Les apprenants de français
Qui apprend le français dans le monde?[1]
L’apprentissage du français se fait dans des conditions bien différentes d’un pays à l’autre, et ce, selon le statut qui est accordé à cette langue dans chacun de ces pays. Ainsi, dans certains pays, la langue française est reconnue comme première langue parlée ou « langue maternelle » alors que dans d’autres elle est plutôt reconnue comme principale langue de la scolarisation ou « langue seconde » ou comme « langue d’enseignement », voire comme une « langue étrangère », proposée parmi d’autres.
L’édition 2018 du rapport de l’Observatoire de la langue française vient confirmer non seulement que la langue français est enseignée dans tous les pays du monde, notamment en tant que langue étrangère, mais également qu’elle a un statut de langue d’enseignement dans 36 pays et territoires. Selon les données fournies par ce rapport, le nombre d’apprenants de français langue étrangère (FLE) est au moins égal à 51 millions d’individus et le nombre de ceux qui suivent un enseignement total ou partiel EN français est d’au moins 81 millions d’individus.
Le français langue étrangère
45% des apprenants de FLE résident dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, 23% dans celle de l’Afrique subsaharienne et de l’océan indien, 21% dans celle de l’Europe, 8% dans celle de l’Amérique et des Caraïbes et 3% dans celle de l’Aie et de l’Océanie.
Entre 2014 et 2018, le nombre total d’apprenants de FLE a augmenté de 8%. Si au cours de cette période on a pu observer une augmentation du nombre d’apprenants de FLE dans la région Afrique subsaharienne - Océan Indien et dans celle de l’Afrique du Nord - Moyen-Orient, c’est plutôt une stabilisation du nombre d’apprenants qu’on a observé dans la région Europe et une baisse de ce nombre dans la région Asie-Océanie ainsi que dans celle de l’Amérique – Caraïbe.
Le nombre d’apprenants de FLE a augmenté de 33% dans la région Afrique du Nord-Moyen-Orient et de 126% dans celle de l’Afrique subsaharienne-Océan Indien. Ces augmentations sont attribuables en bonne partie au fait que dans nombre de pays de ces régions la maîtrise du français est une compétence qui est de plus recherchée par celles et ceux plus nombreux qu’auparavant qui aspirent à augmenter leurs chances de mobilité professionnelle, voire géographique.
L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ainsi que l’Afrique subsaharienne et l’Océan Indien sont deux régions géographiques qui regroupent jusqu’à 68% du total des apprenants de FLE. Il n’en demeure pas moins que l’Europe reste un continent majeur pour l’apprentissage du français. En effet, la langue française occupe la première place comme langue étrangère dans les pays anglophones d’Europe ainsi que dans ceux où elle est l’une des langues officielles. Elle est la 2e langue la plus apprise dans le premier cycle du secondaire dans les pays membres de l’UE (avec 26,1 % du total des élèves qui l’apprennent, contre 96,2 % l’anglais, 16,8 % l’allemand et 12,6 % l’espagnol). Enfin, elle est souvent la 3e langue étrangère, parfois la 4e, là où le plurilinguisme est davantage valorisé et encouragé.
Dans la région Asie-Océanie, le nombre d’apprenants de FLE est en baisse depuis quelques années, sauf dans les pays membres de la Francophonie (le Cambodge, le Laos ou le Vietnam) et dans les pays fortement peuplés comme la Chine, l’Inde, le Japon et dans une moindre mesure la Corée du Sud. Quoi qu’il en soit, si on se fie aux données fournies par l’Observatoire de la langue française, il ne faudrait pas sous-estimer le potentiel que représente cette région pour l’apprentissage du FLE, notamment parce qu’elle est la principale zone d’origine des étudiants internationaux dans le monde. Parmi les étudiants en mobilité dans le monde, il y en 42%, soit 1,9 million (dont 0,8 million de Chinois), qui sont de la région Asie-Océanie.
