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PRINTEMPS-ÉTÉ 2002

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ÉDUCATION

***** POLITIQUE D’ÉDUCATION DES ADULTES

La première politique gouvernementale d’éducation des adultes a été rendue publique le 2 mai dernier.  Préconisée par les États généraux de l’éducation en 1995, cette politique fort attendue répond également à des demandes répétées pour une meilleure coordination du monde de l’éducation et de celui du travail.

La politique retient quatre grandes orientations étroitement reliées entre elles et définissant des priorités d’action :  assurer une formation de base aux adultes, maintenir et rehausser constamment le niveau de compétence des adultes, valoriser les acquis et les compétences par une reconnaissance officielle et réduire les obstacles à l’accessibilité et à la persévérance.  L’énoncé de politique est assorti d’un plan d’action qui portera sur trois champs d’intervention :  la formation de base, la formation continue reliée à l’emploi et la reconnaissance des acquis et des compétences.

Le gouvernement québécois prévoit investir 450 millions $ au cours des cinq prochaines années dans la mise en œuvre de sa politique dont 340 millions $ viendront du ministère de l’Éducation et 110 millions $ du ministère de l’Emploi.  Il espère faire passer de la sorte le nombre de personnes inscrites à l’éducation des adultes de 230 000 à 263 000.  Parallèlement à des actions de promotion en faveur de la formation continue, on améliorera les services d’accueil et de référence dans les centres d’éducation des adultes.  L’accès à des services de reconnaissance des acquis et des compétences sera garanti dans toutes les régions du Québec et des outils d’évaluation seront créés à cette fin au cours de la prochaine année.  Un programme de prêt pour des études à temps partiel sera mis en place ainsi qu’un programme d’apprentissage en milieu de travail fondé sur l’approche du compagnonnage.  Québec veut par ailleurs faire passer de 76 % à 80 % la proportion d’employeurs qui investissent au moins 1 % de leur masse salariale dans la formation de leur personnel.  La formation en entreprise sera mieux reconnue de même que la formation et l’expérience acquises par les immigrants dans leur pays d’origine.

Préparée en collaboration avec tous les partenaires du marché du travail, la politique gouvernementale d’éducation des adultes a reçu un accueil positif dans tous les milieux concernés.  Le regroupement Manufacturiers et exportateurs du Québec se félicite de voir reconnaître la formation sur les lieux de travail.  La Fédération des commissions scolaires se dit prête à relever le défi que présente la mise en œuvre de la politique.  La Confédération des syndicats du Québec, qui regroupe plusieurs syndicats d’enseignants, exprime de son côté sa satisfaction à l’égard de la politique gouvernementale tout en s’interrogeant sur la place qui sera réservée, dans sa mise en oeuvre, aux réseaux scolaires.

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***** PERFORMANCE DES ÉLÈVES QUÉBÉCOIS

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié récemment les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA).  Des tests ont été administrés dans les 32 pays membres de l’OCDE auprès de 250 000 élèves de 15 ans.  Ces tests avaient pour but d’établir si les élèves ont les compétences voulues pour se préparer aux changements technologiques et économiques.  Au Canada, 30 000 jeunes dont 4500 Québécois venant de 165 écoles ont participé à ces épreuves qui portaient sur les mathématiques, les sciences et la lecture.

Les jeunes Canadiens se sont classés au sixième rang en mathématiques, au cinquième en sciences et au deuxième en lecture.  Parmi les provinces canadiennes, le Québec se démarque nettement puisque ses élèves se sont classés au-dessus de la moyenne canadienne dans les trois disciplines.  En mathématiques, les jeunes Québécois se situent au deuxième rang mondial, derrière ceux du Japon; en sciences, on les retrouve au quatrième rang, après les élèves de la Corée, du Japon et de l’Alberta; en lecture enfin, les élèves québécois se retrouvent également dans le peloton de tête.  Autant dans les pays de l’OCDE que dans les provinces canadiennes, les filles ont obtenu des résultats nettement supérieurs aux garçons.

La performance des jeunes Québécois est généralement attribuée à la mise en oeuvre, au cours des dernières décennies, de réformes dans l’enseignement des mathématiques et des sciences.  Ainsi, l’approche par résolution de problèmes pratiquée depuis les années 1980 dans l’enseignement des mathématiques au primaire et introduite au secondaire en 1993 a permis aux élèves d’améliorer la qualité de leurs apprentissages et de faire le lien entre les connaissances acquises et les situations réelles que l’on peut observer dans la vie.

En se félicitant de ces résultats, le ministre de l’Éducation, François Legault, y voyait un signe de bon augure pour le succès de la réforme complète du curriculum en cours depuis trois ans.  Il soulignait aussi que des efforts importants devront être réalisés pour réduire les écarts entre les garçons et les filles et entre les élèves provenant de milieux socio-économiques différents.

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***** FÉMINISATION DES ÉTUDES EN MÉDECINE

Alors qu’en 1970 les femmes ne comptaient que pour 20 % des étudiants en formation médicale, le rapport s’est totalement inversé au cours des dernières années.  L’an prochain, la proportion de femmes inscrites en première année à la faculté de médecine de l’Université de Montréal atteindra 80 %.  La même tendance s’observe d'ailleurs dans les autres facultés de médecine au Québec.

Cette évolution a conduit l’Université de Montréal à s’interroger sur ses processus d’admission aux études de médecine.  Le rapport du comité mandaté à cette fin vient de conclure qu’aucun biais ne désavantage les hommes au cours de la sélection.  La part de candidats admis est à peu près la même pour les deux sexes, mais les jeunes femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à soumettre leur candidature.  Les auteurs de l’étude estiment que la faible représentation masculine pourrait résulter de choix faits par les élèves dans les dernières années du niveau secondaire, les garçons étant alors portés à choisir des cours qui les excluent ensuite du profil d’études en sciences biologiques lorsqu’ils accèdent au niveau collégial.

