QUÉBEC Info
PRINTEMPS-ÉTÉ 2002
***** RALENTISSEMENT EN 2001 ET REPRISE EN 2002
L’économie du Québec a connu en 2001 son plus faible taux de croissance depuis 1992. La croissance du PIB de 1,3 % représente un recul important par rapport au taux de 4,6 % enregistré l’année précédente. Cette faible performance surpasse tout de même celle de l’économie canadienne dans son ensemble et celle de l’économie américaine qui ont toutes deux connu une progression de 1,2 %. Ces résultats n’arrivent pas comme une surprise dans le contexte de mauvaise conjoncture qui a dominé l’économie mondiale au cours de l’année.
La construction domiciliaire et la consommation des ménages ont contribué au soutien de la croissance, avec une progression de 6,4 % et de 2,4 % respectivement. La force de ces deux secteurs peut être reliée à la croissance de 4,9 % du revenu personnel disponible, elle-même reliée aux réductions d’impôt des deux dernières années. Le taux d’épargne des Québécois a aussi enregistré une hausse, passant de 3,0 à 3,7 % en 2001 : il s’agit du premier gain à ce chapitre depuis 1991.
Recul des investissements et des exportations
Des reculs ont par ailleurs été enregistrés dans les secteurs de la construction non résidentielle (4,6 %), de l’investissement en machinerie (5,0 %) et des exportations (4,6 %). Dans le cas des exportations, il s’agit de la première baisse annuelle depuis 1987, et celle-ci est entièrement attribuable aux équipements de télécommunication dont la valeur des exportations est passée de 11,8 milliards $ en l’an 2000 à 5,6 milliards $ en 2001, cédant ainsi le premier rang des produits d’exportation au secteur aéronautique. Les exportations d’avions entiers, de moteurs et de pièces d’avions ont progressé de plus de 40 % en 2001 et représentent environ 15 % des exportations totales du Québec. Les exportations de bois d’œuvre sont demeurées stables malgré l’imposition par les États-Unis de droits compensatoires et de droits antidumping au cours de l’année.
Bon départ en 2002
La situation se présente sous de meilleurs augures pour l’année 2002. En mars seulement, plus de 32 000 emplois ont été créés au Québec, totalisant 69 000 emplois pour le premier trimestre 2002, soit plus de 40 % du total des emplois créés au Canada pendant cette période. Il s’agit d’une des meilleures performances du Québec depuis deux décennies. Les prévisions de croissance du PIB pour 2002 sont également revues à la hausse : la Banque Nationale et le Mouvement Desjardins prévoient maintenant une croissance de 2,7 % plutôt que le 1,3 % annoncé antérieurement.
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***** ALUMINIUM : COURSE AUX MÉGAWATTS
Le 21 février 2002, le Premier ministre du Québec Bernard Landry annonçait le résultat d’un concours peu commun dont le vainqueur se verrait attribuer un bloc de 500 MW d’électricité au tarif préférentiel de 3,7 ¢ le kWh. Ce concours, lancé en septembre dernier par le ministre de l’Industrie et du Commerce, et rapidement baptisé par les médias course aux mégawatts, visait à promouvoir les activités de transformation de l’aluminium au Québec. Pour obtenir ce bloc d’électricité dédié à la production d’aluminium primaire, l’investisseur devait s’engager à créer des emplois dans la transformation secondaire et tertiaire du métal. Le prix serait attribué au projet dont les retombées seraient les plus avantageuses pour le Québec.
Trois projets ont été soumis par chacun des trois grands de l’aluminium au Québec : Alcan, Alcoa et Alouette, ce dernier étant un consortium de la Société générale de financement (SGF) avec des intérêts allemands et japonais. En cours de route toutefois, la société Alcan s’est associée à Alouette en acquérant la part de 20 % que détenait la SGF dans le consortium. Le gouvernement devait alors choisir entre deux projets : celui du tandem Alcan-Alouette, qui permettrait l’agrandissement de l’aluminerie Alouette à Sept-Îles, et celui d’Alcoa qui envisageait d’agrandir son usine de Deschambault près de Québec et de moderniser celle de Baie-Comeau.