Dans la région « Amérique et Caraïbe », l’enseignement du FLE est bien implanté à travers le réseau des Alliances françaises et des Institut français, mais beaucoup moins dans les systèmes scolaires. Ceci étant dit, dans les pays latino-américains, le français est la deuxième langue étrangère la plus apprise après l’anglais. Au Costa Rica il est obligatoire à l’école. De plus, il est en voie d’être réintroduit dans les systèmes scolaires des pays d’Amérique centrale (Honduras, Guatemala, Nicaragua, Panama, Salvador). Sauf au Canada, là où il y a des classes d’immersion, le français rassemble rarement de grands nombres d’apprenants de FLE dans les systèmes scolaires. Aux États-Unis, on observe depuis quelque temps un réel intérêt pour l’enseignement bilingue et pour l’acquisition de compétences linguistiques professionnelles. En 2015, il y a eu aux États-Unis 22 300 offres d’emploi pour des postes bilingues en français comparativement à 9 500 en 2010. Le français est la troisième langue la plus demandée sur le marché du travail américain et les universités américaines sont de plus en plus nombreuses à offrir des cours de « français de l’économie » de manière à mieux préparer leurs étudiants à occuper un emploi dans des secteurs tels que l’assurance, la santé, la banque, l’aide humanitaire ou les relations internationales.
Selon les chercheurs de l’Observatoire de la langue française, les conditions de développement de l’apprentissage du français à l’échelle internationale sont intimement liées à la construction d’offres de formation -plus ou moins spécifiques- contextualisées et adaptées aux besoins des apprenants. Parmi ces apprenants potentiels, on retrouve les élèves et étudiants qui entreprennent un projet de mobilité internationale dans une école ou une université francophone ou qui préparent leur insertion professionnelle, mais également les professionnels qui se doivent d’acquérir les compétences linguistiques et langagières qui leur seront utiles pour pouvoir répondre aux exigences de communication spécifiques à leurs métiers.
Le français, langue d’enseignement
Selon les données fournies par le rapport de l’Observatoire de la langue française, il y avait dans le monde, en 2018, 81 millions d’individus qui suivaient un enseignement en français. La grande majorité de ces apprenants EN français, soit 72,8% d’entre eux, étaient inscrits dans des établissements nationaux (publics et privés) situés dans des pays d’Afrique subsaharienne ou de l’Océan Indien. Le français est la principale ou l’unique langue d’enseignement dans bon nombre de pays de cette région, notamment au Bénin, au Burkina Faso, en République centrafricaine, aux Comores, au Congo, dans la République démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Guinée, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo.
Après l’Afrique subsaharienne et l’Océan Indien, c’est l’Europe qui regroupe le plus grand nombre d’apprenants en français et regroupe jusqu’à 20,4% du total d’entre eux. Il faut dire que la France à elle seule compte plus de 15 millions d’élèves et étudiants.
Si la région Amérique-Caraïbe se classe en troisième position dans ce palmarès des apprenants en français, avec 6,4% du total, c’est essentiellement en raison de la présence au sein de cette région des systèmes d’éducation du Québec et dans une moindre mesure de ceux du reste du Canada ainsi que de celui d’Haïti. Les chercheurs de l’Observatoire de la langue française tiennent toutefois à préciser, d’une part, que les chiffres concernant Haïti ne sont plus actualisés depuis quelques années et que les effectifs comptabilisés dans cette catégorie sont loin de tous bénéficier d’un enseignement exclusivement en français compte tenu que le créole se maintient souvent au-delà des niveaux qui lui sont officiellement réservés.
La région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient regroupe 0,2% des 81 millions d’individus qui suivent un enseignement en français. Quant à celle de l’Asie-Océanie, elle en regroupe 0,1%.
