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Printemps-�t� 1999

 

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�CONOMIE

La Caisse de d�p�t et placement : un gestionnaire mondial

La Caisse de d�p�t et placement du Qu�bec a �t� cr��e en 1966 pour g�rer les contributions au r�gime public de rentes et aux r�gimes priv�s de retraite des employ�s du secteur public du Qu�bec. Elle g�re aussi les r�serves de plusieurs r�gimes publics d'assurance.

Les activit�s de la Caisse sont maintenant r�parties dans 40 pays, sur les cinq continents. C'est le r�sultat d'un virage international entrepris au d�but des ann�es 1980, pour r�pondre � un besoin de diversification. Cette nouvelle orientation s'est accompagn�e d'une transformation interne de la gestion qui repose maintenant sur des �quipes sp�cialis�es selon les r�gions du monde o� la Caisse est pr�sente.

Les placements en actions d'entreprises �trang�res de la Caisse de d�p�t et placement se sont accrus de 2,1 milliards $ en 1998, ce qui repr�sente plus de 40 % de la croissance de l'actif de la Caisse au cours de son dernier exercice financier. L'actif de la Caisse s'�tablissait � 68,6 milliards $ au 31 d�cembre dernier; les actions �trang�res repr�sentaient 22,4 % du total des placements et 47,1 % des placements en actions. Cette progression est survenue � la faveur d'une modification l�gislative de 1997 qui a permis � la Caisse d'accro�tre le total de ses placements en actions, auparavant limit� � 40 % de l'actif. Des placements sont �galement effectu�s � l'ext�rieur du Canada dans des obligations de gouvernements ou d'entreprises et dans des immeubles r�sidentiels et commerciaux. Les �tats-Unis sont la principale destination de ces placements. La Caisse y comptait 5,9 milliards $ de placements en actions ainsi que d'importants investissements immobiliers qu'elle g�re par l'entremise de filiales sp�cialis�es. De nouvelles acquisitions ont �t� r�alis�es en 1998 tant aux �tats-Unis qu'en Europe dans les secteurs de l'h�tellerie, des centres commerciaux, des �difices � bureaux et des immeubles r�sidentiels.

Cette ouverture mondiale n'a pas affect� la pr�sence de la Caisse sur la sc�ne financi�re canadienne. Elle demeure un important investisseur sur les bourses canadiennes et poss�de le plus important portefeuille immobilier au Canada. Elle s'y distingue �galement comme le plus important d�tenteur de participations dans des entreprises. Contrairement aux placements de portefeuille, qui sont g�n�ralement passifs, les participations sont des placements n�goci�s avec des entreprises de toutes tailles; la Caisse y joue alors un r�le de conseiller aupr�s de la direction de l'entreprise. Ces interventions sont g�r�es par les filiales du Groupe Participation Caisse. L'une de ces filiales, Capital International CDPQ, a pour mission de soutenir les entreprises partenaires dans leurs activit�s � l'�tranger, en association avec des banques d'affaires locales.

Les placements de la Caisse de d�p�t et placement ont g�n�r� un rendement global de 10,2 % en 1998. Il s'agit d'un rendement remarquable dans un contexte de crises �conomiques et financi�res dans diverses parties du monde. Les dirigeants sont particuli�rement fiers du rendement de 7,6 % obtenu sur les placements en actions canadiennes, alors que les indices de r�f�rence des bourses canadiennes ont r�gress� de 1,6 %. Ce r�sultat tient pour une bonne part au rendement exceptionnel de 27,8 % du portefeuille du Groupe Participation Caisse, qui repr�sentait 10 % de l'actif � la fin de l'exercice 1998.