Le projet d’Alcan-Alouette a été préféré pour trois raisons que le Premier ministre a expliquées devant les médias : il crée plus d’emplois dans la transformation, il coûte moins cher au trésor public et il se réalise plus rapidement.
Création d'emplois
C’est lors d’une visite du Premier ministre au Saguenay quelques jours plus tard que les détails du projet gagnant ont été rendus publics : 570 emplois seront créés au cours des trois prochaines années, dont 200 par suite du doublement de la capacité de l’aluminerie Alouette de Sept-Îles et 300 par l’implantation, par la société américaine Amcast Automotive, d’une usine de fabrication de roues en aluminium pour camions.
Alcan et SGF seront associées au projet d’Amcast, qui sera localisé dans la région du Saguenay / Lac-Saint-Jean, à proximité d’une aluminerie d’Alcan, de façon à s’approvisionner en aluminium en fusion. Cette région a été désignée récemment Vallée de l’aluminium dans le cadre d’un programme gouvernemental destiné à favoriser la fabrication de produits à base d’aluminium. Les autres 70 emplois sont reliés à la conversion d’une usine abandonnée par Alcan et à la création, sur les terrains de l’Université du Québec à Chicoutimi, d’un centre de recherche sur la transformation de l’aluminium pour lequel Alcan contribuera 8 millions $.
D’autres retombées sont envisagées au cours des 10 prochaines années : Alcan s’associera à SGF et Investissement Québec pour la prospection d’investissements dans la production de pièces d'aluminium pour l’industrie du matériel de transport. L’industrie aéronautique est évoquée comme marché potentiel, la compagnie Bombardier étant un important acheteur de composantes en aluminium pour le montage de ses avions. Présentement, ces composantes sont importées principalement des États-Unis.
Favoriser la transformation
Ces deux initiatives, la course aux mégawatts et le programme de la Vallée de l’aluminium, traduisent la volonté des autorités gouvernementales de remédier au déséquilibre observé au Québec entre les activités de production de l’aluminium, où le Québec figure parmi les chefs de file mondiaux, et les activités de transformation. On compte environ 15 000 emplois dans la production primaire, mais seulement 25 000 dans les activités de transformation secondaire et tertiaire, qui consomment environ 20 % de l’aluminium primaire produit localement. Le Québec se trouve loin du compte puisque l’on estime que les emplois dans la transformation de l’aluminium dans le monde sont six fois plus importants que ceux reliés à la production primaire.
Enjeux régionaux majeurs
L’industrie de l’aluminium constitue un atout économique majeur pour plusieurs régions du Québec. L’intérêt suscité par la mise aux enchères de ce bloc d’énergie n’a pas été une surprise, non plus que la déception ressentie dans les deux régions qui n’ont pas été favorisées par le choix du gouvernement. L’importance des investissements en cause et de l’activité économique générée par de tels projets s’avère déterminante pour l’avenir économique des régions touchées. Ainsi à Sept-Îles, les autorités du port ont aussitôt annoncé un investissement de 30 millions $ dans l’agrandissement des installations portuaires en prévision du doublement de la capacité de l’aluminerie. D’autres secteurs profiteront aussi de retombées favorables.
Les régions qui tireraient avantage du projet d’Alcoa n’ont pas perdu tout espoir et poursuivent leurs démarches sur le plan politique : le gouvernement s’est dit disposé à considérer certains développements à même les disponibilités énergétiques régulières d’Hydro-Québec. Le projet de modernisation de l’usine de Baie-Comeau pourrait ainsi être réalisés. L’Alcan pourrait également y aller d’un autre investissement important à son usine d’Alma. S'il se matérialise, ce projet contribuera à doubler la capacité de l'usine et créera 200 emplois additionnels.