L’apprentissage du français se fait dans des conditions bien différentes d’un pays à l’autre, et ce, selon le statut qui est accordé à cette langue dans chacun de ces pays. Ainsi, dans certains pays, la langue française est reconnue comme première langue parlée ou « langue maternelle » alors que dans d’autres elle est plutôt reconnue comme principale langue de la scolarisation ou « langue seconde » ou comme « langue d’enseignement », voire comme une « langue étrangère », proposée parmi d’autres.
L’édition 2018 du rapport de l’Observatoire de la langue française vient confirmer non seulement que la langue français est enseignée dans tous les pays du monde, notamment en tant que langue étrangère, mais également qu’elle a un statut de langue d’enseignement dans 36 pays et territoires. Selon les données fournies par ce rapport, le nombre d’apprenants de français langue étrangère (FLE) est au moins égal à 51 millions d’individus et le nombre de ceux qui suivent un enseignement total ou partiel EN français est d’au moins 81 millions d’individus.
Le français langue étrangère
45% des apprenants de FLE résident dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, 23% dans celle de l’Afrique subsaharienne et de l’océan indien, 21% dans celle de l’Europe, 8% dans celle de l’Amérique et des Caraïbes et 3% dans celle de l’Aie et de l’Océanie.
Entre 2014 et 2018, le nombre total d’apprenants de FLE a augmenté de 8%. Si au cours de cette période on a pu observer une augmentation du nombre d’apprenants de FLE dans la région Afrique subsaharienne - Océan Indien et dans celle de l’Afrique du Nord - Moyen-Orient, c’est plutôt une stabilisation du nombre d’apprenants qu’on a observé dans la région Europe et une baisse de ce nombre dans la région Asie-Océanie ainsi que dans celle de l’Amérique – Caraïbe.
Le nombre d’apprenants de FLE a augmenté de 33% dans la région Afrique du Nord-Moyen-Orient et de 126% dans celle de l’Afrique subsaharienne-Océan Indien. Ces augmentations sont attribuables en bonne partie au fait que dans nombre de pays de ces régions la maîtrise du français est une compétence qui est de plus recherchée par celles et ceux plus nombreux qu’auparavant qui aspirent à augmenter leurs chances de mobilité professionnelle, voire géographique.
L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ainsi que l’Afrique subsaharienne et l’Océan Indien sont deux régions géographiques qui regroupent jusqu’à 68% du total des apprenants de FLE. Il n’en demeure pas moins que l’Europe reste un continent majeur pour l’apprentissage du français. En effet, la langue française occupe la première place comme langue étrangère dans les pays anglophones d’Europe ainsi que dans ceux où elle est l’une des langues officielles. Elle est la 2e langue la plus apprise dans le premier cycle du secondaire dans les pays membres de l’UE (avec 26,1 % du total des élèves qui l’apprennent, contre 96,2 % l’anglais, 16,8 % l’allemand et 12,6 % l’espagnol). Enfin, elle est souvent la 3e langue étrangère, parfois la 4e, là où le plurilinguisme est davantage valorisé et encouragé.
Dans la région Asie-Océanie, le nombre d’apprenants de FLE est en baisse depuis quelques années, sauf dans les pays membres de la Francophonie (le Cambodge, le Laos ou le Vietnam) et dans les pays fortement peuplés comme la Chine, l’Inde, le Japon et dans une moindre mesure la Corée du Sud. Quoi qu’il en soit, si on se fie aux données fournies par l’Observatoire de la langue française, il ne faudrait pas sous-estimer le potentiel que représente cette région pour l’apprentissage du FLE, notamment parce qu’elle est la principale zone d’origine des étudiants internationaux dans le monde. Parmi les étudiants en mobilité dans le monde, il y en 42%, soit 1,9 million (dont 0,8 million de Chinois), qui sont de la région Asie-Océanie.