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Le Mouvement Desjardins se restructure

Le Mouvement Desjardins, qui regroupe depuis 1979 l'ensemble des coop�ratives d'�pargne et de cr�dit au Qu�bec, c�l�brera l'an prochain le centenaire de sa fondation. C'est en 1900, � L�vis, que fut cr��e par Alphonse Desjardins, la premi�re caisse populaire canadienne. Le Mouvement compte aujourd'hui 1222 caisses, regroup�es en 11 f�d�rations et celles-ci op�rent en un r�seau int�gr� sur tout le territoire du Qu�bec. Desjardins occupe le premier rang parmi les institutions financi�res qui font affaire au Qu�bec, avec des parts de march� de 45 % des d�p�ts des particuliers, de 33 % des pr�ts aux particuliers et de 25 % des pr�ts aux entreprises. Cette pr�sence dominante d'une institution financi�re fait du Qu�bec un cas unique dans le monde occidental. Tout indique que le Mouvement, qui a connu de constantes transformations au cours de son premier centenaire, amorcera le second avec une nouvelle d�marche de restructuration que d'aucuns consid�rent comme la plus audacieuse de son histoire.

Les participants au 17e congr�s du Mouvement, qui s'est tenu � Montr�al le 19 mars dernier, ont en effet approuv� � une forte majorit� la fusion des onze f�d�rations et de la Conf�d�ration en une f�d�ration unique � laquelle les caisses locales seront affili�es directement. Cette orientation est l'aboutissement d'un d�bat qui a marqu� toute l'histoire du Mouvement et qui a fait vibr� la fibre d�mocratique propre � cette institution coop�rative. D�j� en 1920, le fondateur avait envisag� la cr�ation d'une f�d�ration unique pour r�pondre aux besoins d'encadrement des caisses locales et leur fournir des services techniques. C'est plut�t la formule des regroupements r�gionaux qui a pr�valu. En 1932, une f�d�ration des unions r�gionales s'est constitu�e, devenue par la suite la Conf�d�ration. Cette structure a suscit� au fil des ans divers conflits de juridiction et a �t� remise en question � maintes reprises, mais les projets de r�forme n'ont pu surmonter la r�sistance des caisses et des r�gions, soucieuses de leur autonomie et de leurs particularismes.

Un imp�ratif de productivit�

Le projet de restructuration est propos� par la Conf�d�ration dans le but d'am�liorer la productivit� du Mouvement. Mesur�e par le rapport entre les co�ts d'op�ration et les revenus, la productivit� du r�seau des caisses Desjardins marque un retard important sur celle des banques � charte qui constituent leur principale concurrence. Il en co�te en effet 75,20 $ aux caisses pour produire 100 $ de revenus mais seulement 62,90 $ en moyenne aux banques. Les analyses de la Conf�d�ration attribuent environ la moiti� de l'�cart au caract�re coop�ratif du Mouvement mais estiment n�anmoins n�cessaire de chercher � en limiter les effets. Cette situation n'est pas nouvelle. Elle n'a toutefois pas encore affect� la rentabilit� ni la position concurrentielle du Mouvement.

Les r�sultats financiers, rendus publics au lendemain du congr�s, traduisent une situation financi�re fondamentalement saine. Le ratio de capitalisation s'�tablissait � 12,3 % selon les normes internationales, une am�lioration de 5 % par rapport � l'exercice pr�c�dent. Malgr� une baisse de 15 % par rapport � 1997, les revenus nets se maintiennent � 0,47 $ par 100 $ d'actifs, ce qui constitue un niveau satisfaisant pour une institution coop�rative. La qualit� du portefeuille de pr�ts a �t� am�lior�e gr�ce � une r�duction du volume des pr�ts douteux qui repr�sentaient 1,07 % des pr�ts � la fin de 1998. La position de Desjardins sur les principaux march�s qu�b�cois s'est encore accrue en 1998, notamment dans les d�p�ts des particuliers o� sa part du march� est pass�e de 45 % � 46 %, signe d'une fid�lit� de la client�le qui est peut-�tre normale dans une institution coop�rative. Mais les dirigeants de la Conf�d�ration ne veulent pas s'en remettre uniquement au facteur coop�ratif pour assurer la survie de leur institution. Le fait qu'environ 50 % des quelque 5 millions de membres que revendique le Mouvement fait �galement affaire avec une institution financi�re concurrente contribue � justifier un r�flexe de prudence.