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***** HAUSSE DES PROFITS CHEZ HYDRO-QUÉBEC
Les profits d’Hydro-Québec ont atteint le niveau record de 1,1 MM $ en 2001, une progression de 2,8 % par rapport à l’exercice précédent. La société se dit très satisfaite de ces résultats qu’elle attribue en grande partie à la croissance des ventes d’électricité à l’extérieur du Québec. La croissance de 10,1 % des revenus est principalement attribuable aux ventes hors Québec, qui ont été supérieures de 31,1 % à celles de l’année précédente. Celles-ci s’élèvent à 3,12 MM $ et comptent pour un quart des revenus totaux de l’entreprise qui ont été de 12,57 MM $. Les ventes d’électricité sur le marché québécois ont par ailleurs connu une croissance négligeable (0,1 %) que la société attribue au gel des tarifs, qui sera maintenu jusqu’en 2004, et au climat particulièrement doux de l’hiver et de l’automne 2001.
La direction estime à 100 millions $ la perte de revenus attribuable à la température plus clémente. Comme il s’agit d’un phénomène qui peut s’avérer durable, Hydro-Québec cherchera à compenser le ralentissement de son volume d’affaires au Québec par le développement de ses activités à l’extérieur. Celles-ci incluent non seulement la vente d’énergie dans les États du Nord-Est américain et dans les provinces voisines, mais également diverses activités réalisées dans d’autres pays incluant la Chine, l’Australie et quelques pays d’Amérique du Sud. Ces activités ont procuré des revenus de 637 millions $ en 2001, en hausse de 53,5 % sur le précédent exercice.
La direction d’Hydro-Québec attribue environ 30 % de ses profits nets à ses activités d’achat et de revente sur le marché américain et celui des provinces canadiennes voisines. La société ne dit toutefois pas si la rentabilité de ces opérations a varié au cours du dernier exercice. Il y a lieu de s’interroger car, si les revenus extérieurs ont augmenté de 31 %, les achats d’énergie ont cru de près de 50 %, passant de 2,4 MM $ en 2000 à 3,5 MM $ en 2001. Il serait intéressant de connaître quelle part de cette augmentation est liée aux activités hors Québec.
La répartition des comptes entre les divisions internes de l’entreprise fait ressortir une situation toujours déficitaire à la division distribution, responsable des ventes sur le marché québécois : le déficit est établi à 454 millions $, en hausse légère par rapport à l’exercice précédent, alors que les divisions production et transport montrent des profits respectifs de 1,1 milliards $ et 436 millions $.
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***** FORTE HAUSSE DES PROFITS CHEZ CASCADES
La multinationale Cascades, une papetière québécoise qui possède des usines au Canada, en France et aux États-Unis, a réalisé une croissance de 5,5 % de son chiffre d’affaires en 2001, pendant que son bénéfice net progressait de 60 %. Tous les secteurs de l’entreprise ont contribué aux bénéfices, mais c’est le groupe des papiers tissus qui a connu la meilleure performance, avec une augmentation de 38 millions $ de sa contribution au bénéfice net, suivi du groupe des cartons plats, dont la contribution s’est accrue de 15 millions $. La présidente de Papiers Perkins, la filiale de papier sanitaire de Cascades, a pour sa part souligné la solide performance de Wyant, un fabricant américain acquis par Cascades en novembre 2000.
Ces résultats ont été obtenus malgré une perte de 23 millions $ au quatrième trimestre, consécutive à des radiations d’actifs non performants. Ces actifs, que la direction n’a pas voulu identifier, pourraient être l’objet de décisions importantes en 2002. La fermeture, la vente ou une restructuration importante avec d’autres partenaires sont les possibilités qui ont été évoquées à l’égard de ces actifs.
