QUÉBEC Info

PRINTEMPS-ÉTÉ 2001 

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CULTURE

***** LES TRÉSORS POLONAIS DE RETOUR À QUÉBEC !

Les trésors du Château royal de Wawel, à Cracovie, ancienne capitale de Pologne, avaient été secrètement conservés à Québec de 1946 à 1961. De janvier à mai 2001, ils étaient de retour au Musée du Québec, cette fois au vu et au su de tous. Les autorités polonaises ont bien voulu prêter une partie importante de cette précieuse collection au Musée du Québec afin que les Québécois puissent voir ces objets extraordinaires qu’ils avaient hébergés et bien conservés, sans les voir, pendant 15 ans.

Il s’agit d’une magnifique collection composée de tapisseries, de tableaux, d’armes et d’armures, d’objets de luxe : coffrets à bijoux, vases, calices, horloges, meubles. Ces objets font partie du patrimoine de la Pologne et illustrent merveilleusement bien le prestige dont jouissait la Pologne aux 16e et 17e siècles.

L’histoire

Le sauvetage de ces trésors polonais constitue un véritable roman d’espionnage. Lorsque les troupes allemandes envahissent la Pologne, les responsables des trésors du Château de Wawel craignent le vol, le pillage. Le 1er septembre 1939, 26 grandes caisses contenant cette collection entreprennent un long périple qui les amène à traverser l’Europe de l’Est jusqu’à l’Île de Malte, à remonter par la France jusqu’en Grande-Bretagne puis à traverser l’Atlantique pour aboutir à Ottawa où ils sont d’abord gardés. La collection relève alors du gouvernement polonais en exil à Londres.

En 1945, le conservateur de la collection, craignant qu’elle soit remise au nouveau gouvernement communiste de Pologne, la fait entreposer dans un coffre de sécurité de la Banque de Montréal à Ottawa. Peu après, grâce à la complicité d’une communauté de religieuses, les Sœurs du Précieux-Sang, et d’une communauté de prêtres, les Pères Rédemptoristes, les caisses sont acheminées chez ces derniers, à Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec. Elles sont bientôt transférées à nouveau pour être cachées dans les voûtes du Monastère des Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec.

Le gouvernement du Canada se met à leur recherche et, après deux années d’enquête, la Gendarmerie royale du Canada découvre la cachette. Il écrit aux religieuses de l’Hôtel-Dieu pour les sommer de lui remettre les trésors polonais afin qu’ils soient rendus au gouvernement de Pologne légalement constitué. Les religieuses alertent le Premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, dont l’anticommunisme farouche était bien connu et qui leur avait confié ces trésors.

Le 28 février 1948, durant la nuit, à la barbe des agents de la Gendarmerie du Canada, Duplessis les fait transporter dans un réduit du Musée du Québec, sous le grand escalier de pierre de l’entrée principale. Jusqu’à sa mort survenue en 1959, il refusa de remettre ces trésors aux autorités communistes de Pologne qui s’adressèrent en vain au gouvernement du Canada et même aux Nations-Unies.

Les successeurs de Duplessis ont voulu régulariser la situation et, le 17 janvier 1961, les trésors polonais étaient de retour au Château de Wawel.

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***** LES CHANTEURS QUÉBÉCOIS ... EN FRANCE ET DANS LE MONDE

L’aventure de la chanson québécoise en France a commencé dans les années 1950 avec le grand Félix Leclerc. Au Québec, il est devenu un personnage presque mythique : une autoroute porte son nom et un centre culturel lui sera bientôt consacré. L’Espace Félix-Leclerc, à Saint-Pierre de l’île d’Orléans, racontera la vie et mettra en valeur l’œuvre du chansonnier, du poète et de l’homme de théâtre que fut Félix Leclerc. L’Espace sera aussi un centre culturel qui offrira des activités reliées à la chanson, à la littérature et au théâtre.