Dans la région « Amérique et Caraïbe », l’enseignement du FLE est bien implanté à travers le réseau des Alliances françaises et des Institut français, mais beaucoup moins dans les systèmes scolaires. Ceci étant dit, dans les pays latino-américains, le français est la deuxième langue étrangère la plus apprise après l’anglais. Au Costa Rica il est obligatoire à l’école. De plus, il est en voie d’être réintroduit dans les systèmes scolaires des pays d’Amérique centrale (Honduras, Guatemala, Nicaragua, Panama, Salvador). Sauf au Canada, là où il y a des classes d’immersion, le français rassemble rarement de grands nombres d’apprenants de FLE dans les systèmes scolaires. Aux États-Unis, on observe depuis quelque temps un réel intérêt pour l’enseignement bilingue et pour l’acquisition de compétences linguistiques professionnelles. En 2015, il y a eu aux États-Unis 22 300 offres d’emploi pour des postes bilingues en français comparativement à 9 500 en 2010. Le français est la troisième langue la plus demandée sur le marché du travail américain et les universités américaines sont de plus en plus nombreuses à offrir des cours de « français de l’économie » de manière à mieux préparer leurs étudiants à occuper un emploi dans des secteurs tels que l’assurance, la santé, la banque, l’aide humanitaire ou les relations internationales.
Selon les chercheurs de l’Observatoire de la langue française, les conditions de développement de l’apprentissage du français à l’échelle internationale sont intimement liées à la construction d’offres de formation -plus ou moins spécifiques- contextualisées et adaptées aux besoins des apprenants. Parmi ces apprenants potentiels, on retrouve les élèves et étudiants qui entreprennent un projet de mobilité internationale dans une école ou une université francophone ou qui préparent leur insertion professionnelle, mais également les professionnels qui se doivent d’acquérir les compétences linguistiques et langagières qui leur seront utiles pour pouvoir répondre aux exigences de communication spécifiques à leurs métiers.
Le français, langue d’enseignement
Selon les données fournies par le rapport de l’Observatoire de la langue française, il y avait dans le monde, en 2018, 81 millions d’individus qui suivaient un enseignement en français. La grande majorité de ces apprenants EN français, soit 72,8% d’entre eux, étaient inscrits dans des établissements nationaux (publics et privés) situés dans des pays d’Afrique subsaharienne ou de l’Océan Indien. Le français est la principale ou l’unique langue d’enseignement dans bon nombre de pays de cette région, notamment au Bénin, au Burkina Faso, en République centrafricaine, aux Comores, au Congo, dans la République démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Guinée, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo.
Après l’Afrique subsaharienne et l’Océan Indien, c’est l’Europe qui regroupe le plus grand nombre d’apprenants en français et regroupe jusqu’à 20,4% du total d’entre eux. Il faut dire que la France à elle seule compte plus de 15 millions d’élèves et étudiants.
Si la région Amérique-Caraïbe se classe en troisième position dans ce palmarès des apprenants en français, avec 6,4% du total, c’est essentiellement en raison de la présence au sein de cette région des systèmes d’éducation du Québec et dans une moindre mesure de ceux du reste du Canada ainsi que de celui d’Haïti. Les chercheurs de l’Observatoire de la langue française tiennent toutefois à préciser, d’une part, que les chiffres concernant Haïti ne sont plus actualisés depuis quelques années et que les effectifs comptabilisés dans cette catégorie sont loin de tous bénéficier d’un enseignement exclusivement en français compte tenu que le créole se maintient souvent au-delà des niveaux qui lui sont officiellement réservés.
La région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient regroupe 0,2% des 81 millions d’individus qui suivent un enseignement en français. Quant à celle de l’Asie-Océanie, elle en regroupe 0,1%.
[1] Sources : http://observatoire.francophonie.org/l-observatoire-de-la-langue-francaise/
Et/ou
La langue française dans le monde,
Gallimard/Organisation Internationale de la Francophonie, Paris, 2018
Et/ou
La langue française dans le monde,
Gallimard/Organisation Internationale de la Francophonie, Paris, 2018
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