26,9 milliards $ en 1997, une hausse de 4,8 % sur 1996.

Les pr�visions faites pour 1998 annoncent toutes une croissance accrue, qu'il s'agisse de celles de la Caisse de d�p�t et de placement, du Mouvement Desjardins ou de la Banque de Montr�al. Le PIB doit cro�tre de plus de 3 % et la cr�ation d'emplois d�passer les 60 000. Les investissements seront encore � la hausse si l'on en croit les importants projets annonc�s par plusieurs entreprises.

D'autres aspects de l'�conomie qu�b�coise m�ritent �galement consid�ration. Par exemple, les relations de travail ont �t� tr�s bonnes. En 1997, le Qu�bec a connu seulement 88 arr�ts de travail pour un total de 300 000 jours de travail perdus. L'ann�e s'est m�me termin�e sur une entente plut�t surprenante. � Isle-Maligne, au Lac-Saint-Jean, l'aluminerie de la compagnie Alcan et son syndicat ont convenu d'exclure toute gr�ve et tout lock-out pour les 18 prochaines ann�es ! La paix syndicale-patronale est assur�e jusqu'en l'an 2016. Un autre secteur original de l'�conomie qu�b�coise, c'est celui de l'�conomie sociale qui a acquis son statut officiel lors du Sommet sur l'�conomie et l'emploi d'octobre 1996. Au cours de l'ann�e 1997, 1000 emplois y ont �t� cr��s. C'est un bon d�but.

Ces progr�s de l'�conomie qu�b�coise se sont r�alis�s dans des conditions qui n'�taient pourtant pas toutes id�ales. La lutte au d�ficit a engendr�, en 1997, une importante contraction de la fonction publique et des coupures draconiennes entre autres dans les budgets de l'�ducation et de la sant�. Ces facteurs ont ralenti l'�conomie. Mais la population qu�b�coise qui, ces derni�res ann�es, a eu � souffrir des faiblesses de l'�conomie peut envisager l'avenir avec optimisme.

Gros investissements au Qu�bec

Alcan � Alma : 2 milliards $

Le 6 janvier, la compagnie Alcan rendait public son projet de construire � Alma, au Lac-Saint-Jean, une usine d'une valeur de pr�s de 2 milliards $. Cela en fera le plus important investissement priv� de l'histoire du Qu�bec. L'annonce en a �t� faite peu apr�s qu'Alcan eut obtenu du gouvernement du Qu�bec, le 10 d�cembre dernier, l'autorisation environnementale requise ainsi que la confirmation du contrat d'approvisionnement d'�lectricit� qu'elle a n�goci� avec Hydro-Qu�bec. Les travaux doivent commencer ce printemps m�me et l'usine doit �tre op�rationnelle au cours de l'ann�e 2001. Sa capacit� de production d'aluminium de premi�re fusion sera de 370 000 tonnes par ann�e et quelque 625 employ�s y travailleront.

Noranda � Asbestos : 720 millions $
Au tout d�but de novembre, la compagnie Noranda a fait l'annonce de la construction � Asbestos, dans la r�gion de l'amiante, de l'usine de magn�sium M�tallurgie Magnola. Elle produira du magn�sium � partir des r�sidus d'amiante qui en contiennent 25 %. Les travaux de construction commenceront en 1998 pour que l'usine soit en op�ration en l'an 2000. Elle n�cessitera 720 M$ d'investissement et emploiera 350 personnes. Sa capacit� annuelle de production sera de 58 000 tonnes de magn�sium mais pourra ensuite �tre doubl�e.

Nortel � Ville Saint-Laurent : 270 millions $
� la mi-septembre, Nortel annon�ait un investissement de 270 M$ � Ville Saint-Laurent sur l'�le de Montr�al. Son centre de d�veloppement de r�seaux optiques sera agrandi afin d'ajouter 1000 personnes aux 2200 qui y travaillent d�j�. Nortel veut �tre en mesure de r�pondre, entre autres, � la demande de dispositifs de transmission � large bande qu�Internet utilise largement.

Investissements �nerg�tiques
Hydro-Qu�bec construit actuellement le barrage SM-3, sur la rivi�re Sainte-Marguerite, un investissement de 2,1 milliards $. La construction sera compl�t�e en 2001. Hydro-Qu�bec proc�de �galement � des travaux de r�novation, au co�t de 766 millions $, � la centrale Beauharnois de Melocheville. La fin de ces travaux est pr�vue pour 1999.


Indicateurs �conomiques

La valeur du dollar canadien en devises am�ricaines a diminu� � 0.6948 $US � la fin de d�cembre 1997. Il �tait � 0.7176 $US � la fin du mois d'ao�t 1997. Il faut remonter � 1985 pour retrouver un tel plancher. Le sommet des quatre derniers mois de 1997 fut de 0.7286 $US. La diminution survenue en fin d'ann�e s'inscrit dans le contexte de l'importante d�pr�ciation des monnaies asiatiques dont les taux de change �taient fixes et du statut de valeur-refuge quia caract�ris� alors le dollar am�ricain.

Le taux d'escompte de la Banque du Canada s'est accru d'un point de pourcentage au cours des quatre derniers mois de 1997, passant de 3,5 % � 4,5 %.

Par rapport � la moyenne de 1996, 46 000 emplois ont �t� cr��s en 1997 dans l'�conomie qu�b�coise. En 1996, les emplois cr��s avaient �t� de 8500.

�quit� salariale pour les femmes du Qu�bec

La Loi sur l'�quit� salariale est entr�e en vigueur le 21 novembre 1997. Un an auparavant, elle avait �t� vot�e � l'unanimit� par l'Assembl�e nationale. Les entreprises vis�es par la loi, celles qui embauchent dix personnes ou plus, devront, au cours des quatre prochaines ann�es, d�terminer les ajustements requis pour atteindre l'�quit� salariale. Elles disposent de quatre ann�es additionnelles pour payer effectivement les salaires convenus. Les mouvements f�ministes et sociaux r�clament depuis longtemps l'application du principe � travail �gal, salaire �gal. Une importante �tape vers la r�alisation de ce voeu vient d'�tre franchie.


Les employ�s � pourboire passent � la caisse

L'objectif d'assainissement des d�penses publiques s'est traduit au d�part par la r�duction des d�penses gouvernementales. Il n'a pas pour autant �pargn� d'autre domaines ou groupes de la soci�t� dont les revenus sont facilement dissimul�s lorsque vient le temps de produire le rapport d'imp�t.

Parmi ceux-l�, le domaine de l'h�tellerie et de la restauration o� travaillent quelque 200 000 employ�s � pourboire et dont les revenus n'ont jamais �t� syst�matiquement d�clar�s � l'imp�t. Cette omission repr�sente un manque � gagner que le gouvernement �value � environ 35 millions $ par ann�e au seul titre de l'imp�t des particuliers.

Dans son budget du printemps 1997, le ministre des Finances annon�ait aux propri�taires de restaurants qu'ils avaient jusqu'au 1er janvier 1998 pour conclure une entente avec leurs employ�s, afin d'�tablir le montant des pourboires qu'ils ont re�us. En contrepartie, la mesure allait rendre ces employ�s admissibles � des avantages sociaux : r�gie des rentes, sant� et s�curit� au travail, de m�me qu'au programme f�d�ral d'assurance-emploi.

La vive r�action des restaurateurs qui se disaient devenir des percepteurs d'imp�t et celle des employ�s qui se voyaient assujettis � de complexes transactions administratives ont amen� le ministre � all�ger la mesure en exigeant que chaque employ� remette plut�t 20 % de ses pourboires � l'employeur, pour retenues fiscales. Cette exigence �tait conforme � celle du gouvernement f�d�ral, de qui rel�ve l'application de l'assurance-emploi. � d�faut de cette remise, les employ�s se verraient appliquer une cotisation fix�e � 8 % des ventes de leur patron.

