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PRINTEMPS-ÉTÉ 2003

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ÉDUCATION

    ****LES 40 ANS DU RAPPORT PARENT

Le monde de l’éducation a souligné récemment le quarantième anniversaire de la publication du Rapport Parent, instrument déterminant de la modernisation et de la démocratisation de l’enseignement au Québec.  L’Université du Québec à Montréal, née elle-même d’une recommandation de ce rapport, lui a consacré un colloque; du 31 mars au 4 avril, de nombreuses personnalités du monde scolaire et universitaire y ont évalué les réalisations suscitées par ce document historique, tout en échangeant leurs réflexions sur les perspectives qui s’ouvrent à l’éducation québécoise quatre décennies plus tard.

Lorsque Jean Lesage, à la tête du parti libéral, accède au pouvoir en 1960, son premier souci est de corriger les insuffisances du système d’enseignement en place.  Ce dernier se caractérise par son manque d’accessibilité et son incapacité à répondre aux besoins d’une société moderne.  Il n’existe pas de ministère de l’Éducation; le taux de scolarité au Québec est inférieur à la moyenne du Canada; l’enseignement secondaire repose largement sur des institutions privées et confessionnelles; les programmes d’études sont désuets.  Quant aux universités, elles préparent surtout aux professions libérales; peu nombreuses, elles demeurent hors de portée de la plupart des jeunes, des jeunes filles en particulier.

Le gouvernement Lesage met en place, en avril 1961, une commission royale d’enquête sur l’éducation; composée de 15 membres, elle est présidée par Mgr Alphonse-Marie Parent, vice-recteur de l’Université Laval.  Plus de 300 mémoires sont soumis à la commission qui multiplie par ailleurs ses consultations à travers le Québec, au Canada, aux États-Unis et en Europe.  Les travaux dureront 5 ans, mais dès 1963 une première partie du rapport est publiée et certaines de ses recommandations sont mises en œuvre.  En 1964, le ministère de l’Éducation est créé et Paul Gérin-Lajoie en devient le premier titulaire; un organisme-conseil est adjoint au ministère : le Conseil supérieur de l’Éducation.  Quatre tomes s’ajouteront par la suite à la première tranche du rapport et contribueront à mettre au monde le système d’éducation québécois que l’on connaît aujourd’hui.

Parmi les réalisations les plus significatives inspirées du Rapport Parent, on peut mentionner la mise en place d’un système public complet et gratuit jusqu’à l’entrée à l’université, l’obligation scolaire prolongée jusqu’à 16 ans, la création des CEGEP (collèges d’enseignement général et professionnel) dispensant à la fois une formation technique et un enseignement pré-universitaire, la formation des maîtres confiée aux universités, la création du réseau de l’Université du Québec, etc.

On s’accorde aujourd’hui à reconnaître que les travaux de la Commission Parent ont apporté une contribution de tout premier ordre à la transformation radicale qu’a connue le Québec au cours des années 60 et que l’on a pris l’habitude d’appeler " la révolution tranquille ».

****LE CORPS PROFESSORAL DES UNIVERSITÉS

Les universités québécoises sont entrées dans une période de recrutement intensif en vue de renouveler leur corps professoral.  Le développement accéléré de l’enseignement universitaire à la fin des années 60 et au début des années 70 avait nécessité l’engagement massif d’enseignants qui atteignent aujourd’hui l’âge de la retraite.  Des centaines sinon des milliers de postes deviendront vacants dans un proche avenir.  À elle seule, l’Université du Québec à Montréal évalue à plus de 300 le nombre de professeurs qu’elle devra recruter au cours des 5 prochaines années; les besoins seront particulièrement élevés dans les sciences pures, comme les mathématiques et la biologie.  Pour sa part, l’université de Montréal prévoit embaucher, au cours de la même période, une centaine de professeurs chaque année et les postes à combler se retrouvent dans pratiquement toutes les disciplines.

La recherche en aussi grand nombre de compétences très spécialisées sera d’autant plus ardue que la concurrence s’annonce très vive.  En effet, la plupart des universités d’Amérique du Nord font face en même temps à des besoins semblables.  À leur avantage, les universités québécoises comptent quelques atouts, notamment leur vitalité scientifique et la qualité de vie offerte par le milieu.