La féminisation de la profession médicale entraîne des changements importants dans l’organisation du travail.  Plus soucieuses d’équilibre entre leur vie personnelle et familiale et leur carrière, les femmes adoptent un rythme de travail différent de celui des hommes.  Conjugué à la pénurie déjà réelle de médecins au Québec, ce facteur conduira forcément les facultés de médecine à accroître, avec l’accord du gouvernement, les contingents de nouveaux étudiants en médecine.

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***** HAUSSE DU TAUX DE PERSÉVÉRANCE AUX ÉTUDES

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) vient de publier le Portrait social du Québec - Données et analyses dans lequel il constate une réduction marquée du décrochage scolaire au cours des dernières années.  Chez les jeunes âgés de 17 ans, le décrochage a chuté de 12 % depuis 1986.  Dans le groupe des jeunes de 20 à 24 ans, où le décrochage est le plus élevé, les gains ont été importants également :  la proportion des personnes sans diplôme et qui ne fréquentent pas l’école a diminué de 7 %.

L’ISQ souligne par ailleurs une hausse du nombre de Québécois ayant fait des études supérieures.  En 1999, 27,3 % des jeunes peuvent espérer obtenir au moins un premier grade universitaire.  Les statistiques confirment aussi que les femmes sont largement responsables de l’élévation générale de la scolarisation, tant au primaire qu'à l’université.  Les derniers retranchements majoritairement masculins sont la formation professionnelle au secondaire et les études universitaires de troisième cycle.

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***** ALLO PROF SUR INTERNET

Avec Allô Prof, les technologies de la communication trouvent de nouvelles applications en éducation.  Créé en 1995, Allô Prof offre aux élèves du primaire et du secondaire un service téléphonique d’aide aux devoirs.  Il bénéficie de la participation du Fonds Jeunesse Québec, de Télé-Québec, de commanditaires privés ainsi que de l’appui d’institutions et d’associations du monde de l’éducation.

Des enseignants, recrutés parmi le personnel à statut précaire, répondent le soir à des élèves aux prises avec des difficultés dans leurs travaux à la maison.  Les utilisateurs de ce service sont en majorité des allophones de Montréal (des enfants de diverses langues étrangères) qui, bien souvent, ne peuvent compter sur l’aide de leurs parents.  Depuis la création d’Allô Prof, les enseignants embauchés ont répondu à plus de 125 000 appels.

Allô Prof vient d’innover une fois de plus en créant, en janvier 2002, les cyberclasses, un service en ligne dont le principe est simple.  L’élève s’inscrit, ce qui lui donne accès aux classes virtuelles de mathématiques, de français et de sciences.  Lorsqu’il se branche, il choisit une matière et pose une question puis un professeur lui répond en ligne en lui fournissant les explications et les exemples nécessaires.  Autre développement récent :  les personnes inscrites à l’éducation des adultes peuvent utiliser elles aussi le service téléphonique, de même que les parents qui ont des questions en rapport avec les devoirs ou les leçons de leurs enfants.

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***** ÉCHANGES FRANCE / QUÉBEC AU PRIMAIRE

Une entente conclue entre la France et le Québec permet désormais à l’Office franco-québécois pour la jeunesse d’élargir son mandat et d’encourager les échanges scolaires entre classes françaises et québécoises du niveau primaire.  Le projet Jeunes découvreurs permettra à des classes de 6e année de correspondre avec une classe jumelle en France et de participer à un voyage échange.  Les enfants québécois de 11 ans pourront passer deux semaines dans la famille de leur vis-à-vis et par la suite accueillir au Québec leur correspondant français.

Un des objectifs poursuivis par cette extension au niveau primaire des échanges d’élèves entre la France et le Québec est de hausser, à terme, le nombre d’étudiants universitaires québécois séjournant dans les universités françaises.  Alors que le nombre d’étudiants français présents dans les universités québécoises est supérieur à 4000, on recense à peine 600 étudiants québécois dans les universités françaises.  Sachant que dans 15 % des cas les parents d’enfants ayant participé à des échanges maintiennent des contacts par la suite, on espère que les échanges au primaire éveilleront et cultiveront l’intérêt des jeunes Québécois et de leur famille pour des études en France.

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***** DON DE 12,5 MILLIONS $ DE JEAN COUTU À L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Par cette donation, le pharmacien le plus connu du Québec contribuera au financement de deux pavillons au coût de 77,5 millions $.  De son côté, le gouvernement du Québec y investira 60 millions $.

Le nouvel édifice qui abritera la faculté de pharmacie portera le nom de pavillon Jean-Coutu et  celui qui abritera l’Institut d’immunologie et de cancer sera baptisé le pavillon Marcelle-Coutu, en l’honneur de son épouse.

Les installations projetées seront prêtes en 2004.  Le recteur de l’Université de Montréal, Robert Lacroix, n’a pas manqué de souligner, lors de la conférence de presse du 16 janvier dernier, que la contribution de la famille Coutu constitue le plus important don personnel fait à une université francophone au Québec.  Pour sa part, François Legault, alors ministre de l’Éducation, a indiqué que "cet investissement permettra de faire passer de 660 à 1000 le nombre d’étudiants en pharmacie d’ici les cinq prochaines années".

Jean Coutu, accompagné de sa famille, a été l’objet d’une longue ovation.  Il a profité de l’occasion pour souhaiter la création d’un programme adapté à la formation des techniciens en laboratoire de pharmacie.