Le braquage des travailleurs s'est alors att�nu� devant les avantages en contrepartie que proposait la mesure. Celui des patrons est demeur�, ceux-ci arguant sa lourdeur administrative. Mais il y a plus. Outre le manque � gagner sur les imp�ts des particuliers, le gouvernement �value � 385 millions $ par ann�e les revenus non d�clar�s des restaurateurs et des h�teliers, ce que la nouvelle mesure pourrait mettre � jour.

Fin novembre, revirement de situation. R�pondant aux demandes des restaurateurs, le minist�re f�d�ral n'exigeait plus le versement en esp�ces sonnantes du 20 % des pourboires re�us mais une d�claration volontaire �quivalant � ce montant ou � 8 % des ventes de l'�tablissement. Cette proc�dure �tait conforme � ce que le Qu�bec avait d�j� demand�. L'accord s�est alors conclu et le tout est entr� en vigueur le 1er janvier 1998.

Hydro-Qu�bec a d'ambitieux projets

Plan strat�gique 1998-2002

En octobre 1997, soit un an apr�s son arriv�e � la t�te d'Hydro-Qu�bec, Andr� Caill� rendait public son plan strat�gique 1998-2002. Ce plan pr�voit une croissance des ventes de 23 % (22 TWh de plus qu'aujourd'hui) et des investissements de 13 milliards $. Au premier mai 1998, les tarifs d'�lectricit� seront augment�s en fonction de l'inflation, soit d'environ 1,8 %, et seront gel�s par la suite jusqu'en avril 2002. Sur cette base, Hydro-Qu�bec pr�voit faire passer son b�n�fice net de 760 millions $ en 1997 � 1,85 milliard $ en 2002 et, au cours de cette p�riode, verser des dividendes de 3,7 milliards $ au gouvernement du Qu�bec, son unique actionnaire. Il va sans dire qu'� court terme au moins, l'ex�cution de ce plan sera affect�e par la temp�te de pluie vergla�ante qui a afflig�e le Qu�bec au d�but de janvier.

Le plan strat�gique d'Hydro-Qu�bec consacre l'orientation commerciale de la Soci�t�. Les projets de d�veloppement seront nombreux et poursuivis sur tous les plans � trois conditions : qu'ils respectent les normes environnementales, qu'ils soient rentables et qu'ils soient localement et socialement acceptables. Le co�t de production d'�lectricit� d'Hydro-Qu�bec est des plus bas, se situant � moins de 3� par kW, un avantage dont Hydro-Qu�bec entend tirer pleinement partie, tout en contribuant � r�duire, chez nos voisins aussi, les �missions de gaz � effet de serre.

Hydro-Qu�bec hors Qu�bec

La pr�sence ext�rieure d'Hydro-Qu�bec s'articule selon deux march�s bien distincts, celui le plus proche o� elle peut exporter son �lectricit�, le nord-est de l'Am�rique du Nord, et celui plus �loign� o� il s'agit d'exporter son savoir-faire et d'�tablir des partenariats.

En novembre 1997, Hydro-Qu�bec a obtenu de la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) des �tats-Unis l'autorisation d'y vendre, au prix du march�, de l'�lectricit� en gros. La Soci�t� pourra ainsi mieux profiter des conditions du march� am�ricain. Auparavant, Hydro-Qu�bec devait vendre � des interm�diaires am�ricains et ne pouvait livrer son �nergie qu'� sa fronti�re.

Par ailleurs, Trans�nergie, sa nouvelle division autonome, s'occupe exclusivement du transport d'�nergie, aussi bien sa propre �nergie que celle de clients �ventuels. En septembre, Trans�nergie signait un contrat avec la Vermont Public Power Supply Authority pour l'utilisation des lignes de transport qu�b�coises. Hydro-Qu�bec, mettant � contribution ses immenses r�servoirs hydro-�lectriques, a aussi sign� un contrat de stockage d'�nergie pour un an avec Constellation Power Source, du Michigan. Il en avait pr�c�demment sign� un semblable avec la Soci�t� de la province voisine, Ontario Hydro.

Au-del� de l'Am�rique du Nord, c'est Hydro-Qu�bec International (HQI) qui d�veloppera les march�s mondiaux. HQI met l'expertise d'Hydro-Qu�bec � la disposition des pays qui doivent augmenter leur capacit� de production d'�lectricit�. HQI favorise aussi le d�veloppement de partenariats et dispose, pour les cinq prochaines ann�es, d'une capacit� d'investissement de l'ordre de 1,2 milliard $.

C'est dans cette perspective que, fin septembre, HQI et Gaz de France annon�aient la cr�ation d'une coentreprise, la Multinationale de l'�lectricit� et du Gaz (MEG International), d�tenue � parts �gales par les deux partenaires. Peu apr�s cette annonce, MEG International s'associait � Combustibles Ecologicos Mexicanos pour convertir, dans un premier temps, mille autobus au gaz naturel et exploiter des stations-service dans la ville de Mexico.

Les produits de haute technologie

Gr�ce surtout � son Institut de recherche en �lectricit� du Qu�bec (IR�Q), Hydro-Qu�bec a d�velopp� de nombreuses technologies de pointe concernant la production, le transport et la distribution de l'�lectricit� ainsi que son utilisation. � la mi-d�cembre , Hydro-Qu�bec pr�sentait une de ces technologies au Symposium international sur les v�hicules �lectriques (EVS14) qui se tenait � Orlando, en Floride, celle des accumulateurs � �lectrolyte polym�re, la pile ACEP. Si cette pile r�volutionnaire a �t� mise au point par Argo-Tech, une filiale d'Hydro-Qu�bec, on peut y voir une collaboration internationale. Michel Gauthier de l'IR�Q est l'initiateur et le responsable de ce projet, Michel Armand du CNRS-France est l'inventeur du concept litium-polym�re mis en oeuvre dans cette pile et l'USABC (United States Advanced Battery Consortium qui regroupe Ford, GM et Chrysler) a investi dans ce projet et s'appr�te � en effectuer les tests sur v�hicules avec l'Electric Power Research Institute de Californie.

Autre technologie de pointe dont il a d�j� �t� question, le moteur-roue. La r�orientation du projet il y a deux ans l'avait grandement ralenti. Mais il est de nouveau... en route. Il s'agit v�ritablement d'un moteur �lectrique � l'int�rieur des deux roues avant ou des quatre roues d'une automobile, un chef-d'oeuvre de miniaturisation. Concept r�volutionnaire qui est d�j� op�rationnel sur prototype. Pour en d�velopper une version commerciale, Hydro-Qu�bec, en partenariat avec Sofinov, la Soci�t� g�n�rale de financement (SGF) et le Fonds de solidarit� de la FTQ, a cr��, en d�cembre 1997, la soci�t� M4 qui est � la recherche de partenaires internationaux pour franchir l'ultime �tape dont le co�t pourrait s'�lever � 2 milliards $.