À sa suite, d’autres Québécois ont connu le succès en France : Pauline Julien, Gilles Vigneault, Diane Dufresne, Robert Charlebois, pour en nommer quelques-uns. Comme Leclerc, c’est au Québec qu’ils ont fait carrière et ils composent aujourd’hui le panthéon de la chanson québécoise.

Depuis les années 1990 et les succès remportés par Céline Dion, les chanteurs québécois qui percent en France sont de plus en plus nombreux. Pour certains d’entre eux, comme pour Céline, il s'agit d'un trmplin vers une carrière internationale.

Ces dernières années, le public français a réservé un accueil enthousiaste à Roch Voisine, Garou, Lynda Lemay, Isabelle Boulay, Lara Fabian et même, pour ce qui est des bouts de chou, à Carmen Campagne.

Garou s’est fait connaître à Paris en interprétant le rôle de Quasimodo dans le Notre-Dame de Paris de Cocciante et Plamondon. Le 24 mai 2000, il était de la première représentation de la version anglaise de Notre-Dame de Paris, à Londres. Depuis, il a fait salle comble à l’Olympia de Paris à quelques reprises au début d’avril, et son album Seul s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires.

Isabelle Boulay a triomphé à l’Olympia de Paris le 4 décembre dernier. Elle a reçu le Victoire de l’album découverte et a été élue artiste découverte de l’année lors de la cérémonie des Victoires de la musique, le 17 février dernier.

Lara Fabian a aussi fait l’Olympia de Paris en 1998. Depuis, elle a vendu quelque 6 millions de disques en français. En mai 2000, elle a lancé, depuis New York, un premier album en anglais.

Natasha St-Pier qui vient de représenter la France au concours de l'Eurovision, s'est méritée une respectable quatrième place. Les ventes de son album À chacun son histoire sembleraient indiquer qu'elle a bel et bien été adoptée par les Français.

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***** LE QUÉBEC : UN PAYS, UNE CULTURE

Ce classique des études québécoises, publié chez Boréal en 1990, vient d’être remis à jour et réédité. Françoise Tétu de Labsade, professeure de civilisation québécoise à l’Université Laval depuis 1967, nous y présente le Québec réel "sous tous ses aspects" disait Fernand Dumont dans sa préface à la première édition. "Quiconque, ajoutait-il, voudra s’initier à la connaissance du Québec, à l’écart des représentations trop globales ou pour dépoussiérer celles qu’il a déjà adoptées, trouvera dans cet ouvrage un outil indispensable". En effet, Le Québec : un pays, une culture a été utilisé dans le monde entier pour initier étudiants, chercheurs et honnêtes lecteurs aux réalités du Québec. Cette seconde édition qui tient compte de l’évolution du Québec et des progrès des études québécoises des dix dernières années est promise au même succès.

Les trois premiers chapitres sont essentiels : Le Québec dans l’espace, Le Québec dans le temps, Genèse de la société. Par la suite, le lecteur peut s’attarder à l’un ou l’autre des chapitres selon les questions (la langue, la politique, les idées, l’Église, l’éducation) ou les domaines (l’architecture, le mobilier, les arts visuels, les métiers d’art, la chanson, la musique, la danse, le cinéma, la littérature) qui l’intéressent. L’écriture est rigoureuse et élégante, l’information précise et la lecture agréable.

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***** NOUVEAUTÉS EN LIBRAIRIE (de janvier à avril 2001)

Littérature

Yves Beauchemin, Une nuit à l’hôtel, Québec/Amérique
Jean Bédard, Nicolas de Cues, Hexagone
Marie-Claire Blais, Dans la foudre et la lumière, Boréal
Marie Laberge, Adélaïde (Le goût du bonheur, tome 2), Boréal
Fernand Patry, L’évangile de Marie-Madeleine, Libre Expression
Louise Portal, L’enchantée, Québec/Amérique
Jean-Jacques Pelletier, L’Argent du monde, (2 tomes), Alire