La r�ing�nierie

La mise en marche, en 1994, d'un programme de r�ing�nierie des op�rations des caisses visait le m�me objectif de r�duction des co�ts d'op�ration. En amor�ant ce programme, le Mouvement voulait profiter du d�cloisonnement qui avait cours dans la distribution des services financiers pour r�viser les processus de gestion, recourir aux nouvelles technologies de communication et de gestion et ainsi r�duire les frais d'op�ration. Le programme comportait aussi un encouragement � la fusion des plus petites caisses, de mani�re � former des entit�s qui soient en mesure de se donner les moyens technologiques requis par la nouvelle approche. Au terme de l'op�ration, le personnel des caisses, qui �tait au d�part affect� � 70 % � des t�ches transactionnelles et � 30 % � des fonctions de conseillers, devait se retrouver dans des proportions inverses. On escomptait �galement une r�duction de personnel de l'ordre de 15 %, �chelonn�e sur une p�riode de cinq ans. Cette op�ration n'est pas abandonn�e. Ses objectifs op�rationnels sont sans doute en partie atteints, m�me si on ne fournit pas d'informations pr�cises sur le sujet. Le rapport annuel fait tout de m�me �tat des programmes de formation des employ�s des caisses aux fonctions nouvelles de conseillers. Mais l'on ne fait pas myst�re de ce que les objectifs �conomiques de l'op�ration sont loins d'�tre atteints. La r�duction de personnel a �t� d'� peine 1 % en 1998, ce qui est peu en comparaison des 500 millions $ investis dans la r�ing�nierie depuis 5 ans.

Plusieurs fusions se sont produites et le nombre de caisses a �t� r�duit d'une centaine au cours des trois derni�res ann�es. L'objectif pour les prochaines ann�es est beaucoup plus ambitieux, puisqu'on anticipe � terme de r�duire le nombre des caisses � 800. Les fusions ne produisent cependant pas toujours les �conomies d�sir�es puisque des points de service sont le plus souvent maintenus � la place des anciennes caisses. Ainsi, en 1998, malgr� 40 fusions impliquant 90 caisses, le nombre des points de service dans l'ensemble du Mouvement n'a diminu� que de 5 unit�s. On peut voir, dans ce ph�nom�ne, un revers de m�daille du facteur coop�ratif. Les d�cisions finales doivent �tre prises par les membres des caisses locales, qui, en retour de la fid�lit� qu'ils t�moignent � leur coop�rative, s'attendent � la m�me fid�lit� de la part de la coop�rative.

Une nouvelle �tape de la r�ing�nierie ?

Le projet de restructuration approuv� par les d�l�gu�s du 17e congr�s peut �tre vu, dans ce contexte, comme une nouvelle dimension de la r�ing�nierie. Les investissements technologiques effectu�s dans le cadre de l'op�ration ont sans doute fait ressortir la moins grande n�cessit� des f�d�rations aujourd'hui qu'� l'�poque o� elles ont �t� constitu�es. On peut donc saluer comme un acte de lucidit� de la part des dirigeants d'avoir eu l'audace de cette proposition, car il ne s'agit pour le moment que d'une proposition. Celle-ci devra �tre ent�rin�e par toutes les instances d�cisionnelles du Mouvement et requerra �galement des amendements l�gislatifs avant d'�tre implant�e. La forte majorit� de 75 % recueillie aupr�s des d�l�gu�s du congr�s donne toutefois � la Conf�d�ration toute la l�gitimit� pour mener l'op�ration � terme. La formation d'un comit� pour r�aliser la transformation a aussi �t� ent�rin�e par les congressistes. Le comit� doit, dans un d�lai de six mois, soumettre un plan de r�alisation d�taill� et une �valuation des co�ts de la transformation. Un d�lai de trois � cinq ans est pr�vu pour compl�ter la r�forme.