Bombardier : avions, wagons et v�hicules de loisir

Le groupe Bombardier de Montr�al, dont les usines sont r�parties dans neuf pays, s'illustre d'abord par ses avions. En aviation civile, il est le troisi�me au monde, apr�s Airbus et Boeing. L'automne n'a pas manqu� d'apporter son lot de commandes :
- SAS Commuter de Copenhague : 15 Dash 8, s�rie 400 (488 M$)
- Horizon Air de Seattle : 10 Dash 8, s�rie 200 (170 M$)
- Comair de Cincinnati : 12 Regional Jets (354 M$)
- Atlantic Coast Airlines : 6 Regional Jets (177 M$)
- Midway Airlines, Durham, North Carolina : 10 Regional Jets (288 M$)
- China United Airlines de P�kin : 5 Regional Jets (155 M$)
- Maersk Air de Birmingham, Grande-Bretagne : 3 Regional Jets
- Brit Air de Morlaix, France : 2 Regional Jets (60 M$)
- Great China Airlines de Ta�wan : 2 Dash 8, s�rie 300 (38 M$)

Par ailleurs, le Global Express, un avion priv� longue distance est en production. Vendu � pr�s de 38 M$US, il commencera � �tre livr� en mai 1998. D�s septembre dernier, son carnet de commandes �tait de 68 appareils. Il s'agit d'un avion fabriqu� internationalement : Mitsubishi au Japon fabrique les ailes, BMW-Rolls Royce en Allemagne construit les moteurs, Shorts en Irlande fournit le fuselage tandis que les usines de Bombardier � Montr�al fabriquent la cabine de pilotage et ex�cutent la finition int�rieure.

Le secteur du transport en commun, o� Bombardier occupe le quatri�me rang mondial, n'est pas en reste. � la fin de septembre 1997, la MTA Metro-North Railroad de New York commandait 50 voitures de train de banlieue pour pr�s de 60 M$US. En novembre, la r�gie des transports de la Norv�ge commandait 11 rames automotrices de 2 voitures pour 54 M$CAN. Au d�but de novembre, Bombardier s'est port� acqu�reur de la Deutsche Waggonbau AG (DWA) dont les cinq usines s'ajoutent, en Allemagne, � celle que Bombardier poss�de d�j� � Aix-la-Chapelle. C'est aussi en novembre que Bombardier annon�ait une entente avec Power Corporation et une soci�t� d'�tat de la Chine, la Locomotive Strock Industrie Corporation (LORIC), pour y fabriquer, dans la province de Shandong, des wagons de chemin de fer pour passagers.

Bombardier s'int�resse aussi aux loisirs. Ses premiers VTT, petits v�hicules tout terrain, arriveront sur le march� au printemps et se vendront environ 6000 $. Au d�but, la production sera de 40 000 unit�s par ann�e. En plus, Bombardier a con�u une motoneige pour enfants de 6 � 12 ans, la Mini Z, qui se d�taille 2000 $ et roule � 13 km/h.

�DUCATION

Nouvelle politique �ducative : l�accent sur l�essentiel

Le 30 septembre 1997, Pauline Marois, ministre de l'�ducation, a rendu public son �nonc� de politique �ducative intitul� : L'�cole, tout un programme. Les orientations qu'on y trouve constituent l'aboutissement d'une longue r�flexion aliment�e notamment par les travaux de la Commission des �tats g�n�raux sur l'�ducation et ceux du Groupe de travail sur la r�forme du curriculum.

D�sormais, l'accent sera mis sur l'essentiel. Des �l�ments accessoires qui s'�taient ajout�s au fil des ans seront �vacu�s des programmes d'�tudes de mani�re � laisser plus d'espace aux apprentissages dans les disciplines de base : langue maternelle et langue seconde, math�matiques, histoire, arts et sciences. L'acquisition de savoirs fondamentaux dans ces disciplines ira de pair avec le d�veloppement de comp�tences pr�sentes dans l'ensemble des activit�s �ducatives : m�thode de travail, habilet�s intellectuelles, aptitudes et comportements relatifs � la vie personnelle et sociale de l'�l�ve. De m�me, la ma�trise de la langue sera une pr�occupation commune � toutes les disciplines et � tout le personnel enseignant.

Les contenus d'enseignement, dans toutes les disciplines, feront l'objet d'un enrichissement culturel; l'�l�ve doit �tre pr�par� � s'adapter au renouvellement rapide des connaissances. Un souci de plus grande rigueur r�gira l'encadrement scolaire et caract�risera tous les �l�ments du curriculum : contenus des programmes, modes d'�valuation, mat�riel didiactique, etc. Le parcours que constitue l'enseignement obligatoire comprendra deux �tapes : une formation de base commune, de la premi�re ann�e du primaire � la fin du premier cycle du secondaire; une formation diversifi�e, au second cycle du secondaire. L'implantation de ce nouveau curriculum se fera sur plusieurs ann�es et sera achev�e en 2003 au primaire et en 2006 au secondaire.

Au primaire, la scolarit� sera am�nag�e en trois cycles de deux ans afin de mieux r�partir les contenus de formation, de favoriser la constitution d'�quipes d'enseignants et de diminuer le redoublement des �l�ves. Le temps consacr� � la langue d'enseignement et aux math�matiques sera accru. L'apprentissage de l'anglais, de l'histoire et de la g�ographie d�butera en troisi�me ann�e. L'enseignement des arts demeurera obligatoire d�s la premi�re ann�e et sera ax� principalement sur la musique et les arts plastiques. Certaines mati�res seront int�gr�es, comme l'�ducation � la sant� et l'�ducation physique, l'�ducation � la citoyennet� et l'histoire, l'initiation � la technologie et les sciences.

Au secondaire, la r�duction du nombre de mati�res enseign�es et l'accroissement du temps consacr� aux mati�res de base devraient favoriser un encadrement plus personnalis� des �l�ves.

Le premier cycle, d'une dur�e de trois ans, dispensera une formation de base commune et sera donc uniforme pour tous les �l�ves. Comme au primaire, le temps consacr� au fran�ais, aux math�matiques et � l'histoire sera accru. Une nouvelle s�quence de cours de sciences incluant l'enseignement de la technologie sera introduite d�s la premi�re ann�e. L'enseignement d'une troisi�me langue, � titre de cours � option, commencera en troisi�me ann�e; il pourra �tre avanc� � la premi�re ou � la deuxi�me ann�e pour les �l�ves ma�trisant d�j� la langue seconde. En troisi�me ann�e, l'�l�ve pourra choisir des cours � option dans deux des quatre domaines suivants: arts, technologie, langues, programme d'�tablissement.

Le deuxi�me cycle du secondaire, d'une dur�e de deux ans, permettra une plus grande diversit� dans les cheminements. Le temps consacr� aux mati�res � option occupera en effet le tiers du total des heures de cours, ce qui permettra aux �l�ves qui le d�sirent d'acqu�rir une premi�re qualification professionnelle. Chaque ann�e, l'�l�ve devra choisir ses cours � option dans deux domaines au plus. Des programmes diff�renci�s, c'est-�-dire comportant plus d'un niveau de difficult�, seront introduits en fran�ais et en anglais, � l'instar de ceux qui existent d�j� en math�matiques et en sciences. Enfin, le cours d'�ducation �conomique dispens� en cinqui�me secondaire sera remplac� par un nouveau cours qui int�grera les notions d'�conomie � la g�ographie et � l'histoire du monde contemporain.

L'�nonc� de politique comporte �galement diverses dispositions relatives � l'�valuation des �l�ves, aux conditions d'obtention du dipl�me d'�tudes secondaires, au mat�riel didactique ainsi qu'� la formation initiale et continue du personnel enseignant. Il pr�voit aussi la cr�ation d'une Commission des programmes d'�tudes qui conduira une r�flexion permanente sur le curriculum.