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***** MONTRÉAL ET QUÉBEC BIEN COTÉS
Dans une étude récente réalisée par la firme de vérification KPMG et portant sur les coûts d’opération d’une entreprise, Montréal se classe au premier rang parmi 86 villes mondiales de deux millions d’habitants et plus. La région de Québec, de son côté, se classe au deuxième rang dans une comparaison similaire faite, cette fois, avec un nombre comparable de villes nord- américaines. Dans cette comparaison, l’avantage des deux villes s’explique surtout par les coûts de la main-d’oeuvre et par le niveau des impôts, deux des facteurs les plus importants pour les entreprises dans les décisions de localisation. Le taux de change du dollar canadien en devises américaines favorise aussi les villes canadiennes. Toutefois, une hausse de 20 % du taux de change n’éliminerait pas l’avantage comparatif de Montréal et de Québec.
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***** LA BOURSE DE MONTRÉAL PREND SON ENVOL
Lors de la réorganisation des bourses canadiennes à l’automne 1999, la Bourse de Montréal a obtenu l’exclusivité du marché des produits dérivés au Canada. Dans ce type d’activité, elle s’est maintenue jusqu’à maintenant entre le 20e et le 30e rang mondial. Mais des développements récents pourraient lui permettre de se hausser parmi les dix premières institutions boursières du monde. En annonçant, en janvier 2002, l’inauguration de son parquet électronique, la Bourse de Montréal devenait la première bourse nord-américaine à opérer entièrement sur une base électronique. Les clients ont ainsi un accès direct et anonyme au parquet, les commandes y étant gérées électroniquement. Il en résulte une plus grande efficacité et la possibilité d’accommoder une clientèle plus large.
En mars 2002, la Bourse faisait savoir qu’elle avait reçu l’autorisation du US Commodity Futures Trading Commission pour offrir aux courtiers américains l’accès à son parquet électronique. Les courtiers québécois n’ont pas accueilli cette nouvelle avec grand enthousiasme car elle pourrait les priver de la clientèle des courtiers américains qui recourent présentement à leur intermédiaire pour accéder au parquet montréalais.
Le président de l’institution montréalaise dévoilait encore, à la fin de février, la participation de son entreprise à un marché électronique d'options sur des valeurs américaines en partenariat avec la Bourse de Boston et un groupe de courtiers américains. La coentreprise, connue sous le nom de Boston Exchange Group LLC (BOX), utilisera le parquet électronique montréalais pour gérer ses transactions. La Bourse de Montréal détient 35 % de BOX, la Bourse de Boston 30 %, tandis que les 35 % restant sont détenus par les courtiers.
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***** LA CAISSE DE DÉPÔT ET PLACEMENT : UNE PERTE EN 2001
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP) déclare une perte de 4,99 % pour l’exercice financier terminé le 31 décembre 2001, en regard d’un gain de 6,2 % au cours de l’année précédente.
Ses placements dans les secteurs des communications et des nouvelles technologies expliquent en grande partie cette mauvaise performance. Ainsi, ses filiales CDP Communications et CDP Technologies, responsables de la gestion de ces placements, ont enregistré des pertes respectives de 38,4 % et de 25,6 %. La dévaluation de 1,1 milliard $ (40 %) du placement dans Quebecor média est la cause principale de la perte de la filiale de communication. Cette perte n’est toutefois pas exceptionnelle pour ce secteur d’activité selon les porte-parole de la CDP. Des entreprises comparables comme Rogers Communication et BCE ont subi une dévaluation encore plus forte. Il ne s’agit pas non plus d’une contre-performance pour CDP, celle-ci ayant connu des résultats supérieurs à la moyenne quinquennale dans plusieurs secteurs et ayant surpassé les indices de référence dans la plupart des secteurs.
La plus haute cote de crédit
C’est à la demande de la CDP que l’agence d’évaluation Standard and Poor’s (S&P) a procédé à l’évaluation de sa filiale de placement CDP Capital. S&P lui a accordé la plus haute cote de crédit : AAA pour les emprunts à long terme et A-1 plus pour les emprunts à court terme. Cette reconnaissance fera baisser ses coûts lorsqu’un emprunt à court terme sera requis. Rappelons qu’avec 133 milliards $ d’actifs, CDP Capital est le plus important gestionnaire de fonds au Canada.