Des oppositions subsistent

Les 25 % des d�l�gu�s du congr�s qui se sont oppos�s � la proposition proviennent de deux groupes principaux : les d�l�gu�s des caisses d'�conomie et ceux des petites caisses rurales.

Les petites caisses rurales ne sont pas convaincues de la n�cessit� de r�duire les co�ts. Elles ont g�n�ralement les co�ts unitaires les plus �lev�s mais sont souvent aussi les plus rentables. Cette situation paradoxale s'explique par le service qu'elles maintiennent dans des localit�s o� il n'existe aucune autre institution financi�re. Au moins le tiers des points de service maintenus par le Mouvement Desjardins sont situ�s dans de telles localit�s.

Quant � l'opposition des caisses d'�conomie, elle origine de la crainte de perdre leur identit� et leur sp�cificit� au sein de cette f�d�ration unique. Les caisses d'�conomie recrutent leurs membres parmi les employ�s d'une ou plusieurs entreprises et sont regroup�es au sein d'une f�d�ration provinciale. Celle-ci s'est affili�e au Mouvement Desjardins en 1979 seulement, dans une op�ration de sauvetage financier orchestr�e par le gouvernement du Qu�bec. La cohabitation avec les autres f�d�rations n'a jamais �t� facile, en raison des conflits suscit�s par la concurrence qu'elles faisaient aux caisses territoriales dans les r�gions fortement industrialis�es. Les autres f�d�rations ne cachaient pas leur volont� d'int�grer les caisses d'�conomie dans leurs rangs ou de les fusionner avec leur caisses. La F�d�ration des caisses d'�conomie Desjardins compte exiger des garanties avant de donner son accord au plan de restructuration.

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Hausse des immobilisations au Qu�bec

Des immobilisations totales de 31,6 milliards $ sont pr�vues pour l'ann�e 1999, ce qui repr�sente une faible hausse de 1,6 % par rapport � l'ann�e 1998. Le Qu�bec fait quand m�me bonne figure parmi les provinces canadiennes puisque la croissance des immobilisations ne sera que de 0,2 % pour l'ensemble de l'�conomie canadienne. Les immobilisations avaient progress� de 7,9 % au Qu�bec en 1998, contre 2,5 % pour l'ensemble du Canada, selon les statistiques r�vis�es qui ont �t� rendues publiques en m�me temps que les pr�visions 1999. Le ralentissement est attribuable en partie � la baisse du prix des mati�res premi�res cons�cutive � la crise asiatique.

La composition des immobilisations pr�vues pour 1999 pr�sente cependant des aspects positifs, pr�sage d'une certaine vigueur de l'�conomie. Les d�penses en machinerie et en �quipement augmenteront de 3,5 % selon ces pr�visions. Comme elles sont associ�es � des gains de productivit�, on peut y voir un indice d'am�lioration de la comp�titivit�. D'autant plus que c'est le secteur manufacturier qui conna�tra la plus forte hausse des d�penses en immobilisation. Avec une croissance pr�vue de 24,5 %, la part du Qu�bec dans les immobilisations manufacturi�res canadiennes sera la plus �lev�e des 10 derni�res ann�es.

Parmi les projets importants qui se r�aliseront en 1999, il y a lieu de signaler la construction d'une aluminerie par la compagnie Alcan � Alma (2,2 milliards $), celle d'un barrage hydro�lectrique sur la rivi�re Sainte-Marguerite (2,1 milliards $), une usine (730 millions $) de Magnola � Asbestos et un complexe r�cr�o-touristique (500 millions $) d'Intrawest � Mont-Tremblant.