N.B. On peut obtenir plus de renseignements sur la r�forme de l'�ducation en consultant le site Internet du minist�re de l'�ducation � l'adresse suivante:
https://www.meq.gouv.qc.ca

Les commissions scolaires linguistiques ont le feu vert

Le Qu�bec peut aller de l'avant avec son projet de cr�er des commissions scolaires linguistiques pour remplacer les commissions actuelles fond�es sur le crit�re religieux. La Chambre des Communes et le S�nat canadiens ont approuv�, en d�cembre 1997, l'amendement demand� par le Qu�bec � l'article 93 de la Constitution. En supprimant le caract�re confessionnel obligatoire des commissions scolaires des villes de Montr�al et de Qu�bec, cet amendement l�ve le dernier emp�chement � l'�tablissement des nouvelles structures scolaires et celles-ci seront progressivement mises en place au cours de l'ann�e 1998.

INTERNATIONAL

Le premier ministre Bouchard en France

� l'issue d�une mission �conomique de quatre jours en France, d�but octobre, le Premier ministre Lucien Bouchard a d�clar� que les objectifs avaient �t� largement atteints. Il a mentionn� notamment que, sur le plan politique, la France avait clairement r�it�r� qu'elle "accompagnera le Qu�bec dans ses choix". La dimension politique de cette mission �conomique a d'ailleurs retenu l'attention des m�dias qu�b�cois.

Sur le plan culturel, l'annonce du Printemps du Qu�bec et la signature de nombreuses ententes, en particulier dans le domaine de la production t�l�visuelle, "sont des signes de la vitalit� et de la modernit�" de la relation franco-qu�b�coise, a �galement mentionn� le Premier ministre. Ainsi, d'avril � juin 1999, avec la collaboration de Robert Lepage, le Printemps du Qu�bec fera conna�tre les dimensions les plus marquantes de la culture qu�b�coise et proposera au public fran�ais plusieurs activit�s de nature �conomique, scientifique et technologique qui illustreront le dynamisme du Qu�bec.

Au plan �conomique, pas moins d'une cinquantaine d'accords de partenariat ont �t� sign�s entre des entreprises fran�aises et qu�b�coises, auxquels on doit ajouter des alliances strat�giques et des investissements convenus entre des soci�t�s et des organismes fran�ais et qu�b�cois - un grand total de plus de 200 millions $. Les principaux secteurs repr�sent�s sont les technologies de l'information, le mat�riel m�dical, l'�nergie, les biotechnologies, l'environnement et la construction, qu'il s'agisse de commercialisation, de transfert de technologies, d'�tudes ou de recherches. Les alliances strat�giques et les investissements concernent Hydro-Qu�bec International et Gaz de France (cr�ation de MEG International, bas�e � Montr�al), la Caisse de d�p�t et placement du Qu�bec (CDPQ) et Axa Asset Management (cr�ation d'un fonds de capital de risque de 135 millions $), Sofinov - filiale de la CDPQ - et Biovector Therapeutics S.A. On a de plus annonc� que la soci�t� fran�aise Gem Plus, leader mondial en mati�re de cartes intelligentes (cartes � puces), �tablira � Montr�al un centre de recherche et de d�vloppement. Il s�agit, sur trois ans, d�un investissement de 28 milllions $.

Mission Qu�bec en Chine

Le Premier ministre Lucien Bouchard a dirig� en Chine, du 1er au 12 novembre dernier, la plus importante mission commerciale jamais organis�e par le Qu�bec. La mission s'est rendue � Beijing, � Shanghai et dans quelques autres villes, notamment � Shenyang et � Dalian, au Liaoning. Plus de 200 repr�sentants qu�b�cois du monde des affaires, de la culture, de l'�ducation et du gouvernement ont particip�, avec quelque 1400 repr�sentants d'entreprises et d'institutions chinoises, � diverses activit�s, notamment des s�minaires d'information, des s�ances de maillage d'entreprises, des visites industrielles et des rencontres avec des d�cideurs chinois.

C'est dans le secteur de l'�nergie et de l'ing�nierie que les r�sultats ont �t� les plus significatifs, avec 75 % des quelque 1,19 milliard $ que repr�sentent les ententes et les contrats sign�s. On estime � 425 millions $ les retomb�es directes de cette mission, qui a connu des perc�es importantes dans les secteurs des t�l�communications et des technologies de l'information, de l'agroalimentaire, de la construction, des transports, de la culture et de l'�ducation.

Mission Qu�bec a �galement permis � quelques fleurons de la culture qu�b�coise d'y trouver leur compte, en obtenant, sinon des contrats fermes, du moins les indispensables contacts politiques et institutionnels n�cessaires pour faire des affaires dans un pays fortement hi�rarchis�. On pense au Cirque du Soleil, � l'Orchestre symphonique de Montr�al, au Mus�e de la civilisation et au milieu de la danse.

Sur le plan institutionnel, le Premier ministre a eu l'occasion de s'entretenir avec le Vice-premier ministre de Chine, Jiang Chunyun, plusieurs ministres du gouvernement chinois, et les maires de Dalian et de Shanghai. Divers m�canismes de coop�ration ont �t� convenus avec ces personnalit�s. Lucien Bouchard a �galement annonc� que le Qu�bec augmenterait bient�t � quatre le nombre de ses repr�sentants sur le territoire chinois.

Mission commerciale

Trente-cinq entreprises et institutions financi�res ont particip�, en septembre, � la mission commerciale en Argentine et au P�rou, dirig�e par le Vice-premier ministre Bernard Landry. � l'occasion de cette mission, celui-ci a pu s'adresser au World Economic Forum du Mercosur, � Sao Paulo. Cette mission s'est traduite par la concr�tisation de contrats totalisant 4,5 millions $ et la signature d'ententes de coop�ration.

Succ�s de la Conf�rence parlementaire des Am�riques

Du 18 au 21 septembre dernier, la ville de Qu�bec �tait l'h�te de la premi�re rencontre interparlementaire de l'histoire des Am�riques. Deux cents assembl�es parlementaires y avaient d�l�gu� 400 d�put�s, s�nateurs et autres �lus, repr�sentant 27 des 35 pays des trois Am�riques. Quelque 300 observateurs de divers horizons �taient aussi pr�sents. Jean-Pierre Charbonneau, pr�sident de l'Assembl�e nationale du Qu�bec, pr�sidait ces assises.

La Conf�rence avait pour th�me Vers les Am�riques de 2005 : d�mocratie, d�veloppement et prosp�rit�. Les travaux et discussions se sont d�roul�s dans les quatre langues officielles des participants : le fran�ais, l'anglais, l'espagnol et le portugais. La D�claration finale comprend une vingtaine de r�solutions touchant la d�mocratie, les droits de la personne, le libre-�change et l'emploi, l'�ducation et la formation, la protection sociale et les politiques de sant�, les cultures, les langues et les communications ainsi que le d�veloppement durable.

Dans un discours d'ouverture �mouvant, l'ancien pr�sident du Costa Rica et Prix Nobel de la paix 1987, Oscar Arias S�nchez, a profit� de la tribune pour r�p�ter son message : il est temps de donner plus d'importance aux gens qu'aux armes. Par ailleurs, � l'invitation des femmes parlementaires du Qu�bec, les femmes parlementaires des Am�riques ont convenu unanimement de se constituer en un r�seau, dont l'une des pr�occupations sera de favoriser une meilleure r�partition de la richesse.

La Conf�rence parlementaire des Am�riques se r�unira une deuxi�me fois en 1999. D'ici l�, un comit� de suivi, dont Jean-Pierre Charbonneau est membre d'office, se r�unira au Chili en avril afin d'assurer la permanence de ce forum.

