QUÉBEC Info
PRINTEMPS-ÉTÉ 2002
***** DUTOÎT QUITTE L’OSM
Sous la direction de Charles Dutoît, l’Orchestre symphonique de Montréal a atteint des sommets : réputation mondiale, nombreux disques primés, brillantes tournées au Japon, en Europe, aux États-Unis.
Le 26 mars dernier, le maestro Charles Dutoît dévoilait la programmation de l’Orchestre symphonique de Montréal pour la saison 2002-2003, sa 25e au pupitre de l’OSM. Il s’agissait d’une programmation relevée pour célébrer comme il se doit ce quart de siècle. Un mois plus tôt, le 22 février, le gouvernement du Québec avait annoncé la construction d’une nouvelle salle de concert pour l’OSM, une salle que Dutoît réclame depuis ses débuts à Montréal en raison de la piètre qualité de l’acoustique de la salle de la Place des Arts.
Deux semaines après l’annonce de la saison 2002-2003, Charles Dutoît, depuis Atlanta où il remplissait un engagement, démissionne comme directeur artistique de l’OSM, avec effet immédiat ! Il ne complétera pas sa 24e saison à Montréal. Que s’est-il passé ?
Le 8 avril, la Guilde des musiciens du Québec, le syndicat qui représente les musiciens de l’OSM, accuse publiquement Charles Dutoît de harcèlement envers les musiciens, relatant des "exactions psychologiques et verbales" selon le communiqué de la Guilde. La réaction du maestro Dutoît ne s’est pas faite attendre. Il a aussitôt démissionné.
Ces relations difficiles entre un grand chef et un grand orchestre ne sont pas propres à Montréal. Plusieurs autres cas sont bien documentés. Ajoutons à cela le contexte des négociations pour une nouvelle convention collective de travail et l’imbroglio des relations des musiciens de l’OSM avec la Guilde qui les représente (elle n’aurait pas dû, a-t-on dit, rendre publiques leurs récriminations) et nous avons, réunis, tous les ingrédients d'une crise.
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***** BERNARD LABADIE À L’OPÉRA DE MONTRÉAL
En 1984, à Québec, Bernard Labadie fondait un orchestre de chambre, Les Violons du Roy, et en 1985, une chorale, La Chapelle de Québec. Ces deux ensembles sont toujours sous sa direction et se sont acquis une grande réputation. Ses disques, sous étiquette Dorian, ont été primés et les tournées ont été de francs succès. Certaines de ses interprétations d’oeuvres baroques ont fait époque. En 1994, il devenait aussi directeur artistique de l’Opéra de Québec à laquelle il donna un nouveau souffle.
Le 3 avril dernier, l’Opéra de Montréal annonçait la nomination de Bernard Labadie au poste de directeur artistique. La saison 2003-2004 sera sous sa responsabilité. Les attentes à son égard sont élevées car l’Opéra de Montréal en a déçu plus d’un ces dernières années. La compétence musicale de Labadie, sa conception de l’opéra comme lieu de convergence des divers arts de la scène, son intérêt pour le répertoire entier de l’opéra, y compris l’opéra baroque, justifient tous les espoirs.
Il quittera donc l’Opéra de Québec, mais il continuera de diriger les Violons du Roy et la Chapelle de Québec.
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***** RIOPELLE (1923-2002)
Jean-Paul Riopelle, l’un des grands peintres du 20e siècle, est décédé le 12 mars dernier dans son manoir de l’Isle-aux-Grues, près de Québec. Le 18 mars, le Québec lui a offert des funérailles nationales.
Riopelle est le plus connu de tous les peintres québécois, celui dont les tableaux sont le plus prisés. Quelques-unes de ses toiles se sont d'ailleurs vendues à plus d’un million de dollars sur les marchés internationaux. Ses oeuvres, très nombreuses, sont dispersées dans le monde entier et sont régulièrement mises à l’encan à Tokyo et à New York aussi bien qu’à Paris, à Londres et à Montréal.
C’est le Musée du Québec qui possède la plus importante collection de ses oeuvres dont la suite de tableaux Hommage à Rosa Luxembourg qui fait 40 mètres de long.