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Nouveau bilan du plan Paill�

Le plan Paill�, du nom de son initiateur, le ministre de l'Industrie et du Commerce d'alors, fut lanc� en 1994 et s'est termin� en 1998. Ce programme autorisait la garantie gouvernementale, jusqu'� concurrence de 50 000 $ par dossier, de pr�ts consentis par une institution financi�re pour le lancement d'une nouvelle entreprise. Selon un premier bilan rendu public � l'automne 1996, le succ�s du programme fut d'abord spectaculaire. Quelque 10 500 entreprises furent fond�es avec la garantie gouvernementale, cr�ant environ 55 000 emplois. � cette �tape, on n'enregistrait que 14 % d'�checs.

Des bilans moins reluisants ont �t� livr�s depuis. Le dernier en date �mane d'Investissement Qu�bec, l'organisme responsable de l'administration du programme. Au 30 septembre 1998, seulement 4872 entreprises b�n�ficiaires subsistaient et elles employaient 31 000 personnes. La moiti� seulement de ces emplois peuvent �tre consid�r�s comme des emplois nouveaux, si on prend en compte l'effet de substitution d'emploi. Le gouvernement avait d�, � cette date, rembourser environ 60 % des pr�ts garantis.

Malgr� tout, le bilan conclut sur une note positive pour ce programme en raison du co�t relativement peu �lev� des emplois nets cr��s. Selon l'hypoth�se la plus conservatrice, les d�bours�s du programme repr�sentent 5000 $ par emploi, alors qu'il en co�terait 25 000 $ US en moyenne par emploi dans l'ensemble des programmes d'aide � l'entreprise aux �tats-Unis. De plus, les rentr�es fiscales et autres totalisent, pour le gouvernement, environ deux fois les sommes d�pens�es.

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Le mouvement coop�ratif

Paul Massicotte, pr�sident de la Coop�rative f�d�r�e de Qu�bec, a �t� �lu pr�sident du Conseil de coop�ration du Qu�bec (CCQ) au d�but de mars. Il succ�de � Claude B�land, pr�sident du Mouvement des caisses Desjardins. Le CCQ regroupe la majorit� des coop�ratives du Qu�bec et compte 42 membres qui chapeautent 3500 coop�ratives.

Au cours de l'ann�e 1998, 210 nouvelles coop�ratives ont vu le jour au Qu�bec. On �value � 1500 le nombre d'emplois ainsi cr��s. Une augmentation sensible par rapport aux dix derni�res ann�es alors que la cr�ation de coop�ratives s'�levait en moyenne � 110 par ann�e.

L'importance et le dynamisme du mouvement coop�ratif qu�b�cois ne sont sans doute pas �trangers au fait que l'Alliance coop�rative internationale (ACI) tiendra son prochain congr�s � Qu�bec, � la fin de l'�t�. L'ACI, dont est membre le Mouvement Desjardins (son pr�sident, Claude B�land, si�ge au conseil d'administration de l'ACI), regroupe 740 000 coop�ratives. On attend 1500 personnes � ce congr�s.

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Les finances et la fiscalit� des municipalit�s

La Commission nationale sur les finances et la fiscalit� locales dite Commission B�dard, du nom de son pr�sident Denis B�dard, a �t� form�e � la fin d'avril 1998, avec mandat d'�tudier les probl�mes financiers des municipalit�s du Qu�bec, et de proposer des mesures fiscales qui pourraient fournir les bases d'un nouveau pacte fiscal gouvernement / municipalit�s pour l'an 2000. Ainsi, le gouvernement donnait suite � sa promesse de janvier 1998 d'�laborer un arrangement fiscal renouvel� avec les municipalit�s; celles-ci s'engageaient alors � participer � l'effort d'assainissement des finances publiques par une contribution de 375 millions $, soit environ 6 % de leurs d�penses. Les attentes des municipalit�s � l'�gard des recommandations de la Commission �taient tr�s �lev�es. Elles esp�raient un transfert net de revenus qui aurait r�duit leur d�pendance de l'imp�t foncier et permis � terme d'all�ger le fardeau de leurs contribuables. Les dirigeants locaux souhaitaient aussi certaines actions l�gislatives pour faciliter la rationalisation de leurs d�penses, particuli�rement en ce qui a trait aux relations de travail.