Le MRI sur Internet

Le nouveau site du minist�re des Relations internationales,
http//www.mri.gouv.qc.ca, un site trilingue (fran�ais, anglais et espagnol), propose sept entr�es :
un profil du Qu�bec : histoire, milieu de vie, soci�t�, �conomie
des renseignements pratiques : immigration, �tudes au Qu�bec, consulats et ambassades
faire des affaires au Qu�bec : pourquoi choisir le Qu�bec ? qui peut vous aider ?
la culture : litt�rature, arts visuels, cin�ma, musique, th��tre, architecture, design, danse
la biblioth�que : �tudes, documents, articles et dossiers, bibliographie, relations universitaires
le minist�re : le ministre, mandat, activit� internationale, communiqu�s, allocutions
le Qu�bec dans le monde

Le nouveau site offre aussi la salle des nouvelles, avec, chaque semaine, des articles de la presse qu�b�coise traduits en anglais.

On peut �galement s'informer sur les diverses facettes de l'�ducation au Qu�bec (en fran�ais, en espagnol ou en portugais) sur le tout nouveau site �duQu�bec dont l'adresse est:
https://www.eduquebec.gouv.qc.ca

SOCI�T�

Le verglas ravage le sud-ouest du Qu�bec : plus d'un million de foyers priv�s d'�lectricit�

En d�but d'ann�e, le Qu�bec a connu la pire temp�te de verglas de son histoire. La pluie vergla�ante n'a cess� de s'abattre sur la r�gion la plus peupl�e du 5 au 9 janvier. La glace s'est ainsi accumul�e dans les rues et sur les trottoirs, sur les maisons et sur les voitures, et surtout, sur les arbres et les fils �lectriques dans des proportions inimaginables. Des fils �lectriques �taient recouverts d'un manchon de glace d'un rayon de 10 � 15 cm ! Quelque 24 000 poteaux ainsi que 320 pyl�nes soutenant ces fils se sont �cras�s sous le poids de la glace et des branches d'arbres qui s'affaissaient. La r�gion du sud-ouest du Qu�bec, comprenant le Montr�al m�tropolitain et allant de l'Outaouais jusqu'� l'Estrie, a �t� priv�e d'�lectricit�. Le syst�me de distribution du courant �lectrique a �t� gravement endommag� et le syst�me d'alimentation d'Hydro-Qu�bec - les lignes � haute-tension qui acheminent l'�lectricit� vers ces r�gions - a �t� lourdement hypoth�qu�. Il fallait donc non seulement raccorder de nouveau des centaines de milliers de foyers, mais aussi reconstruire une partie importante du r�seau imm�diat d'alimentation. Une t�che colossale qui ne peut se faire en quelques jours. Avec toutes les cons�quences humaines que cela comporte dans un pays nordique.

Au Qu�bec, puisque la majorit� des maisons sont chauff�es � l'�lectricit� ou n�cessitent l'�lectricit� pour que fonctionne leur syst�me � l'huile ou au gaz, les gens devaient combattre le froid autrement. Une fois la temp�te pass�e, les temp�ratures sont revenues � leur normale de saison, soit -15�C la nuit; les 14 et 15 janvier, le mercure descendait � pr�s de -25�C. Certains ont pu continuer � vivre dans leur maison quelques jours gr�ce � leur foyer, d'autres plus choy�s peuvent y rester ind�finiment gr�ce � leur po�le � combustion lente, � la condition de ne pas manquer de bois de chauffage, mais beaucoup ont d� trouver refuge ailleurs, chez des voisins, des amis, des parents et, � la limite, dans l'un des 200 centres d'accueil ouverts pour la circonstance.

On n'imagine pas l'ampleur des moyens qui ont �t� mobilis�s pour redresser la situation et venir en aide � la population �prouv�e. Au premier chef, il convient de mentionner la solidarit� dont a fait preuve la population des zones sinistr�es et celle de tout le Qu�bec. Hydro-Qu�bec a d�ploy� toutes ses ressources et a obtenu des renforts d'�quipes de techniciens d'ailleurs au Canada et des �tats-Unis. La S�curit� civile a coordonn� les efforts de la Croix-Rouge, des villes et municipalit�s concern�es et d'un grand nombre d'organismes pour venir en aide � la population. Les corps policiers des villes et la S�ret� du Qu�bec (police provinciale) ont �t� mis sur un pied d'alerte et l'arm�e canadienne a d�p�ch� quelque 9000 militaires. Ils sont venus aider � assurer la s�curit� de la population, � enlever les milliers de branches tomb�es sur les fils et dans les rues, � organiser les centres d'accueil et � acheminer le n�cessaire aux r�gions �prouv�es (lits de camp, couvertures, nourriture, bois de chauffage, g�n�ratrices �lectriques, etc.) .

Le nombre de foyers sans �lectricit� s'est �lev� � 1,3 million le 9 janvier, affectant ainsi pr�s de la moiti� de la population du Qu�bec. Dans la soir�e du 14 janvier, la situation �tait largement redress�e sur l'�le de Montr�al et dans plusieurs r�gions sauf dans le triangle form� par les villes de Saint-Hyacinthe, Granby et Saint-Jean o� la panne totale d'�lectricit�, qui y perdure depuis le 7 janvier, impose encore une semaine, voire 10 ou 15 jours de privation d'�lectricit�. Le 14 janvier, le courant �tait r�tabli dans la majorit� des foyers, mais en laissait encore 375 000 sans �lectricit�, principalement dans le triangle mentionn�. Le 25 janvier, on d�nombrait encore 110 000 foyers priv�s totalement d��lectricit�, dont plusieurs milliers pour plusieurs jours encore.

Il est trop t�t pour �valuer les co�ts de cette catastrophe. Et les hypoth�ses quant aux causes d'une telle temp�te vont bon train, depuis El Ni�o jusqu'au r�chauffement de la plan�te ou une conjugaison des deux ph�nom�nes.

Le dossier de l'eau refait surface

Les 10, 11 et 12 d�cembre dernier, s'est tenu � Montr�al un important Symposium sur l'eau. Cette initiative sert de tremplin � une r�flexion en profondeur devant mener � l'adoption d'une politique nationale de l'eau. Si, au Qu�bec, il importe de bien g�rer cette ressource, ce n'est pas, � premi�re vue, � cause de sa raret�. Au Qu�bec, le territoire est �maill� de plus d'un million de lacs et cours d'eau et dispose de 3 % des r�serves mondiales d'eau douce. On pourrait donc plut�t parler d'abondance.

L'absence de politique moderne et coh�rente dans la gestion de l'eau a �t� mise en lumi�re lorsqu'en d�cembre 1995, le maire de Montr�al, Pierre Bourque, a sugg�r� de faire appel � l'entreprise priv�e pour g�rer son syst�me d'aqueduc devenu ... caduc. Sa proposition a provoqu� une lev�e de boucliers chez les environnementalistes. Elle a, par ailleurs, s�duit les gens d'affaires. Mais l'id�e a fait long feu puisque le ministre des Affaires municipales l'a rejet�e de fa�on p�remptoire.

Le dossier de l'eau a de nouveau retenu l'attention lorsque, au Sommet sur l'�conomie et l'emploi de l'automne 1996, un groupe de travail, pr�sid� par l'homme d'affaires Jean Coutu, a soumis l'id�e d'exporter l'eau potable du Qu�bec en ayant recours � une nouvelle technologie.

Ces deux volets - gestion des aqueducs et commercialisation internationale - ne sont que la pointe de l'iceberg des multiples usages de l'eau. Qu'on pense seulement � l'exploitation des ressources hydro�lectriques, � la navigation, � l'industrie des embouteilleurs, aux usages agricoles, aux loisirs, aux multiples emplois de l'eau dans le secteur industriel et aux rejets de polluants au fleuve et dans les rivi�res, aux ponctions quotidiennes sur la nappe phr�atique, et l'on aura ainsi une id�e de la complexit� du dossier de l'eau dans nos soci�t�s modernes.