Création d'un fonds commun au Maroc
La CDP s’est associée à la Caisse de dépôt et de gestion du Maroc, à la fin de janvier 2002, pour créer un fonds de 30 millions $ US portant le nom d'Accès Capital Atlantique SA (ACASA). Ce fonds offrira aux PME marocaines du secteur manufacturier l’expérience, le savoir-faire et le capital de ces deux institutions.
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***** INDICATEURS ÉCONOMIQUES
Le taux de change
Le dollar canadien, exprimé en devises américaines (US), s’est apprécié à 63,77¢ US à la fin d’avril 2002 depuis son niveau de 62,67¢ US de la fin de décembre 2001. Son creux de la période a été de 62,18¢ US.
Le taux d’escompte
À la fin d’avril 2002, le taux officiel d’escompte de la Banque du Canada était de 2,50 %, au même niveau qu’à la fin de décembre 2001. Il est descendu à 2,25 % au cours de la période.
Le PIB
En 2001, le produit intérieur brut (PIB) s’est accru de 1,3 % par rapport à l’an 2000, inflation non comprise de 1,6 %. Le poste de la rémunération des salariés s’est accru de 3,7 % et celui des bénéfices des sociétés avant impôts a diminué de 6,3 %, inflation comprise dans ces deux cas. Le solde positif du commerce extérieur du Québec envers les autres provinces canadiennes et les pays étrangers a occupé 3,5 % du PIB en 2001, comparativement à 2,0 % en l’an 2000, inflation non comprise. Sans l’apport de ce solde, le PIB se serait abaissé de 0,1 %.
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***** LES UNIVERSITÉS SE LANCENT EN AFFAIRES
L’Université de Montréal met la dernière main au montage d’une société de valorisation de la recherche, Gestion Univalor, qui commercialisera les travaux de ses chercheurs, espérant en retirer bientôt des redevances de 25 millions $ chaque année. Outre l’Université de Montréal, l’École polytechnique de Montréal, l’École des hautes études commerciales (HEC), l’Institut de cardiologie de Montréal, l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et trois hôpitaux feront également partie d’Univalor. Celle-ci disposera d’un fonds de démarrage de 30 millions $. D’autres établissements hospitaliers et des centres de recherche pourront recourir occasionnellement aux services d’Univalor sans participer à la mise de fonds initiale. Celle-ci provient, à raison de 15 millions $, de Valorisation-Recherche Québec, organisme gouvernemental voué au soutien financier de la recherche universitaire. Les établissements universitaires y injectent 10 millions $, tandis que 5 millions $ proviennent de fonds fédéraux.
Le fruit du travail des chercheurs sera transféré au marché privé de deux manières, soit en octroyant à des sociétés privées des licences permettant l’exploitation des brevets obtenus par les membres du consortium, ou soit en créant directement des compagnies privées. La direction d’Univalor croit pouvoir lancer dans les cinq prochaines années une quarantaine de compagnies dérivées et participer à une centaine d’entreprises en octroyant des licences. Les universités et centres de recherche voient dans la société de valorisation un atout de plus pour rapatrier des cerveaux, en ces temps où ils doivent recruter un grand nombre de nouveaux professeurs-chercheurs.
Gestion Univalor est en fait le dernier né d’une famille qui compte déjà trois rejetons. D'une part, l’Université de Sherbrooke vient de s’associer à McGill et à Bishop's dans une société à capital de risque, MSBI. D'autre part, Gestion Sovar est liée à l’Université Laval et au Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL). Puis enfin, Valorisation Innovation Plus (VIP) regroupe les universités du Québec à Montréal (UQAM), à Trois-Rivières (UQTR) et à Rimouski (UQAR), l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), l’École de technologie supérieure (ETS) et l’Université Concordia. Toutes ces sociétés s’inspirent d’un modèle très répandu aux États-Unis où des universités de très haut niveau récoltent chaque année des montants considérables en redevances.