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***** NOUVEAUTÉS EN LIBRAIRIE (de janvier à avril 2002)
Littérature
Louis Caron, Il n’y a plus d’Amérique, Boréal
Ying Chen, Le Champ de la mer, Boréal
Jacques Desautels, Rue des Érables, L’Hexagone
Louis Gauthier, Voyage au Portugal avec une Allemande, Fides
Suzanne Jacob, Rouge, mère et fils, Seuil
Diane Lacombe, Le Château de Mallaig, VLB
Monique Larue, La Gloire de Cassiodore, Boréal
Rachel Leclerc, Ruelle Océan, Boréal
Andrée A. Michaud, Le Ravissement, L’Instant même
Monique Proulx, Le Cœur est un muscle involontaire, Boréal
Sylvain Trudel, Du mercure sous la langue, Les Allusifs
Études, Essais
Pierre Duchesne, Jacques Parizeau, tome 2, Le Baron, Québec Amérique
Gilles Gagné et Simon Langlois, Les Raisons fortes. Nature et signification de l’appui à la souveraineté du Québec, Les Presses de l’Université de Montréal
Jean Proulx, Artisans de la beauté du monde, Septentrion
Yanick Villedieu, Un Jour la santé, Boréal
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***** CINÉMA
L’Ange de goudron de Denis Chouinard a été bien accueilli au festival du film de Berlin, la Berlinale, à la fin de février 2002. Au même moment, Chouinard lançait son dernier film Voir Gilles Groulx à Montréal et à Québec dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois. Gilles Groulx, cinéaste engagé, est décédé au début des années 1980. Il a produit une oeuvre forte et originale mais peu connue, ses films s’étant souvent butés à la censure de l’Office national du film (ONF) pour des raisons sociales et politiques. Il faut croire que l’ONF juge maintenant que les films de Groulx sont inoffensifs puisqu’il vient de lancer, en vidéo et en DVD, l’intégrale de ses oeuvres.
Trois films pour jeunes et moins jeunes
À la Berlinale, fin février, Rock Demers présenté son dernier film Regina dans la section des films pour enfants. Ce film de la série des Contes pour tous a été réalisé en co-production avec l’Islande et, comme plusieurs autres films de cette célèbre série, il retient également l’attention de nombreux adultes.
La Mystérieuse Mademoiselle C. de Richard Ciupka a été réalisé d’après les romans jeunesse de Dominique Demers dont Mademoiselle Charlotte est l’héroïne. Il est sorti en salle, à Montréal, le 22 mars 2002.
Le Collectionneur de Jean Beaudin est un drame policier d’après le roman de Chrystine Brouillet. Il a été filmé dans la ville de Québec et y a été présenté en première le 18 février.
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***** THÉÂTRE
Quelques succès du théâtre québécois à l’étranger :
Denis Marleau est à nouveau, et pour la quatrième fois, invité au célèbre Festival d’Avignon dont ce sera la 56e édition. Marleau y présentera Les Aveugles de Maurice Maeterlinck. La pièce sera ensuite présentée, en août, au non moins célèbre Festival d’Édimbourg.
L’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris, a présenté ces derniers mois une pièce de Marie Brassard, Jimmy, créature de rêve, dans laquelle elle est elle-même interprète ainsi qu'un texte de Réjean Ducharme, L’Hiver de force, mis en scène par Lorraine Pintal.
La pièce de théâtre Le Collier d’Hélène de Carole Fréchette, mise en scène par Nabil El Azan, de Paris, a connu un grand succès à Damas, en Syrie, où elle a été créée, puis à Beyrouth, au Liban, où elle était présentée fin avril. Il s’agit, de dire Nabil El Azan, d’un "texte qui nous amène au cœur de la douleur libanaise, qui nous la fait toucher du doigt, sans dénoncer, justifier ou expliquer". En septembre, cette pièce sera jouée au Festival de Limoges et entreprendra une tournée en France en janvier 2003.
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***** LE CIRQUE DU SOLEIL PRÉSENTE VAREKAI
Le Cirque du Soleil a inauguré son 14e spectacle à Montréal le 24 avril dernier. Il se nomme VAREKAI, un mot de la langue tzigane qui signifie "où que ce soit", "peu importe le lieu". Il met en scène quelque 50 artistes provenant de 12 pays et donne vie à une forêt magique abritant une famille de survivants qui accueille un étranger tombé d’une autre civilisation.
Après Montréal, Québec et Toronto, VAREKAI entreprendra à l’automne un périple de dix ans qui l’amènera aux États-Unis, en Europe et en Asie. Sept spectacles du Cirque du Soleil sont toujours offerts, soit en tournée, en Europe, en Asie et en Amérique, soit dans des salles conçues spécialement pour lui en Floride et au Nevada.