Une �tude exhaustive s�impose

Au cours du Symposium, une quarantaine d'experts du monde universitaire, de l'entreprise priv�e, des municipalit�s et des groupes populaires ont analys� l'�tat des ressources en eau du Qu�bec et discut� des modalit�s de gestion de cette richesse naturelle, collective et renouvelable.

Le Premier ministre Lucien Bouchard s'�tait d�j� engag� � ce qu'aucune d�cision le moindrement significative ne soit prise avant qu'un grand d�bat national n'ait lieu : "Je crois, a-t-il d�clar� � l'Assembl�e nationale, que la gestion de l'eau est d'une importance telle qu'il faut l'examiner � fond dans un tr�s large d�bat auquel toute la population sera convi�e. Ce d�bat sera pr�c�d� de la publication de documents qui vont faire le point sur ce que nous connaissons d�j� de la question de l'eau". Au moins une douzaine de minist�res r�unis en un comit� pr�sid� par le Premier ministre lui-m�me r�fl�chissent � une �ventuelle politique nationale de l'eau.

La mise en ordre des interventions de l'�tat en ce domaine est d'autant plus imp�rieuse qu'une �tude a recens� qu'au moins 23 lois avaient une incidence directe sur l'utilisation de l'eau, sans compter les nombreux r�glements et autre directives s'appliquant aussi � l'eau. Dans toutes ces l�gislations, aucun usage n'a priorit� sur les autres, pas m�me celui pourtant vital de l'approvisionnement en eau potable. Depuis le Symposium sur l'eau, tout est mis en place pour entreprendre ce vaste d�bat promis par les autorit�s gouvernementales du Qu�bec. Le ministre de l'Environnement et de la Faune, Paul B�gin, a �t� charg� de conduire ce d�bat sur l'eau qui occupera une bonne partie de l'ann�e 1998.

Pour une agence sur le mod�le de la FAO

La communaut� internationale a aussi aid� � lancer ce d�bat au Qu�bec. En effet, en septembre dernier, le neuvi�me Congr�s de l'Association internationale des ressources en eau a r�uni quelque 800 participants au Palais des congr�s de Montr�al. Une des conclusions de ces assises est que les progr�s r�alis�s dans l'alimentation de la plan�te depuis 50 ans sont sur le point d'�tre compromis par les p�nuries croissantes d'eau potable. Chaque jour, 25 000 personnes meurent de soif ou pour avoir bu de l'eau contamin�e. Un milliard de personnes dans le monde n'ont pas acc�s � une eau de qualit�.

C'est un probl�me aux proportions si alarmantes que la Fondation du Conseil mondial de l'eau, r�unie � Montr�al au m�me moment, a propos� aux Nations Unies la mise en place d'un organisme sur le mod�le de l'Organisation mondiale pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) pour relever le d�fi de la gestion de l'eau au si�cle prochain. La p�nurie d'eau potable dans le monde, particuli�rement dans les pays en d�veloppement, pose un immense d�fi aux nations, aux gouvernements et aux populations.

LE QU�BEC

Son territoire

La superficie du Qu�bec est de 1 668 000 km� dont 180 000 km� d'eau douce.

Les fronti�res du Qu�bec sont :
- au nord, le d�troit d'Hudson
- � l'est, le Labrador et le golfe du St-Laurent (au del� de l'�le d'Anticosti et des �les-de-la-Madeleine)
- au sud, la baie des Chaleurs, le Nouveau-Brunswick, les �tats-Unis (Maine, New Hampshire, Vermont, New York)
- � l'ouest, l'Ontario, la baie James et la baie d'Hudson

Le Qu�bec couvre trois zones climatiques : la for�t bor�ale, la ta�ga, la toundra.

Quelques jalons de l'histoire des fronti�res du Qu�bec :
- en 1713, la Nouvelle-France s'�tend de la vall�e du Saint-Laurent aux montagnes Rocheuses et au golfe du Mexique
- en 1763, au d�but du r�gime britannique, la Province of Quebec couvre la vall�e du Saint-Laurent et la r�gion des grands Lacs
- en 1791, le Qu�bec est divis� en deux provinces, celle du Haut-Canada (le sud de l'Ontario d'aujourd'hui) et le Bas-Canada (le sud du Qu�bec d'aujourd'hui)
- en 1912, la fronti�re nord du Qu�bec est �tendue � ses limites naturelles et actuelles, le d�troit d'Hudson
- en 1927, le Conseil priv� de Londres fixe la fronti�re � l'est, celle du Labrador, en faveur de Terre-Neuve qui est alors une colonie anglaise


Les municipalit�s et le d�ficit de l'�tat

Lors du Sommet sur l'�conomie et l'emploi d'octobre 1996, les municipalit�s du Qu�bec ont adh�r� � l'objectif gouvernemental d'assainir les finances publiques et de r�duire � z�ro, en l'an 2000, le d�ficit budg�taire de l'�tat. Leur r�action au pacte fiscal d�pos� par le gouvernement le 26 juin 1997 indiquait qu'elles n'avaient toutefois pas �valu� toute la port�e de leur engagement.

Les municipalit�s r�clament depuis des ann�es que leur soient confi�es des responsabilit�s accrues et, en corollaire, de nouvelles sources de financement, ce qui leur conf�rerait une autonomie plus grande, des leviers d�cisionnels plus proches des citoyens, mieux adapt�s � leurs besoins, favorisant ainsi leur propre croissance et le d�veloppement r�gional.

Cherchant � conjuguer leurs aspirations et ses propres objectifs d'assainissement des finances publiques, le gouvernement leur a demand� de contribuer � l'effort collectif de r�duction des d�penses gouvernementales � hauteur de 500 millions $. La date butoir pour conclure une entente �tait fix�e au 15 septembre.

Cette proposition a mis en �vidence le fait que les municipalit�s ne partageaient pas des vues communes � l'�gard de l'accroissement de leurs responsabilit�s. Elle les a m�me divis�es en plusieurs camps bien rang�s, notamment sur l'hypoth�se que leur soit confi�e la gestion du transport scolaire, mais �galement sur des questions qui ont une port�e diff�rente selon la taille des villes et selon les responsabilit�s sociales, culturelles et �conomiques que les villes-centres sont appel�es � assumer : gestion des �quipements � port�e r�gionale, logements sociaux, etc. Cette zizanie allait mener tout droit � une crise majeure.

Une piste de d�nouement s'est dessin�e lorsque la F�d�ration des commissions scolaires a propos� de conserver sous sa juridiction la gestion du transport scolaire, en s'engageant � en r�duire les co�ts de 70 millions $. Saisissant l'occasion, les municipalit�s et le gouvernement ont concoct� un nouveau projet. La contribution demand�e aux municipalit�s a �t� rajust�e � la baisse et �tablie � 375 millions $ pour tenir compte du retrait du transport scolaire et de quelques ajustements. Le gouvernement s'est engag� � constituer, avec ce montant, un fonds de financement de certaines d�penses locales tandis que les municipalit�s se sont engag�es, quant � elles, � verser � ce fonds un montant �quivalent � pr�s de 6 % du budget de l'ann�e 1997, mis � part les frais de financement de la dette municipale. Seules les six villes-centres (Montr�al, Qu�bec, Sherbrooke, Chicoutimi, Hull, Trois-Rivi�res) b�n�ficient d'une att�nuation de contribution en raison de leurs obligations � port�e r�gionale.