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***** NOUVEAUX INDICES BOURSIERS QUÉBÉCOIS
Les habitués des pages financières des principaux quotidiens ont vu apparaître deux nouveaux indices boursiers en début d’année : IQ-30 et IQ-150. Ces indices ont la particularité de n’inclure que des actions d’entreprises dont le siège social est situé au Québec. La conception de ces deux indices est une initiative de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) et de l’Université de Sherbrooke. Le Centre d’analyse et de suivi de l’indice du Québec (CASIQ) en assurera le suivi. L’IQ-30 est composé de trente entreprises québécoises de grande capitalisation, tandis que l’IQ-150 regroupe les titres de 150 entreprises de petite et moyenne capitalisation. La pondération des deux indices est fonction de la présence québécoise dans la production, la propriété et le centre décisionnel des entreprises retenues.
Deux institutions financières ont déjà émis des titres dont le rendement est lié à ces indices : il s’agit des billets à capital protégé de la Banque Nationale et des obligations boursières de Placements Québec, dont le capital est aussi protégé. Placements Québec est un service public d’épargne administré par le ministère des Finances du Québec.
L’origine du projet tient pour une bonne part à l’observation que les titres québécois retenus dans les indices ont eu une performance passée très largement supérieure aux indices courants des marchés canadiens. La progression annuelle de l’IQ-30 au cours des années 1996 à 2001 a été entre trois et quatre fois supérieure à celle du TSE-300, et plus de deux fois supérieure à celle du TSE-35.
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***** RUÉE VERS LE DIAMANT AU NOUVEAU-QUÉBEC
La découverte, en décembre dernier, par le tandem de prospection minière SOQUEM-Ashton Mining of Canada, de deux roches de kimberlite contenant des diamants a déclenché une course sans précédent aux concessions minières dans les secteurs avoisinant la découverte. Plus de 50 000 demandes de concessions ont été reçues et enregistrées au cours des quatre derniers mois pour cette seule région. Trois secteurs chauds sont visés par cette fièvre minière : le secteur des monts Otish, au nord de Chibougamau, et ceux de Wemindji et de Nottaway-Ruppert, dans le territoire de la Baie-de-James.
La kimberlite est constituée de magma parvenu à la surface par des fissures de l’écorce terrestre puis solidifié. Ces roches sont souvent porteuses de diamants. L’analyse des roches trouvées en décembre a révélé la présence d’une trentaine de diamants de plus de 0,5 millimètre de côté et d’une centaine de plus petits. Les forages se sont poursuivis durant tout l’hiver, mais ont été interrompus au moment du dégel. Les résultats de la récolte hivernale devraient être connus d’ici un mois.
Les experts restent prudents mais soulignent néanmoins que les teneurs observées dans les échantillons recueillis se comparent à celles observées sur des sites de l’Ouest canadien qui se sont avérés très riches.
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***** MÉCACHROME S'INSTALLE À MONTRÉAL
Le groupe français Mécachrome, spécialisé dans la fabrication de pièces usinées de haute précision pour l’aérospatiale et l’industrie de l’automobile, annonce son installation au Québec dans le cadre d’une alliance stratégique avec la société québécoise Aéro. L’alliance pourrait se traduire par une acquisition d’Aéro par le groupe français, une fois terminée la vérification d’usage de l’entreprise. Mécachrome a été fondée en 1937 et emploie 1500 personnes dans quatre usines françaises où l’on fabrique des pièces usinées à la fine pointe de la technologie. Lorsque Jacques Villeneuve a remporté le championnat de la Formule 1 en 1998, il roulait avec un moteur William-Mécachrome. Quant à Aéro, fondé en 1963, il emploie 80 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 10 millions $ auprès de clients prestigieux dont Boeing et Bombardier, notamment. Ses deux actionnaires se sont déclarés disposés à vendre, tout en conservant des fonctions actives dans Mécachrome.
La venue de Mécachrome dans le paysage québécois a été saluée par l’Association québécoise de l’aérospatiale, en raison de sa technologie unique. La réalisation de la transaction donnera lieu à des investissements de 20 millions $ et l’addition de 40 employés aux effectifs de l’entreprise.