Une vision globale de la gestion locale

La Commission B�dard s'est livr�e � une analyse tr�s pointue de la question municipale et les 108 recommandations qu'elle soumet au gouvernement proposent une r�forme en profondeur de l'organisation et de la gestion municipale au Qu�bec. La g�n�ralisation et la consolidation du palier administratif supramunicipal constituent la plaque tournante de la r�forme propos�e. Ce palier correspond aux municipalit�s r�gionales de comt� et aux communaut�s urbaines actuelles, auxquelles la Commission recommande d'apporter certaines modifications. Cette administration supramunicipale assumerait plusieurs des responsabilit�s actuelles des municipalit�s locales ainsi que certaines responsabilit�s importantes du gouvernement, y compris l'�ducation primaire et secondaire, et les services de sant� de premi�re ligne.

La Commission consacre environ la moiti� de ses recommandations � la fiscalit� municipale. Mais elles sont loin de r�pondre aux attentes des �lus municipaux. M�me si certains transferts fiscaux sont propos�s en faveur des municipalit�s, la plupart des propositions portent sur des aspects techniques qui auront pour effet de mieux r�partir le fardeau fiscal entre les contribuables et entre les municipalit�s. La Commission fait notamment appel au concept de la fiscalit� d'agglom�ration et propose un partage de l'accroissement de l'assiette fiscale entre les municipalit�s d'une m�me r�gion urbaine et un partage des frais d'entretien des �quipements � vocation r�gionale entre les municipalit�s qui en b�n�ficient.

Le rapport de la Commission a �t� plut�t mal re�u par les �lus municipaux qui n'y voient aucune mesure susceptible de rem�dier � leurs probl�mes financiers. Les propositions de transf�rer aux municipalit�s une partie du produit de la taxe de vente et de hausser les compensations tenant lieu de taxes sur les immeubles gouvernementaux auront un effet net n�gligeable et ne contribueront pas � r�duire la d�pendance des revenus municipaux � l'�gard de l'imposition fonci�re. De fait, la Commission en est venue � la conclusion que le niveau de l'imposition fonci�re est loin d'�tre excessif au Qu�bec lorsqu'on le compare � la province voisine, l'Ontario. C'est plut�t l'imposition des revenus qui souffre mal de la comparaison avec les autres provinces canadiennes, ce qui milite plut�t en faveur d'une r�duction des imp�ts du gouvernement du Qu�bec et d'un transfert de responsabilit�s vers les municipalit�s. D'o� la n�cessit� de r�former les structures et de proc�der � une d�centralisation.

Du c�t� gouvernemental, la r�action est prudente mais ferme. Deux porte-parole autoris�s, le ministre des Finances, Bernard Landry, et la ministre des Affaires municipales, Louise Harel, ont clairement indiqu� que le rapport ne resterait pas lettre morte. Cette derni�re � soulign� le fait que l'on compte au Qu�bec 1348 municipalit�s locales pour une population moindre que la province voisine de l'Ontario, qui n'en d�nombre que 586. Une autre donn�e susceptible d'alimenter les d�bats est le fait que les employ�s des municipalit�s sont plus g�n�reusement r�mun�r�s que ceux du secteur public qu�b�cois. Les administrations municipales auraient int�r�t � rationaliser leur gestion avant de r�clamer des sources de revenus additionnelles. La table est donc mise pour les n�gociations qui s'amorceront bient�t en vue d'un nouveau pacte fiscal.

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Indices �conomiques

Le dollar canadien, exprim� en devises am�ricaines, s'est appr�ci� de 3,15 � US au cours des quatre premiers mois de l'ann�e 1999, atteignant la valeur de 67,65 � US depuis son niveau de 64,50 � US du d�but de l'ann�e.

Le taux d'escompte a �t� abaiss� par la Banque du Canada de 25 points cent�simaux, passant de 5,25 % � 5 % au cours des quatre premiers mois de l'ann�e 1999