Les employ�s municipaux ayant �t� exempt�s de l'application de la loi 104 sur la compression des d�penses publiques et leur r�mun�ration �tant �valu�e � 27 % de plus que celle des employ�s du secteur public et du secteur priv�, le gouvernement a exhort� les municipalit�s � puiser la contribution demand�e dans les co�ts de la main-d'oeuvre et � entamer une op�ration intensive de mise en commun de leurs services. En faisant une ponction de 6 % dans ce budget, ce qui ne se traduit pas n�cessairement par une diminution des salaires, les municipalit�s r�tabliraient un certain �quilibre par rapport � l'effort qui a �t� exig� de l'ensemble des employ�s du secteur public.

La proposition gouvernementale �tait ambitieuse en ce qu'elle for�ait les municipalit�s � remettre en question l'organisation de leurs services, � n�gocier avec leurs employ�s des r�am�nagements de leurs conditions de travail ou, sinon, � refiler la facture aux citoyens par le biais de taxes, dont elles auraient � porter l'odieux. Le gouvernement a aussi refus� la demande des municipalit�s d'adopter une loi qui leur aurait permis de couper court � l'exercice en rouvrant les conventions collectives encore valides pour sabrer dans les salaires ou dans les clauses normatives. Du m�me souffle, il a toutefois pr�venu les syndicats des employ�s municipaux qu'il ne se priverait pas d'imposer une loi pour faire rentrer dans le rang ceux qui n'auraient pas r�ussi � s'entendre � la fin de janvier 1998.

La strat�gie gouvernementale a donn� de bons r�sultats. Les municipalit�s font preuve d'une ing�niosit� �tonnante dans la rationalisation des activit�s et dans les n�gociations avec leurs employ�s. Selon les donn�es disponibles, un grand nombre de municipalit�s ont d�j� d�pos� leur budget pour l'ann�e � venir et, pour 53 % d'entre elles, le compte de taxes sera gel� ou diminu� par rapport � celui de l'ann�e derni�re. Preuve que le d�fi �tait r�aliste et qu'il y avait mati�re � rationalisation. L'exercice pourrait �tre plus laborieux dans les petites municipalit�s, essentiellement en r�gion, o� les co�ts de main-d'oeuvre sont souvent r�duits et n'autorisent pas de v�ritable marge de manoeuvre. Dans ces cas, le compte des taxes n'est pas non plus tr�s �lev� et son rel�vement pour tenir compte de la ponction ne devrait pas cr�er de soul�vement.

L'entente relative � cette contribution est valide pour les deux prochaines ann�es. D'ici l�, le gouvernement et les municipalit�s sont convenus de se concerter afin de renouveler pour l'an 2000 l'ensemble du pacte fiscal.


Les �lections municipales du 3 novembre 1997

Le 3 novembre dernier, les r�sidents de 791 municipalit�s se rendaient aux urnes pour �lire maires et conseillers. Trois villes ont particuli�rement retenu l'attention en raison de leur importance et du fait que l'opposition y �tait vive : Laval, au nord de Montr�al, qui est la deuxi�me ville du Qu�bec par sa population, Qu�bec, la capitale, et Sainte-Foy, en banlieue de Qu�bec.

Laval, Gilles Vaillancourt a �t� r��lu pour un troisi�me mandat, avec seulement 40 % des voix. Son parti garde cependant la majorit� des si�ges au Conseil de ville. � Qu�bec, le maire Jean-Paul L'Allier est aussi r��lu pour un troisi�me mandat mais son parti perd la majorit� au Conseil de ville

Sainte-Foy, la mairesse sortante Andr�e Boucher est r��lue pour un quatri�me mandat. Elle obtient 50 % des votes mais au Conseil de ville, elle n'a r�ussi � faire �lire que deux conseillers sur huit.

CULTURE

C�line Dion

La sortie, le 18 novembre dernier, de l'album Let's Talk About Love de C�line Dion a constitu� un �v�nement. Sur ce disque, C�line chante en duo avec Luciano Pavarotti, Barbara Streisand et Carole King. Les ventes devraient d�passer celles de Falling Into You, son pr�c�dent album, qui s�est vendu � plus de 25 millions d'exemplaires. Cinq biographies de C�line, qui n�a que 29 ans, ont �t� publi�es cet automne, trois au Qu�bec et deux aux �tats-Unis : C�line, de Georges-H�bert Germain (Libre Expression) est la plus d�taill�e (600 pages); c'est aussi celle qui fait autorit� puisqu'elle est autoris�e; C�line Dion, une femme au destin exceptionnel par Jean Beaunoyer (Qu�bec-Am�rique); C�line Dion : L'ascension d'une �toile par Fran�oise Delbecq (Stank�); C�line Dion: Behind the Fairytale par Ian Halperin (Boca Publications) et Falling into You : The Story of C�line Dion par Barry Grills (Quarry Press).


La biblioth�que qu�b�coise id�ale

� la suite d'un concours lanc� par l'Association des biblioth�ques publiques du Qu�bec, les lecteurs ont pu exprimer leurs pr�f�rences et ainsi constituer la biblioth�que qu�b�coise id�ale. L'id�e est venue, bien s�r, de la c�l�bre Biblioth�que id�ale de Bernard Pivot et, plus pr�s de nous, de la biblioth�que id�ale que la directrice du journal Le Devoir avait constitu�e en invitant simplement ses lecteurs � dresser leur propre liste et � la lui adresser.

Cette fois, les lecteurs des biblioth�ques publiques du Qu�bec ont �t� invit�s � participer en exprimant leur choix � partir d'une liste pr��tablie de cinq titres pour chacune des 26 cat�gories arr�t�es. La biblioth�que qu�b�coise id�ale retient, pour chaque cat�gorie, le titre qui a obtenu le plus de voix. La liste �tait d�voil�e au Salon du livre de Montr�al, le 21 novembre dernier. Au chapitre des romans, les gagnants sont :
19e si�cle : Les Anciens Canadiens de Philippe-Joseph Aubert de Gasp�
1900-1929 : Maria Chapdelaine de Louis H�mon
1930-1944 : Un homme et son p�ch� de Claude-Henri Grignon
1945-1959 : Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy
1960-1969 : L'Aval�e des aval�s de R�jean Ducharme
1970-1979 : La Grosse-Femme d'� c�t� est enceinte de Michel Tremblay
1980-1989 : Les Filles de Caleb de Arlette Cousture

Prix litt�raires

En d�cembre 1997, l'Institut France-Canada a d�cern� le prix Samuel de Champlain � Denis Vaugeois, historien et �diteur, pour l'ensemble de son �uvre, mais plus particuli�rement pour son �tude historique La Fin des alliances franco-indiennes (Septentrion).

Au d�but du m�me mois, l'Association des �crivains de langue fran�aise (AD�LF) annon�ait l'attribution de son prix France-Qu�bec Jean-Hamelin � Bernard Assiniwi pour La Saga des B�othuks (Lem�ac/Actes Sud). Historien et romancier du Qu�bec, Bernard Assiniwi est un Am�rindien de la nation Cri.

En septembre dernier, l'Acad�mie des lettres du Qu�bec d�cernait le prix Alain-Grandbois au po�te Claude Beausoleil pour son recueil Grand H�tel des �trangers (�crits des Forges), le prix Victor-Barbeau au professeur Gilles Lapointe pour son essai L'Envol des signes (Fides) et le prix Ringuet pour son roman La M�moria (XYZ).