Études. Essais

François Blais, Un revenu garanti pour tous. Introduction aux principes de l’allocation universelle, Boréal
Henri Dorion et Arkadi Tcherkassov, Le russionnaire -Petite encyclopédie de toutes les Russies, Multimondes
Jacques B. Gélinas, La globalisation du monde, Écosociété
Serge Mongeau, La simplicité volontaire, Écosociété
Claude Morin, Les prophètes désarmés ? Que faire si un référendum gagnant sur la souveraineté n’était pas possible, Boréal
Françoise Tétu de Labsade, Le Québec, un pays, une culture, Boréal

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***** MONTRÉAL : HAUT LIEU DE LA DANSE

Ce qui, depuis vingt ans, caractérise la danse au Québec, et particulièrement à Montréal, c’est sa créativité, son ouverture aux diverses tendances, au métissage, sa célébration du corps et du mouvement, sa propension à intégrer l’approche multidisciplinaire et à s’associer tantôt au théâtre, tantôt aux arts du cirque, tantôt aux techniques audiovisuelles et presque toujours à la musique. C’est pourquoi le Festival international de la Nouvelle Danse de Montréal qui se tiendra cette année du 17 septembre au 6 octobre, connaît chaque fois un tel succès et attire d’excellentes troupes étrangères. C’est aussi pourquoi plusieurs troupes de danse de Montréal ne cessent de parcourir le monde.

La Compagnie Marie Chouinard, qui a obtenu un grand succès avec son spectacle rétrospectif Les Solos 1978-1998, a mis sur pied une seconde troupe qui entreprend, avec le même spectacle, une tournée mondiale. Pendant ce temps, la première troupe se consacre à la création. Marie Chouinard a conçu trois créations en 1999-2000 et quatre autres créations sont en chantier en 2000-2001.

La troupe de danse La La La Human Steps revient à Montréal après une tournée mondiale de deux ans où elle a présenté la chorégraphie d’Édouard Lock, Exaucé/Salt. Cette tournée l’a amenée à visiter 15 pays et à se produire dans 60 villes devant quelque 130 000 spectateurs. Créé au Japon en 1998, ce spectacle avait entrepris sa tournée européenne à Paris, au Théâtre de la Ville, en mars 1999. C’est dans ce même théâtre que La La La Human Steps a terminé cette tournée, en décembre 2000, y jouant cinq soirs à guichet fermé.

Gilles Maheu, fondateur de Carbone 14, a fait, à Paris, la mise en scène de Notre-Dame de Paris. Depuis son retour à Montréal, il a écrit une nouvelle chorégraphie, Silences et cris, qui sera créée le 9 mai à Montréal, à l’Usine C, et qui partira ensuite en tournée internationale comme il le fait depuis vingt ans avec ses nombreuses créations : L’Homme rouge, Le Rail, Le Dortoir, La Forêt, Les Âmes mortes, L’Hiver, etc.

Lorsque l’une ou l’autre des troupes de danse de Montréal se produit près de chez-vous, allez la voir, qu’il s’agisse de la Fondation Jean-Pierre Perreault, des Ballets Jazz de Montréal, de la Fondation Margie Gillis, d’O Vertigo Danse, de la Compagnie Flak ou d’une autre. Vous comprendrez pourquoi, à l’instar de New York, Paris ou Bruxelles, Montréal constitue, en ce début de troisième millénaire, l’un des hauts lieux de la danse.

Québec danse

La ville de Québec est elle-même un important centre de création et de formation en danse moderne, grâce en particulier au Studio La Rotonde, au Centre Aline-Lebel, à la Salle Multi du groupe Méduse, ainsi qu’aux nombreuses troupes de danse qui y résident. À l’occasion de la Journée internationale de la danse, le 29 avril, ces troupes ont investi plus de dix espaces intérieurs et extérieurs de la ville de Québec. Mentionnons les troupes Le Fils d’Adrien danse, Les Ateliers Entr’Actes, Amalgame, Transe-en-Danse, Contemporel, Danse Altitude, Nouvelle Époque.

Le Québec danse

Enfin, en province, la danse moderne se fait de plus en plus connaître, grâce notamment au réseau de diffusion La danse sur les routes du Québec créé en 1997 par le Regroupement québécois de la danse.