Succ�s de librairie
(de septembre � d�cembre 1997)

Litt�rature
Jean-Pierre Davidts, Le Petit Prince retrouv�, Intouchables
Sergio Kokis, L'Art du maquillage, XYZ
Raymond Plante, Projections priv�es, La Courte �chelle
Michel Tremblay, Un objet de beaut�, Lem�ac
�lise Turcotte, L'�le de la Merci, Lem�ac

Essais, �tudes
Michel Arsenault, Un r�ve pour la vie, Teasdale et Corti, Libre Expression
Fernand Dumont, R�cit d'une �migration, Bor�al
Georges-H�bert Germain, C�line, Libre Expression
Jacques Lacoursi�re, Histoire populaire du Qu�bec, Tome 4, 1896-1960, Septentrion
Lise Payette, Des femmes d'honneur, Autobiographie, Libre Expression
Gabrielle Roy, Le temps qui m'a manqu�, Autobiographie, Bor�al

Gilles Boulet

Gilles Goulet est d�c�d� � Qu�bec le 9 octobre 1997 � l'�ge de 71 ans. Il a apport� une contribution exceptionnelle au d�veloppement culturel du Qu�bec et particuli�rement de la ville de Trois-Rivi�res et de la r�gion de la Mauricie. Premier directeur du Centre des �tudes universitaires de Trois-Rivi�res, puis premier recteur de l'Universit� du Qu�bec � Trois-Rivi�res (UQTR), il devenait ensuite pr�sident de l'Universit� du Qu�bec. Il a �t� le principal promoteur et le premier directeur g�n�ral du Mus�e des arts et traditions populaires du Qu�bec, mus�e inaugur� en 1996 et situ� � Trois-Rivi�res. Il a aussi �t� l'instigateur et le pr�sident-fondateur de l'Organisation universitaire interam�ricaine (OUI), cr��e en 1980.

PERSONNALIT�S

Michel B�langer

Michel B�langer est d�c�d� � Montr�al le premier d�cembre 1997, � l'�ge de 68 ans. Son nom restera attach� � quelques grands moments du Qu�bec moderne tels que la nationalisation de l'�lectricit� au d�but des ann�es 1960 et le d�bat constitutionnel des ann�es 1980. L'�v�nement qui l'a le plus signal� � l'attention du public aura �t� la pr�sidence, avec Jean Campeau, de la Commission parlementaire sur l'avenir politique et constitutionnel du Qu�bec. Cette commission, commun�ment appel�e la Commission B�langer-Campeau, avait �t� cr��e � la suite de l'�chec de la r�forme constitutionnelle dite "du Lac Meech" en 1990.

D'abord jeune technocrate � Ottawa dans les ann�es 1950, il se joint � la haute fonction publique du Qu�bec au d�but des ann�es 1960, alors que commence la R�volution tranquille. On lui doit largement, � titre de conseiller de Ren� L�vesque, ministre des Richesses naturelles, le succ�s de la nationalisation de l'�lectricit�. Plus tard au minist�re de l'Industrie et du Commerce, puis � titre de conseiller �conomique du Conseil des ministres et enfin comme Secr�taire du Conseil du tr�sor qu'il a mis sur pied, il aura influenc� la plupart des grandes d�cisions �conomiques de cette d�cennie. En 1973, il entreprend une seconde carri�re dans le monde de la finance, devenant pr�sident de la Bourse de Montr�al puis pr�sident de la banque qui s'appelle maintenant la Banque Nationale, poste qu'il a quitt� en 1989.


In memoriam : Pierre P�ladeau

Le pr�sident-fondateur de l'empire Quebecor est d�c�d� � Montr�al le 24 d�cembre 1997, � l'�ge de 72 ans, � la suite d'un arr�t cardiaque survenu le 2 d�cembre.

Pierre P�ladeau est un personnage hors du commun. N� � Outremont dans une famille bourgeoise t�t appauvrie par la faillite de l'entreprise de son p�re, il r�ussit � faire ses �tudes classiques suivies d'�tudes universitaires en philosophie et en droit. Pour payer ses �tudes, il doit travailler et se r�v�le d�j� entrepreneur : vente de sapins de No�l en d�cembre, op�ration d'un casse-cro�te et autres entreprises. C'est en 1950 qu'il d�marre vraiment en affaires en achetant et en ressuscitant un hebdomadaire de quartier Le Journal de Rosemont. En 1964, il lance son premier quotidien Le Journal de Montr�al et, en 1965, il fonde Quebecor.

La soci�t� Quebecor vaut aujourd'hui plus de six milliards $ et emploie pr�s de 35 000 personnes, en Am�rique du Nord et en Europe. Elle contr�le quatre holdings : Imprimeries Quebecor (second imprimeur en Am�rique du Nord), Communications Quebecor (4 quotidiens, 42 revues et hebdomadaires, le poste de t�l�vision T�l�vision Quatre Saisons, etc.), Multimedia Quebecor (produits d'information �lectronique) et Donohue (producteur de p�tes et papier).

C'est non seulement une grand entrepreneur mais aussi un grand m�c�ne que le Qu�bec vient de perdre. L'Orchestre m�tropolitain de Montr�al, le Pavillon des arts de Sainte-Ad�le, le Centre Pierre-P�ladeau et la salle de concert Pierre-Mercure, sur le campus de l'Universit� du Qu�bec � Montr�al, ont �t� ses principaux b�n�ficiaires dans le domaine des arts. Dans le domaine de la sant�, le Pavillon Ivry-sur-le Lac et l'H�tel-Dieu de Montr�al, surtout, ont profit� de ses largesses.

Des nominations ont d� �tre faites � la haute direction de Quebecor o� trois de ses enfants, �rik, Pierre-Karl et Isabelle, oeuvraient d�j�. Jean Neveu succ�de � Pierre P�ladeau comme pr�sident et chef de la direction de Quebecor Inc., Charles-Albert Poissant lui succ�de � la pr�sidence du conseil d'administration alors que Pierre-Karl P�ladeau acc�de � la vice-pr�sidence.


Louise Fr�chette

Le secr�taire g�n�ral des Nations Unies, Kofi Annan, annon�ait, le 12 janvier 1998, la nomination de Louise Fr�chette � titre de vice-secr�taire g�n�ral, ce qui en fait le num�ro 2 de l'Organisation. Originaire de Montr�al, Louise Fr�chette est diplomate de carri�re. Elle a �t� notamment ambassadrice en Argentine de 1985 � 1988, puis repr�sentante permanente du Canada aupr�s de l'Organisation des Nations Unies de 1992 � 1995. � Ottawa, elle a �t� sous-ministre adjointe charg�e de l'Am�rique latine au minist�re des Affaires �trang�res, sous-ministre des Finances et sous-ministre de la D�fense nationale. Sa comp�tence dans les dossiers diplomatiques, �conomiques et militaires est largement reconnue.


Jacques Villeneuve, champion de la Formule 1

� sa deuxi�me saison en Formule 1, Jacques Villeneuve d�croche le championnat du monde de la course automobile. Du jamais vu ! Le tout s'est d�cid� de fa�on spectaculaire, entre Jacques Villeneuve et son rival allemand Michael Schumacher, lors de la toute derni�re course disput�e � Jerez, en Espagne, le 26 octobre 1997.

Le suspense entre Villeneuve et Schumacher avait dur� toute la saison, l'�cart entre les deux se maintenant � quelques points. Sur le circuit de Jerez, la pression est mont�e et ce n'est qu'au 48e tour que Villeneuve a d�pass� Schumacher, ce dernier se retrouvant dans le d�cor � la suite d'une tentative fort peu �l�gante visant � sortir son concurrent de la piste. La manoeuvre a �t� vue sur toutes les cha�nes de t�l�vision du monde.

N� en 1971 � Saint-Jean-sur-Richelieu, au Qu�bec, il est le fils du c�l�bre coureur automobile Gilles Villeneuve. Le 5 novembre 1997, il est venu � Montr�al rencontrer ses supporters qui se sont rendus au Centre Molson par milliers pour l'acclamer. Ce qui ne l'emp�che pas de demeurer modeste, d�clarant : "Tout ce que je fais, c'est de conduire une auto rapidement".